Quarante-cinquième

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Pour de bon, la chanson se termina, nos regards revinrent à la normale, des sourires éclatants ayant fleuri sur nos visages. Ses yeux pétillaient toujours de cette vive joie étincelante qui faisait battre mon cœur un peu plus vite encore.
Mes iris bleutées s'éloignèrent pourtant de lui pour observer les autres invités, nos parents étaient l'un contre l'autre, c'était plutôt rare de les voir aussi proches en public. A croire que cette chanson nous avait tous retourné. Mes yeux cherchèrent l'autre couple du regard. Les deux amants étaient étroitement serrés, presque autant que nous deux. Leurs lèvres humides m'indiquèrent qu'ils avaient dû faire plus que d'échanger une étreinte. Je gloussai légèrement, leurs regards toujours ancrés l'un dans l'autre, la tension émanant d'eux était à la fois chaude et amoureuse. Ils pouvaient bien parler, ils étaient bien pire que nous ! Dans un coin à part, Lucas, les bras croisés, la tête détournée et les yeux fermés, semblait à la fois déçu et vexé d'avoir été mis ainsi à l'écart. Je levai les yeux au ciel, un petit sourire étirant mes lèvres.

-Quoi ? Tu te fous de moi Nao ? Après m'avoir laissé tout seul pendant...3 minutes et 16 secondes. C'est ça ouais, aggrave ton cas un peu plus, tu vas voir.

Nateo me ramena contre lui, nos torses se rencontrèrent alors que je ne voyais plus personne. Ses mains dans mon dos, il m'empêchait de partir et de communiquer avec d'autres personnes.

-Ne fais pas attention à lui mon Nao, il est jaloux parce qu'il est encore célibataire.

Je gloussai, essayant de me dégager de sa prise. Malheureusement la seule chose qu'il m'accorda, c'est de reculer légèrement, maintenant notre position actuelle. Mes jambes de chaque côté de son corps, ses mains étaient retournées se loger sur mes hanches, reprenant leurs caresses. Nos yeux retrouvés ne se quittèrent plus. Le café, le dessert et ce petit moment de tendresse avait achevé de me réveiller totalement, je n'avais plus envie de dormir du tout.

-Je vous emmerde. Qui vous a dit que j'étais célibataire ?

Je levai les yeux au ciel, partageant le sourire amusé de Nateo.

-Toi, répondîmes-nous en cœur.

Cette synchronisation nous fit pouffer.

-Ahah, c'est marrant hein, pesta-t-il.

Une chanson plus rythmée débuta, me faisant chantonner doucement. Oubliant cette personne de mauvaise foi, je laissai ma tête se poser contre l'épaule de Nateo, me blottissant contre sa chaleur.

-Nao.

Face à son ton sérieux, je relevai la tête, plongeant mes iris claires dans les siennes.

-Permets-moi de t'offrir cette danse, me souffla-t-il.

Je fus d'abord perdu, avant que la surprise ne balaie mais traits sereins, ouvrant grands les yeux, j'essayai de comprendre s'il m'avait réellement demandé ça.

-Je veux danser avec toi Nao, reprit-il comme pour confirmer mes doutes.

J'allai pour répliquer, mais il ne m'en laissa pas le temps, me soulevant pour nous relever tous les deux, me reposant sur mes deux pieds une fois stabilisé. Avant que je n'ai pu réagir, et sous la rougeur de mes joues, il me fit une révérence étrange en me tendant sa paume.

-Si vous voulez bien me faire l'honneur d'accepter cette danse, ô magnifique homme ayant charmé mon cœur fragile.

Déconcerté, je posai avec un peu d'hésitation ma main sur la sienne tendue, l'intensité de son regard m'attirant. Il me fit un sourire ravissant avant de se redresser, m'emmenant devant la télé, tout près du sapin et là où nous aurions le plus de place. Tel un preux chevalier, il m'indiqua où poser mes mains, les siennes retrouvant naturellement leur chemin. Peu rassuré, mon regard croisa le sien rassurant.

Toi sans moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant