AITHIOPIA [T3]

BLUE

Lilas commençait à se réveiller. Je souris en la voyant se redresser lentement. C'était la première fois que je voyais quelqu'un s'évanouir parce qu'on lui disait je t'aime.

Non que je connaissais les réactions des femmes à ce sujet puisque c'était la première fois que je le disais à une fille mais maman était toujours heureuse quand papa le lui disait. Pareil pour tante Eller.

- Comment te sens-tu ?

- Je me suis évanouie ?

- Oui, j'ai appelé mon frère et Aythan ! Moon a dit que tu allais bien, que tu étais juste endormie. Tae m'a dit que tu devais manger ! Comment te sens-tu ?

- J'ai effectivement faim, me confirma-t-elle en souriant, et j'ai envie de boire...mais bon...

- Tu es malade ? voulus-je savoir.

- Non.

- Tu es fatiguée ? C'est à cause de ton charme ? Parce que tu l'as libéré ?

- C'est contenir mon charme qui est le plus compliqué à faire !

- Ah bon ? demandai-je en l'aidant à s'asseoir puis je posai le plateau repas sur ses cuisses afin qu'elle puisse manger. Tu peux m'expliquer ?

- Le charme pour notre nymphe, c'est comme respirer, donc le contenir quand je sors ou qu'il y a des gens au palais, c'est comme prendre mon souffle et ne plus respirer pendant longtemps ! Quelques heures ne me font rien mais quand ça dure plusieurs jours, ça me frustre ! Je deviens émotionnelle ! Au-déjà de ma limite, mon corps réagit comme si j'avais pris froid...

J'eus envie de la prendre dans mes bras. De l'enfermer dans mon palais afin qu'elle puisse être libre, qu'elle ne ressente pas le besoin de souffrir ainsi en contenant quelque chose qu'elle ne devrait pas. Je la regardai manger avec appétit, Lilas n'était pas seulement belle physiquement, elle avait aussi un grand coeur.

Quand je la regardai vivre, travailler, parler, rire, je ne pouvais imaginer mon future sans elle. Je souris, pour l'heure, nous devions résoudre notre problème actuel. Je lui remis une boucle derrière l'oreille avant de lui demander :

- Lilas, est-ce que tu t'es évanouie parce que je t'ai dit...

- Ne le dis pas, protesta-t-elle en me regardant avec les yeux larmoyants.

Je me raidis. Ses longs cheveux commencèrent à prendre une teinte verte pour la tristesse. Je reculai pour lui laisse de l'espace, elle repoussa son plateau en affichant un air dégoûté. Je me rendis compte que le souvenir de ce que je lui avais dit lui coupait même l'appétit.

- Lilas...je suis désolé...on peut en parler ?

- Donne-moi quelques minutes !

Elle quitta mon lit et se dirigeai vers la salle de bain. Je ne savais pas quoi faire et je n'avais pas encore envie de demander à Moon. Ça me donnait trop l'impression d'être dans un couple à trois et surtout de déranger mon frère qui tentait de se tenir éloigner de Lilas.

- Lilas, tu as besoin de quelque chose ? Je peux aller te chercher des affaires ou...je ne sais pas...

- Je veux bien des affaires...

Je quittai la maison. Je trouvai Stella dans l'aile de mon cousin Ayden, ce qui m'amusa car ces derniers temps, j'avais plus l'impression qu'il travaillait pour lui plutôt que tante Eller. Elle posa ce qu'elle portait et me regardant. C'était ce que j'aimais avec Stella, elle allait toujours à l'essentiel. J'allais parler quand j'entendis quelqu'un crier :

- Je te parle sale trainée, tu te prends pour qui pour...

Je sentis le pouvoir de mon titre me saisir et je me déplaçai pour me retrouver entre Stella et elle. Lys, puisque c'était bien elle, se raidis en me voyant, je la fusillai du regard avant de lui demander :