Trente-deuxième

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Après un au revoir général, les parents de Isaac étant venus le chercher, nous avions pu quitter la réception. Une main posée sur ma hanche, nous étions passés de table en table, certaines personnes nous faisant des sous-entendus des plus explicites ou d'autres me demandant simplement de passer à l'occasion pour discuter. Nateo ne s'était pas gêné pour caresser du bout de ses doigts ma peau dissimulée sous le tissu rouge foncé, me titillant et me faisant immanquablement me taire, dans ces moments-là, mes joues chauffaient.
Nos manteaux sur le dos, nous étions partis, dans un silence me permettant de respirer, jusqu'à la voiture. Il persista même une fois le trajet débuté. Ce ne fut que lorsque la porte de l'appartement fut refermée à clé derrière nous, qu'il m'adressa la parole, avec calme.

-Tu n'as pas à dormir avec moi si tu ne le souhaites pas. Mon loup s'est laissé emporté. En revanche, il tient vraiment à aller dîner avec toi à ce restaurant, alors, pour ça, tu devras tenir ta promesse.

J'acquiesçai en soupirant, mes mains occupées à enlever mes chaussures, mon manteau me tenant affreusement chaud.

-Et pour le lien ?

Sans oser le regarder, mes yeux l'évitèrent, se posant sur mes orteils blessés redevenus normaux.

-Tu as l'air fatigué, nous n'avons pas à le faire dans l'instant, repose-toi, demain il fera jour.

Rassuré, je soufflai en me levant, ôtant ma veste qui se retrouva sur le porte manteaux. Je tressaillis, des iris d'un feu aussi intense qu'ardent me détaillaient. Je n'eus pas besoin de le regarder pour savoir qu'elles s'étaient perdues sur mon corps. Bien vite, son souffle chaud heurta sa marque, manquant de me faire frissonner. D'un souffle calme, en opposition aux battements frénétiques de mon cœur. Le bout de ses doigts chauds frôlèrent la peau dénudée de mes épaules, me rappelant les baisers dont il m'avait parsemé plus tôt. La chaleur de la pièce semblait s'être décuplée, elle ricochait sur les murs avant de frapper trop violemment mon corps glacial.

-Laisse-moi t'aider, me souffla-t-il aussi bassement que caressant.

Ce timbre de voix m'apporta de délicieux frissons qui glissèrent dans l'intégralité de mon corps, embrouillant mon esprit et distrayant mes sens. Je revins à moi en sentant l'air chatouiller la peau du haut de mon dos. Il m'exposa en abaissant lentement la fermeture éclair de la combinaison, trop lentement pour me garder sain d'esprit. J'eus du mal à ne pas perdre pied et lui céder l'intégralité de mon corps. Dans un effort surhumain, je réussis à me souvenir à temps qu'il s'agissait là de mon frère. Ce qui ne me fit pourtant pas redescendre la montée de chaleur, ni même le début d'embrasement qui m'animait et qui provenait de mes instincts. Ma bouche entrouverte, mon souffle se fit erratique, l'air me manquant dans mes poumons. Elle devint trop audible pour passer inaperçue, alors qu'il restait aussi calme qu'impassible face à moi. Je tentai alors de me calmer, sentant une légère honte m'obnubiler. Alors, ses mains s'immobilisèrent, sa présence brûlante derrière moi ne bougea plus, la fermeture ouverte à la moitié de mes côtes. Son souffle revint se presser contre ma peau, son haleine dévorant mes résistances et ses mains qui découvrirent la peau sous le tissu rouge absorbèrent ma honte. Son corps se pressa contre moi, ses muscles fermes me coupèrent le souffle alors que mon esprit se focalisa sur une partie de son corps que je connaissais et dont j'avais déjà rêvé, celle-ci qui poussait légèrement contre le bas de mon dos.

-Ne pense pas que je suis hermétique face à toi Nao, je ne pourrai jamais l'être. Ton odeur tout comme ta présence me rendent fou, sans parler de cette tenue que je t'arracherais bien. Surtout après tes petits secrets que m'a avoués Nathan, j'ai eu du mal à me contenir là-bas.

Toujours aussi caressant, tout autant que son souffle, sa voix manqua de me faire gémir. Mon corps réagissait plus vite que moi, je me sentais plus qu'inconfortable avec cette tenue, mon sous-vêtement tiraillé des deux côtés, soumis à une situation exceptionnelle. Il le sentit, d'une seule inspiration, le faisant gronder férocement. Sa peau incandescente faillit toucher la mienne, il s'éloigna pourtant, se reculant, ses mains reprenant leur tâche. Je ne savais plus si je devais lui résister ou bien lui laisser le contrôle de mon corps. Dans une insupportable tension, le silence rompu par la brutalité de nos souffles, ma peau se dévoila un peu plus à lui. Ses mains ne se détachèrent pas de moi, même lorsqu'elles arrivèrent au terminus. La pulpe de ses doigts s'égara sur le haut de mon sous-vêtement, il grogna, son nez se retrouva dans le creux de mon cou. Je ressentis un vif soulagement en le sentant aussi proche de moi. Ma main, maladroite, tremblante, trouva sa place entre les mèches de cet Alpha.

Toi sans moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant