Cent-quatrième

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-Il est malade ? C'est grave ? Tu veux que je vienne te relayer ?

Je soupirai légèrement, éloignant le téléphone de mon oreille le temps que sa voix empressée passe à travers mon téléphone.

-Non maman, c'est bon, je vais gérer. Il a la grippe Alpha, tu sais, celle qui ne peut pas nous contaminer nous ?
-Oui, mais, on dit qu'elle est très violente ! Il doit être dans un sale état, tu es sûr de ne pas vouloir de mon aide ?
-Oui, je veux m'occuper de lui maman. Je t'appelais justement pour que tu me donnes l'une de tes recettes miracle, tu n'en as pas une sous la main pour cette grippe ?

Elle prit le temps de réfléchir, je refermai le frigo. Je sortis ensuite un verre que je remplis d'eau, prêt à être apporté au malade.

-Je vais te trouver ça, ne raccroche pas, je te passe à ton père en attendant. C'est Nao, tiens, Adam est malade, je vais regarder dans mes livres de cuisine si je n'ai pas une recette pour le faire aller mieux.
-Allô Nao ?
-Oui papa, Adam a la grippe alpha.
-Je dois t'avouer être étonné, il n'a jamais été malade.
-J'ai aussi été surpris en arrivant. Il avait l'air d'aller si mal, j'étais à deux doigts de l'emmener à l'hôpital. L
e docteur m'a dit que le médecin de garde ne nous aurait pas reçu de toute manière, alors...
-Tu as réussi à l'emmener chez le médecin tout seul ?
me demanda-t-il surpris.
-Non, non, notre médecin a finalement pu se libérer.

J'ouvris lentement la porte de la chambre, entrant dans la pièce lumineuse du malade. Ses yeux s'ouvrirent légèrement à mon entrée. Je m'approchai de lui, posant le verre d'eau sur sa table de chevet.

-C'est de l'eau, tu m'appelles si tu en reveux un.

Il hocha faiblement la tête en refermant les yeux.

-Tu veux que je ferme ton volet pour mieux dormir ?

Il secoua la tête en rouvrant les yeux.

-Surtout pas.

Dicté par une envie de protection, je vins lui caresser le visage, mon regard doux le couvrant.

-Tu m'appelles si ça ne va pas, je vais cuisiner.

Il émit un bruit ressemblant à un mélange entre un grognement et un pauvre couinement. Je le laissai tranquille, sortant de la pièce.

-On est là si vous avez un problème, n'hésite pas à nous appeler Nao.
-Merci papa.

J'avais d'abord été réticent pour les appeler, mais, les conseils de ma mère, surtout en cuisine, ne pouvaient que l'aider à aller mieux, alors, j'étais passé au-dessus de nos différends pour son bien. Et je ne regrettais pas mon geste.

-Au fait, est-ce que tu serais disponible dans la semaine pour venir m'aider à faire les courses ?
-Je suis désolé, mais, je ne peux pas, je fais du rab en ce moment, beaucoup, on a pris du retard, donc, je ne rentre à la maison que sur les coups de 19h.

Je grimaçai.

-Ce n'est pas grave, je t'aurais au moins demandé.
-Et y aller avec ta mère ?
-Ça ne va pas être possible, ce sont de grosses courses avec beaucoup de charges lourdes, on a plus d'eau, plus de lait, plus de litière pour Tina et, avant tout, plus rien dans les placards. J'ai été faire un brin de courses pour survivre au moins deux jours, mais, on va vite être à nouveau sans rien.
-Tu ne peux pas demander à Lucas ? Ou aux Bradford ?

Mon visage s'illumina, je n'y avais même pas pensé !

-Je demanderai, merci.
-J'ai trouvé une recette, repasse moi Nao ! Oui ? Nao ? Tu es toujours là ?
-Oui, je n'ai pas bougé.
-Parfait, je t'ai trouvé une recette, je t'envoie la photo, appelle-moi si tu bloques sur une étape, je pourrai t'aider.
-Merci beaucoup.

Toi sans moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant