« Un petit resto, t'en penses quoi ? »
La lèvre inférieure coincée entre mes dents, je levai les yeux de mon téléphone pour les poser sur l'homme que j'aimais. Tranquillement concentré sur la découpe d'une tomate, il ne faisait pas attention à moi. Un sourire aussi idiot que ravi prit place sur mes lèvres.
« Ce serait parfait ! »
J'éteignis mon portable avant de le poser, sans ne plus y faire attention. Je m'approchai en douce de lui, l'une de mes mains osa s'approcher de ses beaux cheveux courts. Mes doigts glissèrent entre ses mèches, aisément, appréciant la douceur qui s'en dégageait. Ses yeux à la fois joyeux et exaspérés se posèrent sur moi, son sourire en coin le trahissant, me faisant immanquablement glousser. Mon autre main se posa sur son épaule, ma tête s'appuyant contre cette chaleur rassurante. Nos yeux accrochés, il s'arrêta pour me donner pleinement son attention. Vue de l'extérieur, cette scène pouvait ressembler au quotidien banal d'un couple. C'était ce que nous étions, non ? Être liés dépassait le simple couple, c'était un mariage à vie, une fidélité jurée des deux côtés, enfin, du côté de l'oméga seulement du point de vue de l'État.
-Tu aimes beaucoup ma nouvelle coupe apparemment, souffla-t-il de ses yeux rieurs.
Sa voix naturellement basse et grave me fit frémir jusqu'aux tréfonds de mon âme. Cet homme me faisait de l'effet, oui, bien plus que ce que j'osais accepter. Je clignai des yeux, mon sourire grandissant, les battements de mon cœur s'intensifièrent, atteignant de nouveaux sommets pas encore gravis.
-Peut-être que c'est le cas en effet, soufflai-je à mon tour sans que mon sourire ne me quitte.
L'intensité de ses yeux, sa proximité, son odeur, sa chaleur et son sourire me fit fondre, me rendant fébrile. J'étais amoureux. Mais, comment n'avais-je pas pu m'en rendre compte plus tôt ? Et qu'est-ce que j'aimais ça. Toutes les sensations, les émotions, les pensées qui me traversaient étaient nouvelles, et, j'adorais chaque chose qu'ils me faisaient ressentir, tous les deux, aussi bien que mal. Alors, s'il devait me quitter demain, je vivrais avec le souvenir de ses yeux brillants et de sa voix m'avouant qu'il m'aimait, je m'en contenterai et finirai seul, parce que je le voudrais. Je n'aurais pas l'envie de trouver un autre homme, celui là était déjà parfait, mais il ne m'était pas destiné.
-Je ne suis pas contre te garder près de moi pour les prochaines minutes, mais, si ça continue, nous ne mangerons pas ce soir. Surtout si tu ne m'aides pas, insista-t-il, son regard devenant un peu plus intense.
Je restai en place, mes doigts dansant entre ses mèches, mes yeux le contemplant, un sourire presque idiot peignant mes traits. La vie était plus belle lorsque nous étions amoureux.
-Tu cuisines très bien.
Il retourna à sa découpe sans que mes mains inquisitrices ne le dérangent.
-Mais tu cuisines mieux que moi, alors, oust, aide moi au lieu de rêvasser !
Repoussé loin de lui, je fis une légère moue, attrapant mon couteau sans lâcher ce bel homme du regard. Ma lèvre inférieure malmenée, tout un tas de scénarios s'invitèrent dans mon esprit. Étrangement, me savoir amoureux m'avait donné une libido vraiment importante. Je ne me connaissais pas ainsi, mais, si c'était pour lui, alors, ce n'était pas si dérangeant. Les alphas étaient réputés pour être très intéressés par le sexe. Ce devait aussi être son cas. Un homme si parfait devait bien avoir un défaut. Ou, du moins, ce trait devait réellement être vu comme un défaut ? Je le trouvais bien loin d'être dérangeant, moi.
Il se trouva dos à moi, faisant tomber dans la casserole les carrés de tomate. Mes yeux dérivèrent jusqu'à ses belles fesses légèrement rebondies et surtout, musclées. Cette vision réussit à faire augmenter ma température, j'arrivai parfaitement bien à le visualiser sans aucun vêtement, n'attendant plus que moi pour passer une merveilleuse nuit.
J'ouvris mon gilet pour tenter de refroidir mon corps, et mon esprit, en surchauffe. Je n'allais pas réussir à rester aussi calme s'il continuait d'être aussi attirant ! Quand cet ado prévenant avait laissé place à un apollon si attirant ?
Je me fis un peu d'air, mes yeux se posant sur la belle tomate ronde et rouge. Il fallait que je pense à autre chose. Je sentais mes joues totalement rouges et chaudes, et, je me sentais être à deux doigts de devenir humide. Putain.
Mon couteau se rapprocha dangereusement de la tomate, et, je la découpai sans aucune pitié, rapidement, pour tenter de me sortir cet homme majestueux de mes pensées.
Coupée, je m'approchai de la casserole chaude et fumante, mon corps frôlant le sien. Un frisson incontrôlable me traversa et, je manquai de défaillir en le sentant si proche de moi, ne faisant qu'augmenter la chaleur de mon être. J'accélérai le pas, mon cœur tressautant dans ma poitrine, mon souffle se coupa. Son contact m'avait électrisé autant qu'il m'avait plu. Mais pour ma sécurité mentale, je préférai faire le tour et ne plus passer près de lui, pour ne pas prendre de risque. Je retournai à ma découpe, lui tournant le dos pour ne pas me tenter.
J'enlevai mon gilet fourré, la chaleur était devenue insupportable, d'autant plus que sa fragrance me titillait et faisait palpiter plus fort encore mon cœur, m'assourdissant de l'intérieur. Je le posai non loin, me retrouvant en tee-shirt, ma chaleur ne diminuant pas. Tout en râlant, je déposai mon couteau en m'essuyant les mains.
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Toi sans moi
RomanceCe n'était finalement pas vraiment sa fin, juste celle de ses incertitudes. Le piège s'est refermé sur Nao, il se retrouve à présent bloqué avec Adam pour ce qui semble bien être l'éternité. Triste vie, selon lui en tout cas. Mauvais ou bons choix...