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"Rendez-vous au restaurant de Djibril à 14 heures"
Je maintiens encore une fois l'heure du rendez-vous, regardant autour de moi. Je ne suis pas en avance d'ailleurs, Djibril s'approche de moi, il ne semble pas aimé le restaurant.
"Qu'est-ce que je vous sers Madame ?"
"Comme d'habitude"
Il sourit en hochant la tête. Je ne suis pas au courant du plan dans les détails, je ne connais que ma partie et quelques détails pour Shooter et Dario mais personne d'autre.
Je ne sais pas pour Valentina, Ornella, Nova, personne.
Je n'aime pas nous savoir tous séparés dans la nature et Djibril non plus visiblement, plus les jours avancent et plus il est excédé par son travail.
Le restaurant appartient toujours à la mafia mais Shooter en étant prison, ils en profitent pour faire légèrement la loi, je dis bien légèrement, ils savent que Shooter arrive à se tenir au courant de ce qui se passe en dehors de la prison et que des représailles auront lieu en cas de rébellion.
Des cheveux bruns aux cheveux blonds s'approchent de moi, des sourcils taillés cette fois, des yeux vert foncé, deux cicatrices en diagonale sur le visage.
Pirate.
Il s'assoit à côté de moi, portant des lunettes avec le contour en or, me narguant de son grand sourire blanc, il me tend sa main que je serre en fronçant les sourcils.
"Enchanté, je suis ravie de vous voir en vrai, on peut se tutoyer ?"
"Bien sûr"
"Je suis content que mon assistante nous ait trouvé un temps pour discuter, concernant l'achat du manoir reclus de la ville ?"
Je fronce les sourcils, n'ayant pas au courant de cette partie du plan.
"Êtes-vous sûr de vouloir la prendre ? Elle est loin de la ville, vous êtes jeune vous devriez prendre un appartement dans le quartier et profiter de la ville qui ne dort jamais"
"Vous m'aviez dit que monsieur était incarcéré temporairement c'est ça ? Il faut donc attendre qu'il soit libéré"
"De toute manière vous êtes les seuls acheteurs potentiels pour ce terrain, il faudra faire quelques travaux cependant"
On parle bien du même manoir ?
"Vous venez ? On va le visiter"
"J'ai commandé"
"On va prendre à emporter, je connais le serveur"
"Vous partez déjà ?"
"Les affaires reprennent"
"Je suis content pour toi, repassez quand vous voulez les enfants"
Je monte dans la voiture d'Hacker, ne sachant pas si je dois encore utiliser un langage codé pour m'adresser à lui.
"On peut parler normalement, il n'y a pas de micros dans la voiture. C'était une mise en scène notre rendez-vous"
"Je l'avais compris, on va où alors ?"
"Au manoir"
Il m'adresse un petit sourire.
"Nous avons mis feu à l'ancienne maison, rassure-toi toutes tes affaires sont dans un des nombreux entrepôts de la famille"
"Je n'arrive pas à suivre"
"C'est normal, Shooter a demandé à ce qu'on t'en parle pas, moins tu en sais, plus tu es en sécurité mais nous nous approchons de sa sortie"
J'ignore aussi quand il doit sortir, je dois juste me fié à mon instinct et me laisser emporter par le courant.
"C'est quoi cette histoire de manoir ?"
"Un alibi en grande partie, tu es la conjointe de Shooter qui est en prison, à sa sortie vous emménagerez dans ce manoir, vendu par moi-même"
"Nous allons rester en contact, c'est de cette manière que je te dirais les infos que tu as besoin de savoir. On m'a dit que tu fais des étincelles dans la prison"
Je plisse mes lèvres. Shooter était là, je l'avais oublié devant tout ce monde.
"C'est une bonne chose que tu sois médecin, ça soustraie nos chances de nous faire remarquer mais reste prudente Mae, c'était moins une"
"Qu'est-ce qui va se passer après sa sortie ?"
"On sera encore dans le viseur de Stanfield, on va continuer à vivre notre fausse vie le temps qu'il relâche la pression pour le prendre à l'arrière"
"Et le manoir ? Comment vous allez communiquer ?"
"Sur le groupe, mais il n'y devrait pas y avoir de messages, vous vivrez juste votre vie de couple banale et ennuyante"
"En ce qui concerne le manoir, vous allez déménager de nouveau pour vous installer dans une villa qui sera notre QG, on vivra tous ensemble dans l'excuse d'un projet familial ou amical, on avisera"
"Et les trafics ?"
"Ils sont maintenus par nos soldats et nos associés qui y veillent. Le père de Shooter a repris le pouvoir le temps qu'il sort de cellule, autant te dire que nous avons tous hâte que Shooter revienne"
"J'aime bien son père hein, mais il me méprise beaucoup trop, autant que nos ennemis, c'est impossible de travailler avec lui sans être pris de haut. Il ne me laisse même pas en placer une comme le fait Shooter"
"Shooter va bien ? Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler"
"Ne va pas le voir Mae, ne le regarde pas, ne fais rien, il ne faut pas qu'on sache que vous vous fréquentez, quand ça arrivera on aura déjà repris le dessus de la situation, c'est encore trop tôt"
"Si la situation dégénère on sera obligé de changer ton conjoint, c'est pour cela que je n'ai pas mentionné un nom ni l'endroit où il était incarcéré. Tout peut se jouer sur un faux détail"
Je comprends mieux pourquoi je n'étais au courant de rien, ce n'est pas pour me mettre en sécurité. C'est pour ne pas prendre le risque que je dévoile tout sous ma franchise et mon manque de tergiversations.
"Pour répondre à ta question, il va bien, les détenus savent qu'il est, ils évitent de s'en prendre à lui et restent calmes quand il est dans les parages"
"D'après ce qu'il m'a dit, tu t'en sors plutôt bien et tu arrives à rester indifférente, mais je me sens obligé de te rappeler les risques que nous prenons en vous laissant si près l'un de l'autre"
Je ne peux m'empêcher de sourire en entendant qu'il a parlé de moi, peut-être qu'on lui a demandé mais il m'a quand même assez observé pour pouvoir répondre.
Il ne m'a pas totalement oublié.
"Qu'est-ce qu'on fait alors ?"
"Tu continues ce que tu as commencé, je te tiens au courant"
"J'espère que le manoir va vous plaire, j'ai fait en fonction de ce que j'aurais voulu si j'étais en couple"
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Red Dagger
RomanceComment un nouveau médecin généraliste a pu arriver aussi bas ? Bien que la mafia américaine est loin d'être au pied de la hiérarchie, toutes personnes plus ou moins censée savent qu'il ne faut pas se frotter à eux. Comment dire "non" quand il y a...