« J'ai fait le mort pour voir qui danse sur ma tombe # Nabil Rabahi. »
J’sors de la chambre et j’rejoins ma mère dans la cuisine, je la regarde. Elle est magnifique ma mère avec un sourire elle te fait faire le tour du monde...
- Moi : Tu veux j’te fasse des courses ?
- Yemma : Oui un gâteau pour les jumeaux.
- Moi : J’y vais.
J’sors de chez moi, j’me dirige vers la boulangerie à côté. J’entre, je prends le gâteau et je sors.
Ah ! Ils ont déjà 18 ans, la majorité. Ils grandissent trop vite c’est fou, mes petits frères sont des grands maintenant, vous qui êtes pressé de grandir. Vous allez le regrettez, sérieusement rien n’est mieux que d’être petit, insouciant. T’as pas d’soucis, pas d’galère. Tu vis ta vie au jour le jour. Maintenant on survit, on a atterrit dans la cour des grands. Là où il faut se battre pour qu’on nous aperçoive. Ayant marre de combattre j’suis tombé, j’suis tombé bas. J’pensais qu’en faisant ça j’attirerais les regards, mais non j’attirais que le Sheytan et les problèmes. J’attire aussi les minettes, mais les mauvaises minettes. Mais je les utilise ces minettes, je me déçois moi-même. Je les utilise pour ne pas me sentir seul, car seul je pense et dès que je pense j’me rappelle c’est maudits souvenirs. Ses souvenirs qui en feront pleurer plus d’une, des choses que j’ai faite pour les oublier sont si grave que tu fermes ta bouche et les vis en silence. Des choses pesantes, qui t’bouffe le crâne... Cette peine incurable sans remède, cette envie de tout foutre en l’air de gâcher les moindres moments de plaisirs des autres. Égoïste vous me direz, je vous réponds que oui. Egoïste j’étais, j’pensais qu’à moi, qu’à mes intérêts. J’avais un égo surdimensionné, bouffé par mes principes. Aveuglé par la haine j’étais seul contre tous, je me sentais faible face à tous ses soucis.
__
Je rentre, à la table l’ambiance est tendu, c’était silencieux. Y’avais comme un sorte de honte qui s’installa ce soir-là. J’attendis le gâteau pour m’en aller juste après, on mange le gâteau.
Je m’approche de mes petits frères, je les regarde. Sarah avait vraiment maigrit, Aniss aussi d’ailleurs. Je les prends dans mes bras, j’pouvais entendre les sanglots de ma sœur, ils me serrent très très fort. A vrai dire les moments comme ça sont si rare qu’on en profite énormément. Je les lâche et me dirige vers ma chambre, je m’habille et je sors.
En temps normal y’aurait eu Salim pour me faire chier, pour me proposer des soirées. Tous ces moments inoubliables que j’ai passé à ses côté. Salim j’aurais pu tuer pour lui, j’aurais pris le risque de moisir en taule juste pour le venger, juste pour le voir vivre j’aurais pas manqué d’butter la tête des gens qu’il le contrarie. Frère on c’était promit un voyage à Cuba, on s’était promis tellement de chose. Je ne veux pas oublier toutes ses belles promesses. Seul toi connaissais mon moyen d’fonctionner, quand j’allais mal tu l’savais, quand j’étais heureux tu l’savais. Tu savais tout sur moi, tu pouvais interprétés le moindre de mes mouvements, le moindre de mes regards. Tu me lisais comme dans un livre ouvert khey.
__
Je rejoins Ryad, Amine, Anas et Seydou.
Ils décident d’aller en soirée, j’y vais avec eux. Sur le chemin je croise Camélia rentré chez elle, elle avait le visage ensanglanté, j’avais un pincement au cœur, avec moi elle était si innocente, si gentille. Je ne la calcule pas plus, arrivée dans cette petite chicha qui est sur Paris. On s’est mis bien, on a fumé comme des toxicos. Je regrette tellement...
On a pris la route complètement soul, Amine conduisait, lui il l’était un peu moins. J’étais allongé sur la banquette arrière, Amine qui roulait même pas droit. El Hamdoullilah on est rentré à la tess vivant. Après ça, j’suis allé dans ma cave, elle était aménager, j’pouvais pas rentrer chez moi dans cette état. IMPOSSIBLE.
__
Assis sur ce canapé complètement détérioré je me mets à penser à ce que j’ai fait d’bien dans ma vie. A vrai dire pas grand-chose, j’ai fait plus de mal que de bien et j’en suis conscient. Mais j’arrive pas à sortir de c’putain d’vice pourris. L’argent facile c’est comme une drogue dès qu’t’y goûte, tu deviens accro, te lever à 15h chaque jour et gagné beaucoup plus que le revenu annuel d’un foreur. C’est juste échangé une chose contre une autre, t’es payé des masses pour ça. Bordel de merde, cette herbe m’ensorcèle, m’enivre. Elle me fait oublier les petits soucis quotidiens. Ne nous demandez pas pourquoi on boit ou pourquoi on fume. Vous pouvez pleurer, mais vous m’voyez pleurer ? Non impossible, j’essaye de masquer cette peine derrière un ver d’alcool.
Le lendemain matin j’rentre chez moi, j’me douche et sort.
J’vais à l’hôpital voir Salim. Je rentre dans sa chambre et j’le regarde.
Je m’approche de son lit et me met à parler. Je parler, j’lui racontais mes journées, j’lui disais à quelle point c’était difficile sans lui. J’me confier à lui, il ne bougeait pas mais je n’arrêter pas d’parler, j’racontais tout...
Ayant marre de déclarer mon quotidien à une personne inconsciente, je m’en vais.
J’vais rejoindre Ryad, on discute tout ça.
- Ryad : Mais tu sais que l’autre fils de zemel il veut aller demandé la main de Nawel !
- Moi : T’es sérieux là ?!
- Ryad : Bh ouais ! C’bâtard il est déterminé, t’façon moi j’te l’dis. Enterre-moi vivant si j’lui donne ma sœur...
Après avoir su ça, j’étais anxieux. J’me faisais des films dans ma tête, j’peux pas voir Nawel avec un autre que moi. J’la veux et j’l’aurais...
La journée passe lentement, y’avais vraiment rien à faire. Le soir on avait un petit biz pour s’faire un peu d’thune. On était dépouillé, notre biz fini, chacun chez soi.
Les jours passent, les semaines rien d’intéressent, toujours les mêmes galères. Mais y’avais de plus en plus de gars qui tombait, des gars super discret. J’avais peur de retombé donc j’me suis stoppé un peu, j’faisais encore des petits trafics par ci par là mais moins qu’avant.
Nawel ? J’l’avais plus revu, elle était portés disparue.
Sarah ? Toujours là même, détruite.
Salim ? Toujours dans l’coma...
Chaque jour c’est encore plus dur. Chaque jour j’me renferme un peu plus sur moi, chaque jour ma carapace se renforce. Chaque jour qui passe c’est un poignard dans l’dos, Khalti Meriem elle est complètement dégouté d’la vie, j’ose même plus la regarder dans les yeux. J’l’évitais au maximum. Pourquoi ? Parce que j’avais honte de moi, j’assume plus. C’est trop dur, j’ai pas assez d’force pour supporter tout ça, pas assez d’courage, j’ai plus du tout d’cran...
Je me suis beaucoup rapproché de Driss, Ryad & Amine. Ils étaient là pour moi, on se tapait des bons délires. Mais ils ne pourront jamais remplacer Salim, c’est vraiment dur de savoir que votre frère, votre ami d’enfance est entre la vie & la mort à cause de vous.
J’ai essayé d’remplacer le manque de Salim par les meufs, par l’argent, par la famille j’ai même essayé d’le remplacer par l’alcool. Mais RIEN ! Incurable, irremplaçable. C’était vraiment dur, cette période ça a été la merde total...
Un jour il devait être vers les coups de 16h ou 17h. Je rentrais à la maison quand je croise Nawel dans l’bloc, la tête dans les mains. J’voulais passer sans la calculé mais j’ai pas pu. J’me suis approché d’elle, j’ai tapé sur son dos pour qu’elle soulève sa tête. & là j’ai vu un cocard en dessous de son œil. Il était noir, il était vraiment foncé. Elle me regarde un instant puis elle rebaisse la tête.
Quelques minutes plus tard, j’vois Hakim sortir de nulle part...
MAIS C’EST QUOI C’BORDEL ?
_______
FAITES PETES LES J’AIMES !
FAITES TOURNER !
COMMENTEZ, COMMENTEZ ET ENCORE COMMENTEZ. ET AIMEZ, PARTAGEZ ETC...