Chapitre 2.

118 18 24
                                    

Ézékiel

- Cher fils, la vie ne nous laisse pas le choix, entendis-je de la silhouette de mon père devant moi. Elle est difficile et pleine d'embûche. Me confia-t-il tenant son arme à la main.

Je regardai par terre le corps d'un homme, amoché et vidé de son sang.

- Tu l'as tué ? Questionnais-je en le regardant droit dans les yeux.

Il se tourna vers moi, le regard fermé et froid. Il approcha lentement dans une démarche orgueilleuse et arrogante. Les yeux marrons de mon père me scrutaient alors que j'étais tétanisé devant le corps de cet homme et la vue de tout ce sang. J'avais peur de mon père et de l'arme qu'il tenait dans sa main. Ses hommes de main n'étaient pas loin de lui. Mon père se baissa à ma hauteur et me fixa droit dans les yeux.

- La vie n'est pas un long fleuve tranquille, fils. Déjà qu'elle-même nous met des bâtons dans les roues, j'accepterai pas qu'un vulgaire humain vienne me la pourrir.

Il posa sa main sur mes frêles épaules, celle-ci était froide et sanglante.

- Nous sommes des Donovan et nous avons toujours régler les soucis nous-même. Si quelqu'un nous fait du mal, Ézékiel, on se venge. Et on y va pas de main morte.

Si quelqu'un nous fait du mal. On se venge.

***

On se venge. Lança mon cerveau.

J'en avais marre de les voir dans ce lycée. Génouille et son père me sortaient par les yeux. Je ne pensais pas autant détester des gens comme je les déteste. Je suis actuellement en cours d'histoire et je regarde cette pauvre vierge de Génouille essayer d'écrire tant bien que mal. Elle me ferait presque pitié.

Je ne comprends pas pourquoi cette conne se donnait tant de mal à prendre le cours alors que son père était le prof ! Mais qu'est-ce qu'elle est débile ! Quelle conne !

Je l'avais vu évoluer au fil des années. C'était une belle jeune fille avant lorsqu'elle était ma meilleure amie. Enfin meilleure amie c'est ce que je croyais. Aujourd'hui, elle est frêle, svelte, remplit de bleu. Ses cheveux sont gras, ses yeux sont remplit de cernes, on aurait dit un cadavre en décomposition. Mais c'est vrai qu'elle n'avait rien perdu à cette lueur étincelante que gardaient ses yeux. Cette lueur que j'aimerais éteindre car c'est ce que j'avais toujours aimé chez elle, ça et son innocence.

De l'autre côté de la classe, il y avait ma Cassidy Dorian, elle rayonnait... de stupidité. Elle est la seule fille de ce bahut qui avait le statut de copine d' Ézékiel Donovan. Copine, bof. Ma poupée de salon oui. C'était juste un pari à la base. Un pari que j'ai perdu et qui malheureusement m'a mit dans cette embrouille de copain copine.

Elle était belle c'est vrai, une longue chevelure blonde tombante sur son dos, des jambes parfaites et une taille de guêpe. Elle était bonne aussi, mais notre vie de couple était plate et sans intérêt. Elle ne me donnait aucune envie de m'investir. Et même si elle me donnait l'envie, je ne le ferai pas.

Elle regardait des vidéos sur YouTube, j'aurais aimé faire de même, seulement, ce connard d'Adam l'historien m'a confisqué mon téléphone et m'a interdit de m'asseoir à côté d'elle, parce que j'ai répondu à un appel en classe, mais on vit où ?

En me concentrant sur Génouille, je remarquai qu'elle était encore plus moche de face que de profil. C'est hypocrite ce que je dis là parce que malgré sa ''mocheté'', elle arrivait toujours à avoir ce truc qui faisait que lorsque ses yeux bleus croisaient les miens, j'avais juste envie de me faire tout petit.

Soudain, un bout de papier passa devant moi pour atteindre Génouille, puis d'autres et encore. Je ne supportais pas voir d'autres personnes que moi la faire souffrir !

- Ça sent la merde devant moi Génésis ! Lui chuchotait la meuf derrière elle que je n'arrive jamais à retenir le prénom. On dirait que t'as pas prit ta douche ce matin connasse.

- Ouais, tu sers à rien ! Chuchotaient d'autres.

Génouille se bouchait les oreilles sûrement croyant que ça l'empêcherait d'entendre toutes ces insultes mais c'est tellement ridicule. On aurait dit une enfant qui fuyait la réalité. Elle était entrain de se retenir de ne pas pleurer, j'avais commencé à étudier ces traits du visage. Je demandai aux élèves de stopper cette acharnement. Seul moi avait le droit de voir le mal dans ces yeux, voir la tristesse, et la souffrance. Les élèves s'exécutèrent et stoppèrent.

Je me demande comment elle fait pour tenir depuis toutes ces années. Une personne normale se serait suicidée non ? J'aimerais tellement plus jamais la revoir, j'aimerais la voir sauter du toit et éclater comme une tomate.

J'aimerais tellement plus la revoir que je commence à me demander si ce ne serait pas mieux que je la pousse moi-même de ce putain de toit.

J'aimerais tellement plus la revoir que je commence à me demander si ce ne serait pas mieux que je la pousse moi-même de ce putain de toit

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Sans Rancune 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant