Quarante-sixième

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Je me sentis vaguement être soulevé, quelques voix me parvenant brièvement dans un sursaut de demi conscience, alors que mon cerveau était sur le point de se rendormir.

-Je suis sereine, vous êtes beaux et heureux tous les deux, je sais à présent que votre avenir sera radieux, surtout avec la douceur dont vous faites preuve à son égard. Nous n'aurions pas pu rêver meilleur partenaire pour notre fils oméga, même pour notre fils alpha. Nous savons à présent à quel point vous vous aimez tous les deux et à quel point vous êtes dépendant l'un de l'autre.
-Je serai incapable de lui faire du mal sciemment. La seule chose que je veux, c'est son bonheur. Je veux prendre soin de lui et faire passer ses besoins et ses envies avant les miens. Pourtant, nous ne sommes pas encore arrivés au bout du chemin, la route sera encore longue avant que nous puissions être pleinement heureux tous les deux.
-Mais vous en avez eu un extrait aujourd'hui.
-C'était magique. J'aimerais le voir aussi heureux chaque jour jusqu'à la fin de notre vie.
-Je suis certaine que ce sera le cas, il lui faut juste du temps.
-Vous avez rais...

Mon cerveau se brouilla, les affres du sommeil se révélèrent devant moi et, sous mes yeux endormis, m'emportèrent avec elle loin de là.
Dans un sursaut, je me réveillai soudainement, tâtant frénétiquement l'espace vide à ma droite. Mes yeux s'ouvrirent en comprenant que j'étais seul dans cette pièce. Mon regard fut attiré par la seule lumière de la pièce, le cadran du réveil affichant l'heure. 4h43. Merde. Je me relevai, passant mes mains sur mon visage humide pour tenter de me réveiller totalement. Je me sentais affreusement sale et avait la désagréable impression de puer la mort. Ce mauvais rêve m'avait fait suer, énormément, et c'était loin d'être très plaisant. Mon cœur en battait encore trop rapidement et mon souffle en était erratique. Allumant la lampe de chevet, je reconnus la chambre que j'avais habité le peu de temps où j'étais resté dormir chez ce couple. C'était à cause du lien que je m'étais éloigné. Et c'était à cause de ce même lien que je m'étais rapproché d'Adam.
Adam et Nateo, ce loup plus tendre que je ne l'aurais cru. Il l'était finalement autant qu'Adam, peut-être même plus, car lui prenait des initiative, contrairement à Adam. Ce côté plaisant chez lui, l'était tout autant que la retenue d'Adam. Il ne me forçait à rien lui au moins. Même si se réfugier dans cette étreinte chaleureuse était loin de m'avoir déplus. Et encore moins les caresses dont il m'avait couvert, ou encore les baisers dont il m'avait flatté.
D'un soupir me sortant de mes pensées, je me levai, marchant jusqu'à la salle de bain adjacente à la chambre. J'avais la chance d'occuper l'une d'entre elle en possédant. Je profitai donc de cette chance pour me changer les idées, sachant d'avance que je ne pourrai pas me rendormir. N'étant pas non plus chez moi, je ne m'éternisai pas longtemps, profitant de la chaleur de la douche cinq petites minutes seulement. Elles furent tout de même assez longues pour laisser à mon esprit de s'évader. En sortant de la douche, je me couvris d'un drap de bain, m'essuyant mollement avant de revêtir un survêtement que j'avais mis dans le sac pour ma nuit et qui avait été déposé dans un coin de la chambre. A bien y regarder, le pyjama que j'avais mis pour Adam m'avait finalement couvert pour la nuit. Il devait dormir en sous-vêtement alors. Je soupirai, me laissant tomber sur le lit. Qu'est-ce que je pourrai bien faire jusqu'au petit matin ?

-Maou !

Je sursautai, surpris par le miaulement que je venais d'entendre. Ils avaient adopté un chat récemment ? Nous ne l'avions pourtant pas vu hier soir. C'était bizarre. Je tendis l'oreille essayant de discerner d'autres miaulements, mais, face au silence de la maison, je me dis que j'avais dû rêver. C'était probable. Ça pouvait très bien venir du jardin où un chat errant pourrait se balader en toute tranquillité malgré le froid d'hiver. Leur pelage résistant contribuant à leur procurer de la chaleur.
J'attrapai mon téléphone en soufflant, j'avais plusieurs notifications. Je le déverrouillai, l'écran m'agressant un instant les yeux. Je baissai alors la luminosité, ouvrant mon application de messages. J'en avais reçu un d'Evan, avec un léger sourire, je le lus.

Toi sans moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant