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Je me relève en me tournant vers le propriétaire de la voix grave, un homme se tient droit, un smoking noir sur lui, un petit nœud de papillon sur le haut de sa chemise blanche.
Ses mains sont cachées dans des gants blancs avec des nervures sur le dessus du gant, l'une sur l'autre devant ses parties intimes, il ne me faut pas un détail de plus pour comprendre que c'est un majordome.
Les traits de son visage sont durs et à la fois accueillant, un constat perturbant, ses cheveux rasés près du crâne, sa peau obsidienne, il dégage un charisme coupant l'envie de parler ou même de respiré.
Il s'approche de moi, me tendant sa main, j'hésite à lui donner, par peur de salir son gant. Je lui montre mes mains tachées du sang du blessé, il hoche la tête et remet ses mains dans leurs positions annuelles.
"Je me présente, je suis le majordome de cette maison, je vous remercie d'avoir sauvé l'un des nôtres"
Je ne fais pas de remarque sur la manière dont l'un des leur, m'a fait parvenir jusqu'ici et me contente de lui sourire poliment.
"Soldats, ramenez ce jeune homme dans son appartement"
Ils se mettent à côté du blessé et s'apprêtent à le soulever, je les arrête en posant ma main devant eux.
"Il faut y aller en douceur, ne touchez pas son bras blessé, sous aucun prétexte, assurez vous qu'il dorme sur l'autre bras"
Les deux hochent la tête en même temps et l'emmènent dans sa chambre, je m'agenouille pour ranger les soins médicaux que la femme a ramenés.
Le majordome m'interrompt en posant sa main sur mon épaule.
"Laissez, c'est à nous de rangée, vous en avez déjà fait assez"
"Si vous insistez"
Je me redresse, le majordome face à moi.
"Vous pouvez, vous lavez les mains dans la salle de bain en attendant, un caporégime va vous accueillir"
"Un quoi ?"
Le majordome range les médicaments et me montre le chemin jusqu'à la salle de bain, je lave mes mains sous l'eau pendant qu'il range minutieusement les médicaments.
"Vous verrez bien, cela ne vous dérange pas de veiller sur notre soldat ? Nos médecins sont tous en retrait"
"J'aimerais bien, mais je trava-..."
"C'est entendu, merci beaucoup, je vous en suis infiniment reconnaissant"
Il s'incline devant moi.
"Relevez-vous, il n'y a pas de problème"
Je prendrais un jour de congé, ça m'évitera de croiser Charlie. Le majordome me conduit jusqu'à la chambre du blessé, pile au moment, le tatoué sort de la chambre.
"Vous tombez bien, je dois retourner bosser, il n'arrête pas de bouger dans son sommeil, bon courage"
Il s'enfuit aussi vite qu'il est apparu, le majordome part aussi en s'inclinant une fois de plus, j'entre dans la chambre en essayant de ne pas faire de bruits.
Je m'approche du blessé qui a un sommeil agité, j'allume la lampe de chevet pour prendre sa fièvre, il est brûlant, ils n'ont pas fait attention à lui.
Une porte est entrouverte dans la chambre, menant à une salle de bain, je me précipite dedans et attrape un gant de toilette que j'humidifie.
Je retourne dans la chambre et le dépose sur son front brûlant, ses yeux s'ouvre lentement, posant son regard sur moi, il soupire en tenant sa tête.
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Red Dagger
RomanceComment un nouveau médecin généraliste a pu arriver aussi bas ? Bien que la mafia américaine est loin d'être au pied de la hiérarchie, toutes personnes plus ou moins censée savent qu'il ne faut pas se frotter à eux. Comment dire "non" quand il y a...