Vingt-huitième

45 7 0
                                    

Je l'entendis soupirer, faiblement, pourtant, son souffle vint s'échouer sur la peau dénudée de mon cou. Ce souffle chaud me fit frissonner dans mon entièreté, sans que je ne cherche à m'y soustraire, sans que je ne le veuille réellement.

-Je te l'ai déjà dit, je veux te laisser le temps nécessaire.

Ses mots me firent l'effet d'une douche froide. Il ne voyait pas que j'avais besoin de ses caresses là maintenant ? Et bien, s'il ne le voyait pas, j'allais lui montrer moi-même ! J'attrapai ses mains que je posai sur mes hanches. Il se laissa faire, son contact brûlant m'électrisa. Satisfait de sentir sa chaleur m'envelopper, je laissai un petit sourire germer sur mon visage, qui se trouvait à la base de son cou. Mon ravissement ne fut que de courte durée, sa prise légère s'envola tout aussi rapidement qu'elle était arrivée. Mes sourcils se froncèrent, mon sourire diminua. J'en avais besoin, tout autant que lui, alors pourquoi résister à nos instincts ?
Reprenant un peu le contrôle sur moi-même, je me décollai de lui pour l'observer. Il paraissait impassible, pourtant, je sentais son cœur battre, aussi rapidement que fortement dans sa poitrine.

-Pourquoi résistes-tu à tes instincts, soufflai-je d'une voix étrangement suave.

Assez pour le faire frissonner contre moi. Alors, je continuai ce petit jeu qui marchait plutôt bien. J'attrapai à nouveau ses mains, les posant cette fois-ci sur la fermeture éclair de ma combinaison, laissée à découvert. Je l'avais senti brûler à plusieurs moments, des alphas laissaient leurs regards bouillant s'y traîner. Un léger sourire fleurit sur son visage, un que je connaissais si bien.

-Essayais-tu de me frustrer tout à l'heure dans la salle, Nateo ?

Mon regard le sonda, il gloussa légèrement en détournant les yeux.

-J'ai été découvert.

Ses yeux repartirent à la chasse, la proie facile que j'étais se laissa attraper. Ses mains se mirent en mouvement, remontant le long de la fermeture éclair avant de redescendre, s'arrêtant dans le bas de mon dos, juste au-dessus de mes fesses.

-Ça me rend fou de savoir qu'il n'y a que ça qui rend ton corps inaccessible, pour moi comme pour les autres.

Il appuya contre le bas de mon dos, me pressant un peu plus contre lui. Ses doigts repartirent ensuite, remontant lentement le long de mon dos, sous ses doigts, la fermeture froide me marqua faiblement. Je ne pus retenir mon sourire.

-Tu n'as pas pu la fermer seul, grogna-t-il faiblement, qui...?

Son faible grondement résonna en lui, se répercutant en moi.

-Nathan, soufflai-je dans un léger sourire.

Il gronda un peu plus fort.

-Ça me tue de savoir qu'un autre que moi a pu observer impunément ton corps.

Le timbre rauque de sa voix m'ensorcela, mes mains devinrent moites, une agréable chaleur se diffusant dans mon corps.

-Tu n'as toujours pas répondu à ma question, lui rappelai-je.

Il se pencha légèrement sans que je ne me recule, nos nez se frôlant, nos souffles se mélangeant.

-Je savais que tu n'étais pas à l'aise, surtout devant autant de personnes. Je ne voulais pas te froisser et en payer les conséquences plus tard, comprends-moi.

Son cœur s'était apaisé, nos souffles calmes se complétaient. Il grogna bassement, ses yeux se fermant, sa prise se déplaçant sur mes hanches et les attrapa fermement.

Toi sans moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant