Troisième

84 8 0
                                    

Je ne voyais pas les jours s'enchaîner, plongé dans mon sommeil. En revanche, et au bout d'une semaine et demi après mon admission dans ce service, j'avais eu le bonheur de sentir mon traitement fonctionner. Je ne me réveillais plus soudainement en me tordant de douleurs, je pouvais à nouveau bouger mon bras droit et je dormais moins, je devais à présent reprendre un rythme de vie normal et faire de la rééducation. Mes muscles non sollicités durant tout ce temps ne voulaient plus m'obéir comme avant. Ce n'était pourtant pas encore l'heure pour moi de partir d'ici, je ne supportais toujours pas l'odeur des alphas.
Comme Adam venait une à deux fois par jour et restait silencieusement assis à côté de moi, j'avais compris que pour l'éviter, mon intérêt était de dormir le jour et de veiller la nuit. C'était donc ce que j'avais fait aujourd'hui. Bien qu'une infirmière m'ait dérangé pour me donner mes différents repas, que j'avais à peine touchés. Depuis que j'étais arrivé ici, je n'avais plus faim. Et depuis que j'avais du temps pour réfléchir, je trouvais de plus en plus ma vie injuste. Je ne voulais plus voir un seul de ces menteurs, même mon traître de loup ! Qu'il aille mourir en enfer pour ce qu'il m'a fait ! Je ne lui pardonnerai pas, ni à lui, ni à ma stupide famille.
Je soupirai longuement en fermant les yeux, réfléchissant à ce que je pourrai bien faire en sortant d'ici, je ne pourrai certainement plus partir loin d'Adam. Une fois totalement rétabli, je serai devenu dépendant de lui.

-Oh ! Regarde-le ! Vous avez vu comme il est beau ?
-Tu as raison !
-C'est la première fois que je vois un oméga mâle de ma vie, il est magnifique !
-Dommage qu'il porte l'odeur de son Alpha, je suis sûre qu'il aurait senti merveilleusement
bon !
-Sa peau claire a l'air si douce. Wow ! J'ai envie de la caresser !
-Et ses cheveux, ils ont l'air si soyeux !

J'eus bien l'envie de froncer mes sourcils, mais je ne le fis pas, feignant d'être endormi. Il y avait au moins quatre personnes, différentes de celles de la journée. Je sentis de l'air parvenir jusqu'à mon visage, ils étaient plus proches que je ne le pensais. J'interceptai un doigt qui allait se poser sur ma joue en ouvrant mes yeux soudainement, les faisant crier. L'infirmier bêta enleva sa main et se recula jusqu'à ses collèges, deux oméga et une bêta.

-Vous êtes réveillé monsieur !
-Il semblerait.

Je les observai un à un.

-Qu'est-ce que vous faîtes là ?

Ils déglutirent devant mon ton irrité.

-Nous faisions une ronde, s'empressa de dire le bêta.
-Dans ma chambre ?

Il ne sembla pas savoir quoi répondre, pris au dépourvu.

-Nous sommes désolés monsieur Conrad, nous allons vous laissez vous reposer, bonne nuit.

La bêta força les autres à la suivre.

-Attendez.

Ils se tournèrent vers moi, embarrassés.

-Hm.

Je me raclais la gorge sans ne savoir trop quoi dire. L'une des omégas s'avança jusqu'au bout de mon lit en souriant.

-Vous n'arrivez pas à dormir ?
-Ce n'est pas ça, je dors la journée.

Ils parurent surpris et les autres s'avancèrent en rejoignant leur collègue.

-Mais pourquoi ? Il y a ce beau monsieur qui vous apporte des fleurs et qui semble préoccupé de votre état !

Je détournai le regard en soupirant.

-C'est justement à cause de lui que je dors la journée, et aussi à cause de mes parents.
-Ils viennent beaucoup moins souvent que votre Alpha si je peux vous rassurer !

Toi sans moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant