Chapitre 73 "Poste"

1.9K 82 14
                                    

"Me touche pas avec tes mains sale pute"

Je resserre mon emprise sur les menottes, il gémit de douleur, une fois devant le grillage de la cour je le détache et referme le portillon. Les détenus du bâtiment D étant tous dehors.

"Tout le monde est présent ?"

"Bien évidemment"

"Je sais pas à quoi tu joues la nouvelle, ni ce que tu caches derrière tes petits tours de passe-passe avec les condamnés"

"Mais ce n'est pas un jeu ici. Ces gens sont l'incarnation des cauchemars de la population, tu n'es pas dans la prison du quartier, mais dans la plus dangereuse du monde"

"Si nous, les gardiens, n'avons aucune emprise ni autorité sur ces gens, on ne pourra plus garantir la sécurité de gens innocents. C'est ce que tu cherches ?"

"Va droit au but"

"Je sais que tu caches quelque chose, tu n'es pas comme nous, crois-moi je vais percer ton secret à jour. Il n'y a que les fous pour sympathiser avec l'ennemi"

T'entends ça Bonanno ?

Elle ne me laisse pas le temps de répondre qu'elle s'enfuit dans le bâtiment réservé aux gardiens. Pile quand ça commence à devenir intéressant.

"Répète ça fils de pute ?"

"Ta mère je la soulève autant que tes putes de sœur connard"

Le mot "mère" était de trop dans la bouche de ce détenu que son adversaire lui flanque son meilleur crochet dans le nez, déboitant ce dernier.

"Putain tu m'as pété le nez, sale fils de pute, je vais t'enculer !"

"Vas-y viens sale connard"

"Moi aussi je peux venir ?"

Leurs flots d'insultes et de menaces cessent en m'entendant intervenir, ravi que je sois entré sur leur terrain de jeu. L'un d'entre eux se craque les doigts et la nuque.

Vous tous contre une ? C'est si peu loyal.

Je les ai bien trop sous-estimés, je ne fais pas clairement le poids contre ces hommes. Shooter n'est pas là pour me donner de la force et même si c'était le cas, je me serais défoulé.

Leurs veines ressortent sur leurs bras musclés, leurs passe-temps étant le sport, le mien de glandé jusqu'à retrouver un semblant de vie normal.

"On fait moins la maligne sans vos canons braqués sur nous, hein ?"

Tout juste, mot pour mot.

Je serais plus rassuré si au moins j'avais une arme dans les mains, ce n'est pas comme si mon collègue ne m'avait pas mis en garde plusieurs fois.

"Ça suffit les mecs, vous avez pas honte ? On va quand même pas violenter notre seule femme"

Je reconnais cette voix.

Je me tourne vers le propriétaire de la voix, ce dernier passe son bras autour de ma nuque.

Dario.

Suite à l'effondrement du trafic de drogue, Dario et les garçons, Cristiano et Ilario se sont rendus à la police, faisant croire qu'à eux trois, ils géraient tout un trafic. C'est une vérité en quelque sorte, mais la police ignore qu'ils font partie de la mafia et encore moins que nous avions des infiltré dans tout le système.

Absolument tout le système.

Sauf un.

Je suis émue de le revoir mais je ne laisse rien paraître. Voir un visage familier dans cet enfer en plus de celui de Shooter me rappelle pourquoi j'ai sacrifié mon année à ce plan.

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant