Sans Rancune 1 ( Terminée )

Chapitre 62.

Ézékiel

Elle était belle. Je la voyais tourner autour d'elle-même. Avec son tutu violet. Je venais de la rencontrer. Elle s'appelait Génésis. Elle était heureuse de faire de la danse classique et ça se voyait sur son visage. Ses yeux bleus me regardaient tendrement et quand elle vit que je la filmais, elle me jeta un coussin à la tronche. Elle devenait rouge et j'adorais ça. Je sais qu'un jour, elle m'appartiendra. Totalement.

- C'est qui ?

Une voix m'interrompit alors j'éteignais rapidement la vidéo. Ma mère était postée sur l'embrasure de la porte et me regardait gentiment. Elle était enceinte et couverte de cicatrices. Nous avions un moment de répit parce que mon père avait dû voyager, cette fois-ci, il était parti sans moi.

- C'est une amie de l'école. Rougissais-je.

- Je peux la voir ? Hésita ma mère.

Je lui tendis la vidéo et elle l'observait attentivement.

- Elle est très jolie ton amie. Elle te plaît ?

Je fus aussitôt gêné. Mes joues s'empourprèrent. Je sentais mon cœur battre fort. Ma mère me scruta puis me sourit tendrement.

- Tu sais moi aussi j'ai fait de la danse classique étant jeune, et je peux t'affirmer que ce qu'elle fait là, à son âge, est vraiment fantastique. Tu devrais peut-être commencer par lui dire qu'elle est vraiment douée et peut-être lui offrir quelques cadeaux.

J'avais rarement le temps de parler avec ma mère. Mon père ne voulait pas qu'elle me remplisse la tête avec des bêtises. Cependant, je l'écoutai attentivement.

- Père a dit qu'une femme, ça se gagne avec de la domination et beaucoup d'argent.

Ma mère ricana aussitôt.

- Et pourtant ton papa m'offrait beaucoup de cadeau, m'avoua-t-elle d'une voix fragile. Et si j'ai accepté de l'épouser, c'est parce qu'il m'avait montré qu'il avait un cœur.

*

Je sais maintenant que ma mère a épousé mon père car elle y avait été forcé par sa famille. Je me rappelle que j'avais rencontrer Génésis peu avant l'incendie de la résidence et la mort de père. Je suis en colère et ça commence à devenir une habitude. Génouille me fait toujours sortir de mes gonds. Elle m'a comme d'habitude tenu tête. À chipoter sur ma façon de faire et de m'exprimer pour le concours. Elle me fait clairement chier mais là... c'est vraiment l'envie de l'étrangler qui me submerge. Je n'aurais jamais dû lui permettre de donner son avis en ce qui concerne le concours.

Aujourd'hui elle a mit ses extensions et son visage est un petit peu fatigué. La prof nous a laissé tous seuls pour que l'on réalise un portrait de l'un et de l'autre afin de voir comment on se voit et ainsi régler les différends qu'il y a entre nous. Cependant, le gros problème que j'ai contre elle est le rôle de la soumise qu'elle n'a pas arrêté de jouer avant hier. Elle fait foirer ma raison intérieur avec cette attitude.

Je ne comprenais plus ce qui se passait dans ma putain de tête. Elle était là, comme un ouragan... elle me tenait tête et Dieu seul sait à quel point j'adore quand elle me tient tête de la sorte. Ça me bouleversait. Puis la seconde d'après, elle jouait la soumise et Dieu seul sait à quel point je déteste le changement, à part s'il s'agit de sexe.

Les souvenirs me submergeaient, la vengeance me rongeait et le désir de lui voler son innocence pétait les barrières de mon self contrôle. Je voulais le lui voler, pour me le rendre. Cependant, aujourd'hui elle m'a vraiment tenu tête pour le concours. Ça me rendait putain, fou de rage à l'extrême mais j'aimais ressentir cela. Je ne sais pas comment l'expliquer. Je ne savais pas pourquoi. Je la regardai concentrée derrière ce chevalet.