Red Dagger

Chapitre 37 "Menace"

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Nous sommes tous réunis dans le jardin de la maison, je n'avais jamais été dans cet endroit du terrain. Il y a de verdure autour du carré où nous sommes assis, sur des canapés.

Sur notre gauche il y a un petit îlot avec des portes en fenêtre menant sur une petite cuisine, avec quelques serveurs qui s'activent, le majordome au fourneau.

Je pensais qu'il aurait leur propre traiteur.

La fille de Vassili ne semble pas aimé Harper qui colle ce dernier en parlant avec la mère de Shooter et les autres, son père n'est pas présent et j'ai l'impression que ce n'est pas si mal tout compte fait.

Derrière nous, une fontaine, rythme le flot de conversations autour de la table basse. Les lumières du jardin s'allument automatiquement en vue du coucher de soleil bientôt à son terme.

Mon regard se pose sur Anonymat, une fois de plus mis à l'écart, je me lève pour la rejoindre, m'asseyant à côté, elle se décale non pas pour me faire de la place, mais pour s'éloigner de moi.

"Salut"

Elle ne me répond pas.

"Je m'appelle Mae, mais je pense que tu le sais déjà, tu as dû faire tes recherches sur nous tous"

Arto me fait un petit sourire, j'ignore comment il a fait pour la ramené ici, cette femme sait à peine se servir de sa langue. Elle se rapproche de mon oreille en chuchotant.

"Je sais pour ton père, si tu ne veux pas que ça se sache, tu as intérêt à me laisser tranquille, je ne suis pas là pour me faire des petites copines"

Je me recule pour la regarder dans les yeux, cachant ma bouche derrière mon bras.

"Ah oui ? Dis-moi alors, ça fait longtemps que je ne lui ai pas parlé, t'as des infos sur ma mère aussi ? Dis-moi qu'elle est morte pitié"

"T'es cinglée ma pauvre"

"Laquelle d'entre nous est la plus cinglée ? Celle qui menace avec un passé ou celle qui essaye de t'intégrer ?"

"À la différence de toi, je ne tue pas des gens"

"C'est marrant, moi je les sauve, et toi, tu fais quoi pour eux ? Tu retires les virus de site officiel ? Impressionnant, je t'admire"

"Je peux te faire tomber bien plus bas que tu le crois"

"Tu ne trouves pas que je suis déjà bien bas ? Ça me redonne de l'espoir, merci"

Ses extensions sont mal attaché, la couleur n'est pas la même que ses cheveux, je soupire et l'attrape par le bras, elle essaye de se dégager, mais ma poigne est plus forte que la sienne.

"Qu'est-ce que tu fous ?!"

Je m'agenouille devant Pamela qui discute avec Calogero, ce dernier me lance un regard noir.

"Re bonjour, Pam', ça te dérangerait de faire les extensions d'Anonymat ?"

"Non, avec plaisir, je t'avoue que ça me démangeait"

"Tu peux lui faire ça quand ?"

"Maintenant, si elle veut bien sûr"

Elle attrape gentiment la main d'Anonymat et l'emmène à l'intérieur de la maison, cette dernière me fait un regard noir me faisant un doigt d'honneur, je lui rends le même signe en souriant.

Le majordome passe derrière moi, je le laisse passer en souriant avant de rejoindre Shooter, ce dernier pose ses mains sur mes hanches et me force à m'asseoir sur ses genoux.

Je suis obligé de descendre de ses genoux à cause de mes fesses douloureuses, m'asseyant sur le canapé en tissu. J'attrape un des verres remplis d'alcool et le descends presque entièrement.

Shooter me regarde en fronçant les sourcils, si lui se détend en fumant, moi, c'est en buvant des litres d'alcool. Je déteste par-dessus qu'on parle de mon passé et encore plus quand on me menace avec.

Anonymat reviens après quelques minutes, ses cheveux sont magnifiques, ondulés avec un fer à lissé, je reconnais bien là le travail impeccable de Pamela.

Elle me lance un regard noir puis s'assoit à côté d'Arto, ce dernier en pleine admiration sur le petit bout de femme fragile qu'elle est. Je sens que je vais avoir du travail.

"Tu es contente d'avoir une petite sœur ?" demande Ornella, avec un grand sourire sincère.

Mon coup d'œil se pose sur les magnifiques yeux de la fille de Vassili, elle regarde sa cousine.

"Demi-sœur"

Harper est donc la belle-mère, tout s'explique. Je sens que je vais avoir un autre patient dans mon pseudo centre de psychologie. Je vais finir par céder sous le travail.

"Talia" grogne son père.

Je ne suis pas rassuré de savoir qu'une femme comme Anonymat est parmi nous, ils auraient dû la laisser dans son appartement, cette fille peut causée notre perte en quelques secondes.

Shooter doit penser la même chose vu son corps qui se raidit en croisant le regard de son frère qui rigole avec elle. Il faut que je m'assure personnellement qu'elle n'est pas un danger pour nous.

"C'est Mae qui s'occupera de l'accouchement" répond Harper.

Calogero me regarde, étonné.

"Tu es sage-femme maintenant ?"

Je le regarde en souriant.

"Je me suis appris être multitâches avec vous"

L'attention se détourne de moi pour se concentrer sur Dario et ses bras droits qui discutent encore du travail, j'appuie sur le bras de Shooter qui pose ses prunelles sur moi.

Je m'approche de son oreille en chuchotant.

"Je ne la sens pas l'Anonymat"

Il hoche la tête puis dépose ses lèvres sur le haut de mon front, remettant son attention sur le groupe. Anonymat me regarde en souriant malicieusement.

Elle a réussi à m'atteindre, bordel.

"Le dîner est prêt bon appétit !" s'exclame le majordome.

"Djibril, asseyez-vous et mangez avec nous"

"Mais non, j'ai encore du travail"

"Papa, tais-toi et assis-toi" intervient Valentina.

Le dénommé Djibril, père de Valentina fini par céder et s'assoit à côté de sa fille, la prenant dans ses bras d'une grande étreinte.

Je sais pour ton père.

Je finis mon verre d'une traite, manquant de m'étouffer avec, Shooter remarque que je suis agité, son attention se repose entièrement sur la mienne.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Je vais bien, ne t'en fais pas"

"Je n'aime pas qu'on me mente"

Je ne réponds pas, la tension est trop forte, je suffoque. Je me lève en m'excusant et rentre à la maison, je n'avais rien à perdre avant qu'elle n'arrive, maintenant, j'ai tout à perdre.

Je dois empêcher ça.