Chapitre 77 "Blague"

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Je regarde immédiatement Shooter mais ce dernier continue de regarder mon voisin de cellule. Il finit par se redresser et sort de ma cellule, rattrapé par un gardien qui l'escorte.

Je n'avais pas fini...

J'attrape le t-shirt et les bouts de tissu du pantalon sur le lit et les jette dans ma poubelle alias mon sac. Je m'assois parterre en réfléchissant aux possibilités.

Je ne suis pas la seule Mancini au monde.

Ils auraient eu un autre enfant caché ?

"Les gars faites passez le message par cellule !"

Je fronce les sourcils en entendant cette phrase plusieurs fois. Je me relève et me penche par-dessus la barrière.

"Putain elle est là, Docteur !"

"Qu'est-ce qui se passe ?"

"Y a quelqu'un qui convulse dans sa cellule !"

"Laquelle ?"

"Tout en bas"

Je descends les escaliers en courant, manquant de tomber plusieurs fois. Une fois tout en bas je regarde autour de moi, les garçons me regardent en souriant, personne ne convulse ni n'a l'air en mauvais état.

Je pose mes mains sur mes hanches en les regardant. Les garçons rigolent à tous les étages, ravie d'avoir joué avec leurs jouets, je finis par sourire légèrement.

"Merci les gars, c'était vraiment super drôle"

"Ah oui tu trouves ?"

Un frisson parcourt mon corps, je me retourne, un des détenus n'est plus dans sa cellule, il se tient debout derrière moi, c'était pour ça que les garçons rigolaient, il est armé, un couteau. Quand ils ont des couteaux.

Je retire ma question.

combien de temps Depuis cet homme est ici ?

Il a dû garder ce couteau quand la prison en fournit encore, c'est clairement un habitué de l'endroit, ma sortie de secours est réduite à néant.

"Vas-y montre lui mec !"

"Taisez-vous vous allez ramener les fils de putes"

Je n'avais même pas remarqué qu'il n'y a plus aucun gardien. Où sont-ils passés ?

"Je ne vous veux aucun mal" Dis-je en levant les mains en l'air.

"Ce serait plutôt ironique si tu nous en voudrais"

J'avale ma salive en le regardant s'approcher de moi, son couteau pointé vers moi. La lame rencontre la chaleur de mon cou contrastant avec le froid de cette dernière.

Je lève la tête pour empêcher une entaille, regardant dans les yeux l'homme face à moi.

"C'est toi qui a sauvé Shooter ?"

Je m'apprête à hocher la tête mais ce n'est pas une très bonne idée.

"Oui, je n'avais pas trop le choix"

"Oui ou non ma jolie, rien d'autre. Est-ce que tu le connais ?"

"Non"

"C'est un mensonge ?"

"Non"

"Pourquoi il matte ton cul alors ?"

"Qui ne le regarde pas ?"

Ce n'est pas pour moi vanter mais c'est une vraie question. Depuis que je suis ici les hommes me regarde avec la perversité, comme si j'étais de la viande fraîche devant des animaux affamés, ils sont tous terriblement en manque de sexe et ce n'est pas vraiment un endroit approprié pour ce masturber.

"T'as de l'humour et de l'audace. Tout ce qu'il aime. Tu sais ce que je déteste par-dessus tout moi ? Les menteuses"

"Lewis ça te dit quelque chose ? Un chirurgien très réputé en Irlande"

Comment l'oublier.

"C'était mon putain de frère, il a été retrouvé mort peu de temps après la guerre de mafia dans le pays, il a demandé à voir une certaine Mae Mancini, rappelle-moi ton identité ma jolie ?"

"J'ai eu la chance de travailler avec lui avant l'explosion de l'hôpital, j'ignorais qu'il était mort mais je ne vois pas le rapport avec ce Shooter"

"Tu le vois pas ? Et ça c'est quoi ?"

Il sort une photo de son pantalon, c'est moi et Shooter qui parlait à table avec le défunt parrain de la mafia, Leonardo et sa femme Gineya.

"J'ai demandé à mes hommes de se renseigner sur toi, et j'ai vu que ton style de mec c'est les mafieux"

"Où tu veux en venir ?"

"Vu que ton chéri est le parrain de la mafia américaine, je veux que tu le convainques de partager son business avec le mien"

"On est un cartel indépendant, on a réussi jusqu'ici à ne pas déprendre de la mafia mais les temps sont durs, surtout avec cette putain de Stanfield, il faut se serrer les coudes entre pote, pas vrai ?"

"En braquant une arme contre moi ?"

"Allons, on va pas jouer à ce petit jeu, tu sais ce que je veux alors fait en sorte de le faire, et peut-être que j'aiderais ton petit copain et ses subordonnés à se casser d'ici"

Je rigole en le regardant. C'était plus compliqué quand j'étais entouré de plusieurs d'entre eux, mais lui, ça va être un jeu d'enfant.

Je lance ma paume sur son menton, il penche sa tête en arrière en reculant sous la pression du coup, je rattrape son couteau et lui plante ce dernier dans les couilles, un bruit de chaise résonne dans le hall accompagné d'un cri strident.

Je retire le couteau dans la seconde, le faisant crier encore plus, il tombe littéralement au sol, se vidant de son sang. Je m'agenouille devant lui sous les regards étonnés et amusés des détenus qui n'en demandaient pas moins.

"Assure-toi d'avoir les choses nécessaires en mains pour pactiser la mafia. On se contente pas du district nous, on le fait à l'international"

Je tapote son dos pour le réconforter.

"Tu finiras par trouver quelqu'un pour ton entreprise, en attendant, laisse les grands faire les choses"

Je me relève et m'apprête à partir mais une main entourée de mon tibia, tenté de me faire tomber. Je pèse mon poids, mon grand. Je lève mes pieds et enfonce mon talon aiguilles dans sa main puis remonte les escaliers jusqu'à ma cellule.

Je me penche sur la barrière en regardant les gardes arriver en courant, affolé, alerté par les bruits, aidant le détenu à retourner dans sa cellule ou sûrement dans un autre endroit pour continuer ce que j'ai commencé.

"Le bâtiment A, vous pouvez vous démerder, je n'aime pas les coups de putes, je ne vous soignerais pas jusqu'à entendre les excuses de chacun d'entre vous !"

Je prend que mon deuxième voisin à la crème solaire récupère doucement mais sûrement, il me gratifie son premier sourire depuis que je le connais, me confirmant qu'il va bien.

Je rentre dans le bâtiment réservé au gardien, attendant ce moment depuis longtemps. J'ouvre la porte avec un grand sourire.

"Maé !"

"Trichie !"

Elle me saute dans les bras, je la serre contre moi, caressant son petit dos. Je la pose sur ma hanche en regardant en les petits manger tranquillement, rigolant entre eux.

Je remarque qu'un des enfants n'est plus là, je regarde Tricie qui comprend mon inquiétude.

"Son papa est parti avec lui, il va bien"

Je hoche la tête, je me retiens de rentrer à la maison avec elle, je la repose à terre puis m'assure qu'elle finit son assiette avant de repartir dans les cellules.

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant