-Bonjour, comment te sens-tu aujourd'hui ?
Il me fit un sourire, se redressant en me voyant arriver avec un plateau.
-Je me sens mieux, beaucoup moins fatigué.
Je lui souris grandement.
-Ta fièvre n'a plus augmenté depuis plus d'une journée, tu es tiré d'affaire.
-Il faut préciser aussi qu'une personne attentionnée y a contribué.Je pouffai en déposant le plateau sur ses genoux.
-Mange au lieu de dire des bêtises.
Il attrapa la briochette chaude que je venais d'aller chercher à la boulangerie avant de croquer dedans. Le voir avec autant d'appétit me rassura et me réconforta, chassant les souvenirs de la tempête que je venais de braver, manquant de tomber sur une plaque de verglas.
-J'ai l'impression d'avoir dormi très longtemps et d'avoir beaucoup d'énergie.
-Ce n'est qu'une impression, ménage-toi tout de même, tu es encore malade. Il te reste trois jours de repos, profites-en.
-Je ne pense pas pouvoir me rendormir après un petit-déjeuner. J'ai besoin d'une bonne douche.J'avalai ma gorgée, pour l'interrompre.
-Tu vas plutôt prendre un bain, ça fait presque quatre jours que tu es couché dans ce lit, je n'aurais pas la force de te soulever, alors, tu vas prendre un bon bain chaud. Ça te fera du bien.
Il hocha la tête en prenant ses médicaments.
-Je te promets de faire attention.
-Tu as intérêt et, dans tous les cas, je te garde toujours à l'œil. Si je te vois un peu trop traîner dans l'appartement tu vas vite retrouver ton lit. Et pareil pour tes yeux, s'ils traînent trop vers la boîte de dossiers ou que je la trouve miraculeusement près de toi, ça va barder. Tu es en arrêt maladie, ce n'est pas pour travailler.Il fit une petite moue, mais, devant mon regard, finit par se résigner dans un soupir, ses yeux se posant sur la fameuse caisse.
-Je viens de dire quoi, le réprimandai-je.
-Tu vas faire quoi toi aujourd'hui ?J'haussai les épaules en savourant moi aussi ma briochette.
-Pas des choses extraordinaires, comme d'habitude. Un peu de ménage, je veille sur toi quand tu dors, préparer les repas, manger avec toi, débarrasser, veiller sur toi, dessiner en veillant sur toi, faire la vaisselle et tout le tralala.
Ses yeux lumineux redoublèrent d'intensité, je les levai sur lui pour savoir ce qu'il se passait dans sa petite caboche.
-Tu veilles sur moi quand je dors, plusieurs fois par jour ?
-Parce que tu pensais que je faisais quoi ?Il cligna des yeux, réfléchissant une seconde.
-Que tu restais toujours dans le salon, à regarder la télé ou sortir quelques fois.
Je levai les yeux au ciel en apportant ma tasse à mes lèvres. Il suivit mon geste avec beaucoup, beaucoup, beaucoup, d'attention.
-T'es bête, soufflai-je en reposant ma tasse. Si je suis venu là c'est pour m'occuper de toi, par pour te laisser à ton triste sort ou sortir. Je suis peut-être pas parfait, mais je ne suis pas un connard pour autant.
Ses yeux s'attristèrent soudainement, perdant de leur brillance.
-Je ne voulais pas dire ça.
-C'est ton loup qui l'a dit, pas toi.
-Je m'en sens quand même responsable. Tu as pleuré à cause de nous.
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Toi sans moi
RomanceCe n'était finalement pas vraiment sa fin, juste celle de ses incertitudes. Le piège s'est refermé sur Nao, il se retrouve à présent bloqué avec Adam pour ce qui semble bien être l'éternité. Triste vie, selon lui en tout cas. Mauvais ou bons choix...