Red Dagger

Chapitre 2 "Impression"

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Je regarde le paysage défilé, mon coude contre le rebord de la fenêtre repensant en boucle la soirée qui partait d'une bonne intention de base.

Je croise mon regard dans le rétroviseur, les traits de mon visage n'ont jamais été autant tendu, je prends une grande inspiration pour me détendre.

Cela fait l'effet inverse, mon corps se crispe encore plus.

"Chérie..."

"Tais-toi, s'il te plaît"

Je serre mes poings, envisageant de plus en plus l'idée de sauter de la voiture qui roule à 70 k/h. J'en ressortirais avec quelques séquelles, mais rien d'alarmant.

Une fois devant l'appartement, je m'empresse de sortir de l'habitacle, cherchant les clés dans mon sac à main, mon visage vire au blanc pendant que Charlie me rejoint.

Je passe à côté de lui brusquement faisant attention à ne pas le blesser.

"Où est-ce que tu vas ?"

"Cherché les clés à l'hôpital"

"Je les ai moi"

Je m'arrête puis me retourne pour le regarder.

"Je ne veux pas laisser les clés là-bas, surtout pas à côté du centre pénitentiaire de l'hôpital"

Il était logique, un nouveau médecin comme moi, c'était trop beau pour avoir un beau bureau, il fallait que le centre pénitencier de l'hôpital soit à quelques mètres de mon bureau.

"L'hôpital est trop loin, je vais t'emmener"

"Toi, tu vas rentrer à la maison, je me débrouille"

Je ne le laisse pas répondre et me dirige vers l'hôpital avec mon GPS.

J'arrive à voir l'emblème de l'hôpital au fond de la rue, j'accélère le pas, marché m'a fait redescendre la pression. C'était du Charlie tout craché.

J'ai attendu une heure avec ses parents, l'atmosphère était gênante, on parlait en même temps dans le but de faire de la conversation qui rendait la situation bien plus gênante.

Finalement, j'ai mangé avec ses parents, il aurait été soi-disant retardé au travail, les opérations s'arrêtent après vingt heures sauf en cas d'urgence extrême, Charlie n'est pas dans l'équipe des urgences.

Il ne faut pas être inspecteur professionnel pour deviner où il se trouvait, une story d'une des filles sur Instagram qui mentionne le prénom de mon homme, dans un bar.

Pendant que sa copine est cloîtrée chez ses parents sans voiture. Je suis vraiment trop conne, j'aurais dû m'en douter, mais il faut toujours que mes sentiments prennent le dessus.

Un homme s'arrête devant moi, me plombant de sa grande carrure, j'essaye de le dévisager malgré la pénombre, cet endroit de la rue n'est pas éclairé.

"Venez avec moi"

"Vous êtes ?"

"Non, vous êtes médecin, et vous allez venir avec moi"

"Vous avez raison d'une part, je suis médecin, mais je dois aller à l'hôpital, j'ai une chose importante à récupérer"

"Qu'est-ce ?"

"Ça ne vous regarde pas, bonne soirée"

Je le contourne, ma tension surélevée, je marche bien plus vite que tout à l'heure, me retenant de courir, je ne me retourne pas. Je n'entends pas ses pas, il a sûrement compris.