Chapitre 41.

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Génésis

Cette semaine venait enfin de s'écouler. Elle avait été la plus éprouvante des semaines que j'avais passé jusqu'ici. Je ne savais plus quoi faire alors je pris le bus vers une direction qui m'était complètement inconnue. J'avais juste envie d'en finir. Je me sentais vide. Détruite. Anéantit. J'en pouvais juste plus de supporter tout ça. Je n'ai pas arrêter de mentir ces derniers temps pour ne pas aller au lycée. Je n'avais plus envie de voir toutes ces têtes me dévisager. M'insulter. Me torturer. Mais mes parents commençaient à se douter de quelque chose. 

Aujourd'hui était le premier jour des vacances de la Toussaint. Pour beaucoup, c'est un jour de joie, mais pour moi, c'est juste 2 semaines de repos avant la prochaine misère. La prochaine insulte. Le prochain coup. En ce jour de joie, les élèves m'avaient préparé une surprise. Et pas des moindre. Je me suis faite asperger de je ne sais quoi qui sentait mauvais et en prime, ils ont trafiqué mon vélo. Je pensais être forte. Je pensais réussir à garder mon sang froid mais j'y suis pas arriver. 

Je dégageais un odeur affreuse. J'étais plus bas que terre. Beaucoup de personne dans le bus me dévisagent sûrement par pitié. Pitié de me voir pleurer autant. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Toutes ces larmes qui étaient restée en moi depuis si longtemps. Je n'arrivais pas à m'arrêter. Je pensais à mes parents. Je leur avais laissé une lettre. Ma dernière lettre dans laquelle je leur disais que je les aimais et c'est tout. Sans rien dire de plus. Les regards sur moi devenaient de plus en plus insistant. Je sentais tous ces regards me transpercer. Le bus s'arrêta et je sortis. Je commençai à marcher droit devant moi. Je voulais m'éloigner de toutes ses personnes. M'éloigner de leurs regards. De leurs pitiés. Lorsque je relevai les yeux, je vis que je me trouvais devant la gare. Il commençait à se faire tard. Il n'y avait plus grand monde. Tant mieux.

Je me dirigeai vers un quai et m'assit sur un des bancs. Le froid commençait à me geler le visage et les doigts. J'étais partie de chez moi la tête si vide que j'en avais oublié ma veste. Le froid commençait à s'infiltrer à travers mon pull et à me geler le corps. Des frissons me parcouraient et s'arrêtaient sur mon cœur gelé, frigorifier par la torture, par toute cette haine à mon égard. Je n'avais plus de larmes pour pleurer. Des passants continuaient leur route. Les trains s'arrêtaient parfois devant le quai où j'étais. Des gens sortaient ou rentraient, sans vraiment prêter attention à moi.

Je ne savais pas combien de train était passé devant moi. Ni combien de gens. J'étais plus en état de compter, je n'étais plus en état de souffrir, de pleurer. Encore une fois. Je me dirigeai presque inconsciemment vers les rails. Le vent soufflait aussi fort que d'habitude mais je ne le sentais pas. Le ciel s'assombrissait, le remplissant d'étoiles. Les feuilles mortes se baladaient dans l'air emportées par le vent. 

- Le train numéro 41270 va entrer en gare voie 2. Il desservira les gares de...

Je n'avais plus envie de réfléchir. L'adrénaline circulait dans toutes mes veines. Je devais le faire. Pour moi. Pour mes parents. Les seules personnes que j'aimais au monde. Alors, je fermai les yeux.

*

-Je t'aime bien plus qu'il y a des étoiles dans le ciel.

Je le regardai amusé. Il fixait les étoiles. Il avait l'air concentré et vraiment sérieux.

- Alors moi je t'aime bien plus que le monde entier. Balançais-je voulant faire plus que lui.

- Génésis je suis plus que sérieux ! Tiens !

Il me tendit un bracelet en chaîne où pendait une étoile. Je fus plus que touchée par ce geste. Ézékiel avait l'habitude de me combler de cadeau mais celui-ci était particulier puisqu'il avait le même et que ça avait l'air de lui tenir à cœur. Il me regarda à nouveau. Les étoiles contrastant avec le vert de ses yeux.

Sans Rancune 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant