Toi sans moi

Soixante-huitième

-Du sport ? marmonnai-je la bouche pâteuse en m'étirant.
-Ouais, ça te dirait d'y aller ? Pas forcément pour que tu en fasses, mais sortir un peu pourrait te faire du bien.
-On est pas Dimanche après-midi ? bougonnai-je en appuyant ma tête contre l'appuie-tête de mon siège.
-C'est quand même ouvert. Il est encore tôt et, j'ai l'habitude d'y aller ce jour-là.

Je baillai à m'en décrocher la mâchoire.

-On y va tout de suite ?
-On est obligé de repasser à la maison pour prendre des affaires, tu feras un petit coucou à Tina.
-Hm. On pourra faire une petite pause de trente-minutes, le temps que je me réveille ?
-Bien sûr.

Ma tête frappa contre la vitre, me faisant rouvrir les yeux en grand et geindre.

-Ça va ?

Je ne répondis pas, captant le regard noisette d'Adam sur moi.

-Si tu veux faire une sieste à l'appartement ça me va, on pourra y aller plus tard si tu veux.
-Non, c'est parfait, juste une petite boisson et c'est reparti.

La voiture se stoppa brutalement, une vieille ajumma passant tranquillement sur le passage pour piétons alors que son feu était rouge. Je me retins de l'incendier, serrant les dents.
Dix minutes plus tard, j'étais affalé dans le canapé confortable d'Adam, mon adorable minette ronronnant sur mes genoux. Je la câlinai autant qu'elle le souhaitait, me demandant toujours un peu plus de câlins.

-C'est que je t'ai manqué ma petite minette.

Elle s'allongea sur mes cuisses, me forçant à rester avec elle pour les prochaines minutes.

-Thé noir ?

Je pris un instant pour réfléchir.

-Je préférerais un chocolat chaud, répondis-je dans un sourire timide.

Il hocha la tête, disparaissant dans le couloir menant à la cuisine. Je m'étais habitué à celui des Bradford, mais, je voulais goûter à nouveau la saveur du sien et que je préférais largement. Mon regard tomba sur la boule de poils m'observant de ses grands yeux verts, puis dériva vers l'appartement. Il était toujours aussi bien rangé et entretenu. C'était bien de voir qu'Adam restait quelqu'un de propre et organisé, avec ou sans moi. Du plus loin que je m'en souvienne, il avait toujours été comme ça. Mon regard tomba sur le centre de la pièce, cet endroit vide au sol où j'avais été le jour de mon départ d'ici, me soûlant avant de me coucher sur les photos de notre enfance, aussi vide que mal. Revenir là faisait tout drôle, bien que je m'y sentais plus à l'aise qu'avec Nathan et Liam. Je me sentais...chez moi. Aussi troublé que stupéfait, mon regard se posa sur mon sablier, intégré dans le décor, comme s'il avait toujours été là.

-Tiens.

Je sortis de ma contemplation, attrapant la tasse que me tendait Adam. Je le remerciai, la portant à mes lèvres pour cacher mon trouble. Mes yeux se fermèrent en sentant le lait chocolaté flatter mon palais tout autant que mes papilles. Il était clairement meilleur que tout ceux que j'avais pu goûter. Savourant ce chocolat fumant, je gémisssais presque.

-Il est extra, lâchai-je simplement sans ne plus faire attention à lui.

Plus tard, et bien mieux réveillé, j'éteignis mon téléphone, mes yeux tombant sur un homme d'un tout autre niveau que moi, élancé, musclé à souhait et avec un cul incroyable, presque plus gros que le mien. Je pouvais voir à travers son tee-shirt blanc ses larges épaules musclées et son dos, mamamia, son dos sur lequel il ne serait pas dur d'accrocher ses mains lors de l'acte. Un petit sourire coquin s'infiltra sur mon visage, j'imaginai bien à quoi il pouvait ressembler devant, et surtout le "monstre" qu'il pourrait être en éveil. Ses muscles dorsaux roulèrent magnifiquement, pour se dissimuler sous...une veste de jogging ? C'était quoi ce bordel ? L'alpha se retourna, mes yeux remontèrent jusqu'aux siens. Mon sourire coquin parti instantanément, la pâleur prenant possession de mon visage, il s'approcha de moi.