Génésis
Je rentre chez moi épuisée. Je me dépêche de m'enfermer dans ma chambre. Je déposai immédiatement de la glace sur mes blessures. Je sentais le mal parcourir mes veines et mes muscles. Il était insupportable puisqu'il mêlait souffrance et douleur. Quand je referme la porte, mes larmes inondent le parquet. Je me sens tellement, tellement nulle. Je ne comprendrai jamais la haine qu' Ézékiel gardait à mon égard.
*
- Ézékiel. Ézékiel. L'appelais-je.
Je le vis traverser les couloirs sans se retourner. Il avait changé. Il n'était plus le même que d'habitude. Quand j'ai su qu'il était dans la même sixième que moi, j'étais vraiment heureuse. On ne s'est pas vu de toutes les vacances, car il était allé dans les caraïbes. Même s'il ne m'a pas donné de nouvelle, j'espérais qu'il m'avait pardonné d'avoir lu son journal et de l'avoir laissé à l'école pour me venger de son geste... enfin, je ne l'avais pas fait exprès. Je l'avais juste oublié. Les autres l'ont lu et se sont moqués de lui. Tout bien réfléchi, c'était son karma. On est quitte.
- Hey Ézékiel ! Je t'ai appelé. Le reteins-je en retenant sa main.
Il se tourna vers moi avec une immense colère. Je n'avais jamais vu ça dans ses yeux. Il me regardait avec dégoût et haine.
- Ézékiel, comment tu vas ? Le serrais-je dans mes bras en faisant comme de rien était.
Il me repoussa aussitôt. Il me repoussa tellement fort que je tombai sur les fesses.
- Ne t'approches plus jamais de moi. Je te déteste. Pauvre conne !
*
Quand j'ai reçu ma dixième très mauvaise note, je n'arrivais plus à retenir mes larmes, j'avais révisé comme une malade, essayant de me changer les idées mais rien, j'ai eu 6/20.
Mais ce n'est pas ça qui me faisait le plus mal. Je me déteste voilà. Je me trouvais nulle.
Ils ont réussi à tout me prendre, même ma scolarité, j'ai plus rien, plus rien du tout. Je me faufile dans ma couette, fatiguée et au bout de ma vie.
- Chérie ? Arrive ma mère.
J'essuie rapidement mes larmes et m'enfouit sous ma couette. Elle ouvre la porte lentement et j'aperçois qu'elle tient un plateau de gâteau. Je lui tourne le dos rapidement mais c'est vrai que l'odeur m'attirait réellement.
- Hey... J'ai des gâteaux bonne humeur ! M'annonça-t-elle.
- J'en veux pas ! Grognais-je. De toutes façons ils ne fonctionnent pas tes gâteaux.
- Chérie, regarde moi, il faut qu'on parle.
- Je suis malade ! J'ai besoin de repos ! Argumentais-je en prenant un gâteau et en le mangeant vite.
- Une malade, ça n'a pas d'appétit ! Glousse ma mère.
- Moi je suis une malade particulière.
- Plus sérieusement Génésis, reprend-t-elle en me passant une mèche derrière l'oreille. C'est la quantième de fois que tu rentres à la maison avec mille bleus ? Je commence sérieusement à m'inquiéter !
- J'ai la poisse, que veux tu ? Contrecarrais-je recouverte de ma couette jusqu'au cou.
Je fixe un point noir dans le vide. Ma malchance était d'avoir croisé Ézékiel dans ma vie puisqu'il me l'a pourrit. Je ne le dirai jamais à ma mère parce qu'elle le considérait toujours comme un fils après toutes ses années. Malgré le fait que mon père lui disait qu'il était devenu une abomination, ma mère l'avait toujours considéré comme le fils qu'elle n'avait pas.
- Chérie... ton père et moi pensions que... nous nous inquiétons pour toi. Ce n'est pas normal que quelqu'un ait autant de blessures au visage, et aux mains... faut que tu ailles voir un médecin... Tu as toujours quelques choses de cassé.
- Non ! Je vais bien man ! M'énervais-je.
- Ah bon ? Tu n'es plus malade ?
- Je t'ai dit que j'étais particulière !
- Très bien alors le médecin ne nous dira pas le contraire ! Tu ne veux même plus aller à la piscine, ni faire de la danse alors que tu adorais ça !
« Ils avaient mit des tessons de verre dans mes chaussons et m'avaient enfermé dans la piscine. » Cracha mon cerveau.
- Je... Je suis pudique !
- Et depuis quand ? Continue-elle. Génésis, tes notes sont de plus en plus basse, ton père est très remonté...
- Il aura besoin de gâteaux bonne humeur du coup, bien plus que moi... Remarquais-je en remettant le gâteau que j'avais dans la bouche sur le plateau.
- Génésis ! Me reprend ma mère.
- Quoi ? Je me sacrifie pour lui...
Elle lève les yeux au ciel en me redonnant mon gâteau.
- Écoute Génésis, tu sais que tu peux compter sur nous. Si c'est quelqu'un...
- Non, je te dis que je suis malchanceuse !
Elle soupire. Puis elle me regarde avec ce regard de mère.
- Génésis, on t'aime tu sais ? Tu es notre bébé... notre seule enfant, et je déteste te voir souffrir autant !
J'avais envie de pleurer quand elle me disait qu'ils m'aimaient, ils étaient bien les seuls.
- Repose toi... mais tu ne vas pas éviter le médecin plus longtemps !
Elle sort de ma chambre et un vide m'envahit immédiatement. Je reste là à me souvenir de chose que j'aimerais oublié.
*
Je m'étais cachée dans un coin pour manger, j'étais sous l'escalier du lycée et je mangeais rapidement en regardant souvent à l'extérieur pour voir si la bande d'Ézékiel ne passait pas par là. Je ne mangeais même plus par plaisir, je m'étouffai avec mon sandwich et me maudis de ne pas mâcher un peu plus vite. Pourquoi je mangeais là ? Je me disais qu'à la cafète, j'allais être en paix mais les fois où je mangeais à la cafète, ils venaient s'asseoir à côtés de moi et me piquaient tout ce qui était dans mon plateau, et je me retrouvais à rien manger et à fixer mon plateau vide, à les écouter parler parce que j'osais pas me lever, je préférais les laisser partir d'abord même si j'étais en retard à un cours. Ensuite, ils déposaient leur vaisselle vide dans mon plateau et je mourrais de faim toute la journée.
*
Mon téléphone sonna subitement me sortant de mes souvenirs. C'était encore cette application : Once, que je n'avais toujours pas désinstallé. Je m'y étais inscrite pour me faire des amis, mais quand j'ai vu que les gens ne me parlaient que de sexe, j'ai arrêté d'y aller. Cependant je recevais toujours plein de notification.
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Sans Rancune 1 ( Terminée )
Romance17 ans. Intelligente. Fille du prof principal. Naïve. Sale boursière. Pauvre vierge. C'est ainsi que l'on décrit Génésis. 18 ans. Millionnaire. Futur héritier des plus grandes entreprises pétrolières. Beau. Mystérieux. Invincible. C'est comme cela q...