Toi sans moi

Quarante-neuvième

La décoration de la table, et un repas englouti plus tard, de même pour la petite tigresse sans nom, nous avions fait deux voitures pour nous rendre en ville. Sur le siège passager de la voiture d'Adam, mes parents à l'arrière, l'ambiance était assez tendue. La radio comme seule combattante contre les bruits du moteur et de la ville, nous arrivâmes en dix minutes à peine. Je sautai en dehors de la voiture à peine fut-elle arrêtée, heureux de pouvoir me soustraire à ce froid et cette tension qui émanait de nous. Pourtant, je dus faire face à un autre froid, celui bien trop acide de Décembre. Fourrant mes mains dans mes poches, je soufflai pour tenter d'y échapper en vain.

-Tout le monde est là ? Allons-y, s'exclama joyeusement mon ami.

Sa main lié à celle de son Alpha, ils prirent la tête de notre marche. Je les suivis, Lucas ne tardant pas à me rejoindre alors que nos parents et Adam finissaient notre marche.

-Il fait pas chaud, se plaignit Lucas.
-Et encore, on a de la chance qu'il ne pleuve pas ou qu'il n'ait pas gelé, ou encore neigé.
-Ouais, ce serait impraticable, affirma-t-il.

J'hochai la tête, me laissant gagner par cette douce odeur de confiseries qui émanait de différents stands. Le vin chaud une nouvelle fois mit à l'honneur, son effluve se distingua de celles plus sucrées, se battant pour savoir qui aurait le plus de succès. La grande roue s'érigea devant nous bien assez vite, reprenant sa douce caresse avec le ciel, flirtant un peu plus avec lui à chaque tour. Un sourire se fit une place sur mon visage, j'aimais beaucoup cette place, surtout en hiver, lorsque la patinoire improvisée et la grande roue se chamaillaient pour attirer bon nombre de personnes. Plus jeune, j'y venais tout le temps, faisant un tour de roue en famille puis un peu de patinage avec Adam. C'était mon moment préféré de l'année. Même si au départ, je tombais toujours lorsque je faisais du patin ou que je m'accrochais à Adam comme si ma vie en dépendait. L'élève avait fini par dépasser le maître et, à présent, je patinais bien mieux que lui. J'avais trouvé mon équilibre et était autant à l'aise avec de la glace que sans de la glace sous les pieds.
Quand je repris pied dans la réalité, le couple nous avait distancé, même si nous les voyions toujours, pour retrouver une certaine intimité. Nous étions donc tous les cinq, marchant tranquillement dans la même allée.

-Vous voulez quelque chose à boire ou à manger ? nous demanda mon père.

Nous déclinâmes gentiment en cœur, n'ayant plus faim après le repas plus que rassasiant qu'ils nous avaient préparés.
Arrivant près de l'immense roue nous surplombant avec un instant de retard, nous l'admirâmes en frissonnant. C'était impressionnant, bien qu'elle soit lente, elle n'en restait pas moins dangereuse. Liam et Nathan s'approchèrent de nous tout sourire.

-On y va ?

M'exclamant enfin, j'attrapai le bras de mon ami, puis celui de mon meilleur ami avant de les entraîner jusqu'à la caisse.

-Allons-y !

Deux expressions irritées et des places payées plus tard, nous attendîmes que la roue veuille bien s'arrêter pour nous laisser monter en son sein. Le bêta chargé de faire monter les personnes dans la roue nous indiqua notre petit cocon pour les prochaines minutes. J'entraînai mes deux amis que je n'avais pas lâché jusqu'à la petite cabine, poussant Nathan à monter le premier. Liam grogna en me voyant maltraiter son chéri ce qui fit grogner Adam pour me défendre. Je leur fis un bref signe de la main, montant après avoir poussé Lucas sans ménagement à son tour. Ma mère s'installa avec nous alors que mon père allait avec les deux alphas.

-Tu ne montes pas avec papa ? lui demandai-je, curieux.

Elle secoua la tête faisant un petit signe à l'autre groupe alors qu'ils avaient pris place eux aussi.