Chapitre 5.

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Ézékiel

Je détestais notre famille. Je détestais porter le nom de Donovan, ça apportait trop de responsabilité. Chaque mots que je devais prononcer devait être contrôlé, ainsi que mon comportement, mes loisirs et mes fréquentations. Comme maintenant.

- Tu dois toujours fréquenter les gens de la haute société. Hurlait mon père. Pour qui tu te prends fils ? Tu te permets de traîner avec ce gamin de bas quartier ? Et en plus, tu t'imprégnais de son langage de famille d'esclave ? Ils sont né pour nous servir, pour cohabiter avec nous et rien d'autres. Tu m'entends ?

Je hochai la tête alors que j'étais recroquevillé sur moi-même. J'avais le dos lacéré par le fouet de mon père, il avait fait exprès de m'ouvrir les paumes avec son couteau de chasse.

- Donovan, tu ne trouves pas que tu en fais un peu trop ? Il a juste parlé avec cet enfant... intervient ma mère horrifiée.

- Fermes la Rachel ! Gronda-t-il. Tu me dis comment éduquer mon fils ?

Je tremblais en entendant la voix de mon père. Ma mère secoua aussitôt la tête et me regarda avec pitié.

- C'est un Donovan, pauvre femme. Et les Donovan se doivent d'être des hommes de caractères, pas des sous-hommes comme cet esclave.

***

C'était l'un des resto gastronomique les plus huppés de la capitale française. Il s'appelait Astrance. Avec ses couleurs modernes mélangeant le gris foncé et le jaune, l'endroit faisait vraiment ravage. On y croisait des célébrités et très souvent, je remarquais des personnes que je connaissais, que j'avais rencontré dans un banquet, un bal, un anniversaire, ou encore dans des clubs sportifs. Jayce en face de moi, manipulait mon téléphone à la recherche de jolies gonzesses. Il était bien sûr le seul autorisé à le faire, parce que mon téléphone était précieux pour moi.

- Comment ça se fait que tu as le numéro de Génouille ? S'étonne Jayce en me faisant les gros yeux, ne me dit pas que...

- Non, tu es fou ou quoi ? Expliquais-je en déposant ma fourchette près de mon assiette. Tu oublies que j'ai été son ami et je ne crois pas qu'elle ait changé de numéro depuis le CM2 ! J'ai juste oublié de le supprimer.

Je regardais les gens qui passaient à côtés de nous, on était dans un resto de haute classe. On ne risquait pas de tomber sur des gens modeste ici. Les femmes me dévisageaient, j'en étais habitué et j'en jouais le plus souvent. On était placé à la place la plus en vue : sur le balcon qui surplombait toutes les tables en bas. J'adorais cette place VIP parce que tout le monde pouvait nous voir et elle reflétait bien, le degré de fortune qu'on avait.

- On devrait lui faire un coup de malade... suggère Jayce. Elle ne s'y attendra pas !

- C'est quoi ton plan ? Demandais-je curieux. De toutes façons, il avait toujours de bonnes idées.

- J'ai pas encore trouvé. Mais je trouverai. Me confie-t-il en coupant la viande de son plat avec élégance.

- Tu m'étonnes, d'habitude tu regorges d'idées ! M'exclamais-je calmement mais étonné de sa panne d'inspiration.

J'étais surtout étonné d'être constamment dans l'élaboration de plans contre cette pauvre conne qui ne veut toujours pas se tuer.

- C'est vrai, mais elle est tenace. Et malgré tout ce que j'ai pu faire...

Sans Rancune 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant