Chapitre 3.

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Génésis

J'ai fuit et je préfère me cacher ici. Entourée de livres et d'étagères. J'étais assise au fond de la bibliothèque. Punaise ! Depuis ce matin, je redoute de recroiser ces brutes. Je me ronge de frayeur. Bouger me tue de douleur à cause de mes côtes. J'ai des bleus énormes suivis de douleurs que je connais fort bien.
Je n'avais pas envie de faire quoi que ce soit, j'en avais plus envie. Je faisais genre que je travaillais depuis des semaines déjà alors que je fixais mon cahier sans plus. Je venais à la bibliothèque uniquement pour me cacher, c'est pour ça que le matin, j'allais directement à la bibliothèque car je savais qu'ils n'iront jamais de ce côté là. Je vivais dans la peur constante de me faire tabasser.

Ils s'infiltraient partout, dans ma vie, mon cœur, dans mes pensées, dans mes rêves. Tout ce qui me permettait de tenir, c'était de savoir que mes parents comptaient sur moi, leur fille unique mais depuis ces derniers mois, j'avais baisser les bras.

*

- Arrêtez ! Non ! Je vous en prie ! Hurlais-je.

J'étais tenue par les jumeaux de la bande, Bryan et Brandon, pendant que Jayce et Ézékiel demandaient à leurs larbins de me couper les cheveux.

- Mais non Génouille, c'est pour ton bien qu'on fait ça ! Se moquait Jayce.

- Tu veux t'habiller comme un garçon, on te donne le look qui va avec ! Continuait Cassidy.

Je me débattais de toutes mes forces, mes cheveux, j'en étais fière... ils étaient longs jusqu'au bas de mon dos, je voyais les mèches tomber au fur et à mesure. Et j'avais beau me débattre de toutes mes forces, j'avais l'impression qu'on m'enlevait des parties de moi. Je n'avais plus l'impression d'être quelqu'un. J'avais l'impression d'être rien. J'écartais les yeux devant les mèches qu'ils s'amusaient à me pointer sous le nez.

- T'inquiète pas Génouille, t'auras plus rien pour plaire, tu pourras enfin te concentrer sur tes études ! Se moquait le frère jumeaux de Cassy.

Puis, ils me déshabillèrent comme du bétail, ils me regardaient là, en sous-vêtement, le corps remplit de chair de poule, essayant de cacher une intimité que j'avais pas le droit de posséder finalement. Ils m'avaient laissé là après m'avoir pousser dans l'escalier. Je ne savais même pas comment expliquer ça à mon père.

*

Je touchais mes cheveux qui s'arrêtaient désormais au dessus de mon cou. J'avais plus rien, on aurait dit une serpillière. Je prenais soin de mes cheveux, c'était ma fierté, l'unique fierté qu'il me restait. Et j'ai plus rien. Je fixe mon cahier sans rien voir, rien du tout. Il le payeront. J'attendais vraiment le moment où mon corps arrivera à sa date limite. De toutes façons, je vis pour souffrir.

Je replonge dans le vide et je repense à tous ce qu'ils m'ont fait jusqu'à présent. Mais malgré ça, je ne fais jamais rien. J'avais juste envie de courir vers la fenêtre d'en face et me jeter par dessus bord.

 J'avais juste envie de courir vers la fenêtre d'en face et me jeter par dessus bord

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Sans Rancune 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant