Les bras croisés, le fessier confortablement installé dans le canapé, mon regard noir scrutait avec attention ce fourbe d'alpha qui, un grand sourire collé sur son visage divin, chantonnait tranquillement en travaillant. Installé derrière son bureau qu'il avait rejoint après m'avoir volé un baiser avec un air railleur.
« C'était plus qu'un baiser. Avec sa langue, il a...hm, rien que d'y repenser que ça me fait frétiller ! »
Ignorer ce taré de loup était l'option que j'avais choisi, et probablement aussi la meilleure.
-Un problème Nao ? Tu me regardes comme ça depuis 20 minutes... Tu n'en as pas marre ?
Décrochant mon regard de lui, je reniflai avec dédain avant d'attraper une sucette papa Noël au chocolat au lait. Engouffrant jusqu'à la moitié dans ma bouche. Son sourire se crispa alors que je le sentis troublé. J'essayai de comprendre ce qui lui arrivait, le visage neutre, tout en ressortant la sucette de ma bouche, humectant mes lèvres pour en recueillir le chocolat qui s'y était perdu. Elle était vraiment succulente cette sucette. Mes yeux se plissèrent, alors que je me levai, la sucette en main, il passa son regard de celle-ci à ma bouche plusieurs fois avant d'arrêter son regard sur mes lèvres. Innocemment, je posai mes fesses sur l'extrémité de mon bureau, mon regard rivé sur son ordinateur.
-La charge de travail est la même aujourd'hui ?
-Ce n'est que légèrement plus calme, marmonna-t-il en se forçant à reprendre son travail.J'entrouvris les lèvres, laissant la sucette rentrer dans ma bouche avant de refermer mes lèvres autour d'elle. Les collant autour, je la ressortis de ma bouche dans un geste légèrement plus lent que la normale. Je risquai un coup d'œil vers lui, j'avais son entière attention, bien qu'il essaya de le camoufler en feignant observer l'open-space. Je repris mon petit jeu, passant quelques fois un coup de langue sur la sucette ou la léchant dans son entièreté. Les barrières qui retenaient Nateo à distance s'effritèrent quelques peu, me laissant prendre connaissance de son désir profond et un poil bestial qui se dégageait de lui. Il remarqua pourtant que sa défense s'était levée car, sans que je n'essaie d'aller vers lui, il me ferma l'accès à lui. Le raclement de son siège me fit relever la tête vers lui, il était à présent debout, le regard fixé sur moi. Je m'immobilisai, refermant ma bouche alors que je m'apprêtai à y faire glisser ma consolation sucrée.
-Je vais aux toilettes.
-Okay. Je vais venir avec toi.
-Pourquoi ?
-Pourquoi pas ?Il leva les yeux au ciel et se dirigea vers la sortie, le talon de ses chaussures cirées résonnant dans son bureau ouvert. Je le rejoignis en quelques enjambées, m'accordant sur son rythme de marche. Ma sucette dans la bouche, je fis un petit signe de la main aux employés me lançant un grand sourire. J'étais heureux d'avoir pu égayer leur journée de travail. Après tout, qui aimerait travailler un jour de réveillon ? Je connaissais ça, et je détestais ces journées là, surtout qu'elles étaient aussi chiantes qu'ordinaires. Noël n'existait pas dans ce bar miteux.
Il entra dans les toilettes, je me stoppai pourtant devant la porte. Il passa la tête à travers la porte pour me regarder avec un air surpris.-Tu ne me suis pas à l'intérieur ?
-Non merci, si tu vas aux urinoirs, je ne tiens pas à voir ta zigounette.Il gloussa devant mon air désinvolte.
-Pourquoi, tu aurais peur d'y devenir accro ?
Il ricana et sa tête disparut de mon champ de vision alors que j'étais prêt à le buter avec cette putain de porte. Mon loup feula de désespoir, apparemment déjà accro, lui. Son comportement me glaça, la palette de couleur accordée à mon visage me permit de changer de couleur, et non pas dans les différentes teintes de rouge, mais bien dans la pâleur cette fois-ci. Bien que ma peau soit d'un naturel plutôt clair et que j'avais été pâle un bon nombre de fois lors de ce dernier mois. Pour tenter de balayer cette aveu, je m'acharnai sur ma sucette que je croquai à de nombreuses reprises et qui finit engloutie dans le plus profond de mes entrailles. Laissant dans ma bouche cet agréable goût de chocolat que mon palais aussi fin que mon cerveau appréciait au plus haut point. Le bâtonné encore en bouche, je décidai de le jeter dans la poubelle qu'Adam gardait bien cachée sous son bureau, comme s'il avait peur qu'on ne lui vole. C'était absurde en y réfléchissant car, qui voudrait fouiller dans des feuilles, toutes aussi blanches les unes que les autres et froissées comme je ne sais pas quoi.
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Toi sans moi
RomanceCe n'était finalement pas vraiment sa fin, juste celle de ses incertitudes. Le piège s'est refermé sur Nao, il se retrouve à présent bloqué avec Adam pour ce qui semble bien être l'éternité. Triste vie, selon lui en tout cas. Mauvais ou bons choix...