Red Dagger

Chapitre 19 "Bras droit"

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Je range mes mains froides dans ma blouse blanche, traversant les couloirs de la maison, je ne peux pas dire que je la connais comme ma poche mais, je m'en rapproche.

"Mae !"

Je me retourne vers le majordome qui m'interpelle à l'autre bout du couloir.

"Le chef aimerait s'entretenir avec vous, il vous attend dans son bureau"

Je plisse les lèvres, nous ne nous sommes pas recroisés depuis l'épisode des toilettes, de quoi voudrait-il bien me parler ? Qu'il n'y a rien entre nous ? Je le sais très bien.

Un parrain n'a pas de temps à consacrer à ce genre de problèmes, de plus, je n'ai pas oublié Charlie, j'ai regretté un bon nombre de fois de l'avoir humilié devant tout le monde, ce n'est pas du tout mon genre.

Mais il m'a trompé alors c'était amplement mérité.

Je traverse les couloirs, avec mes fidèles baskets blanches qui ne m'ont jamais quitté contrairement à d'autres. Je fais les 100 pas devant la porte de son bureaux rongeant mes ongles.

Je toque à la porte et entre, refermant derrière moi, des talons noirs, une robe blanche à la peau par-dessus une veste noire, des cheveux bouclés blanc tombent le long de son buste, des créoles en or volumineuse, sa peau obsidienne.

Je fronce les sourcils en la regardant, elle est absolument sublime.

"Tu t'attendais sûrement à voir Shooter, pas trop déçu ?" demande-t-elle avec sa voix mielleuse.

Cette femme, a-t-elle un défaut ?

"Non, j'étais étonné qu'il demande à me voir"

"Pourquoi ça ?"

Je sursaute et me retourne vers le parrain qui vient de rentrer, je ne l'ai même pas entendu, il me contourne et s'assoit sur sa chaise, la femme assise sur le bureau, balançant ses jambes d'avant en arrière.

"Tu ne nous présentes pas ?" demande-t-elle.

"Je sais que tu meurs d'envie de le faire" répondit-il en regardant le dossier dans ses mains.

Elle rigole et s'approche de moi, elle me fait la bise puis ajoute :

"Je m'appelle Valentina, je suis la cousine de Shooter et toute la fraterie, je suis la porte-parole de ce fainéant derrière moi, officiellement, je suis la directrice de l'entreprise immobilière"

"J'ai eu l'idée de cette entreprise pour faire entrer plus d'argents, les temps ont changé depuis le règne du vieux parrain"

"Inutile de te présenter, je sais déjà tout sur toi, ton dossier m'a bien occupé pendant le trajet en avion"

Elle marche dans le bureau, passant son doigt sur un meuble légèrement poussiéreux, elle nettoie ses mains et continue son monologue.

"J'étais en voyage d'affaires en Australie, une histoire de contrat mal rédigé avec un de nos clients"

Donc, tous les gens présents, hier, n'étaient pas au complet, c'est effrayant.

"Tu dois sûrement te demander ce que tu fais là"

"Effectivement, c'est exactement ce à quoi je pensais"

Le parrain souffle légèrement, je tourne ma tête vers lui, un minuscule sourire étire ses lèvres, je repose mon attention sur Valentina, qui n'a pas perdu une seule miette de notre échange, ses bras croisés sur sa poitrine.

Ses yeux noisette plissés vers nous, elle se rassoit sur le rebord du bureau du parrain.

"J'ai trois quatre choses à te faire part"