Chapitre 27 "Romane"

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"Salut, je m'appelle Amy"

"Betty, enchantée"

"Ils t'ont vraiment donné ce prénom"

"Amy ce n'est pas mieux"

Nous rigolons en nous regardant.

"Tu viens chez moi ce soir ?"

"Tu me proposes un rencard ?"

"Exactement"

Elle porte une blouse rouge.

"Tu fais médecin maintenant ?"

"Arrête, je suis au bout de ma vie, le conseil insiste pour qu'on porte ces trucs pour facilement se repérer des autres"

"Tu fais des grabuges toi, ton prénom est remonté jusqu'à notre assemblée, essaye de te faire plus petite"

"Je sais que c'est alarmant de voir des erreurs aussi graves, mais on n'est pas là pour sauver cet hôpital, n'oublie pas d'où tu viens et pourquoi tu es ici"

Je me suis emporté à la vue de tous ces patients qui se font emmenés en bateau par l'hôpital, il faut que je prenne du recul avant de subir des représailles.

"Il faut que j'y aille, j'enchaîne les réunions inutiles"

Je hoche la tête et la laisse repartir. Je suis bipez par le médecin Montgomery, je le rejoins en courant, il n'est pas dans son bureau, j'interpelle un médecin.

"Où sont les infirmières ?"

"Occupé à rédiger les dossiers de tous les patients"

"Et le docteur Montgomery ?"

"Avec la patiente française"

Je monte les escaliers rapidement, ouvrant la porte de la patiente, ses parents sont présents, accompagné de Montgomery et d'un neurologue. Romane me regarde avec un grand sourire, ses parents semblent inquiet.

"Une opération ?" demande la mère.

"C'est exact" répond Lewis.

"Je peux opérer votre fille, d'après les résultats de l'analyse, votre fille a une tumeur dans le cerveau, ce qui provoque les crises d'épilepsie" intervient le neurologue.

"Après l'opération, elle devra prendre encore son traitement pendant deux ans, mais nous descendrons les doses, nous la garderons en observation quelque temps"

"Même si les crises n'apparaissent plus, il est conseillé qu'elle continue son traitement"

"La bonne nouvelle est que nous avons déjà localisé sa tumeur grâce aux analyses, donc nous pourrons agir vite sans provoquer de dommages pendant l'opération"

"Si vous acceptez évidemment, votre fille sera sous la surveillance de plusieurs médecins pour assuré le bon fonctionnement de l'opération"

"C'est la meilleure chose à faire ?" demande le père.

"Si nous laissons la tumeur grandir en même temps que Romane, elle pourrait passer au stade supérieur et devenir critique" continue Lewis.

"Elle pourrait commencer de la chimiothérapie qui n'est pas un luxe, surtout pour son si jeune âge"

"J'ai déjà pratiqué des opérations bien plus complexes sur tes patients plus fragiles que votre fille, vous pouvez nous faire confiance" reprend le neurologue.

"Combien de temps cela prendrait-il ?" demande la mère.

"Nous ne pouvons pas vous dire exactement, nous ferons une chirurgie éveillée"

Je baisse la tête, ils sont obligés de dire ce qu'ils vont faire aux parents et au patient pour ne pas être pris au dépourvu.

"C'est-à-dire ?"

"Votre fille sera éveillée, nous lui demanderons de réfléchir pendant l'opération pour éviter de toucher des zones vitales importantes. Elle ne sentira rien, le cerveau est insensible à la douleur"

"Procéder de cette manière est un moyen de s'assurer qu'il n'y aura aucun dommage pour votre fille. Il se peut qu'il y ait des effets secondaires après l'opération, c'est pour cela que votre fille restera à l'hôpital pour être sous notre contrôle"

"Quel est le meilleur résultat auquel nous pouvons nous espérer de l'opération ?"

"Le retrait total de la tumeur, heureusement pour Romane, la tumeur est au premier stade, ça prendra moins de temps qu'une tumeur au stade supérieur"

"Elle a des chances d'y rester ?"

"Nous ferons de notre mieux pour que cela n'arrive pas, il n'y a pas de raison que ça arrive"

"Qui s'occupera de l'opération ?"

"Moi-même, comme je vous le disais, j'ai déjà fait plusieurs opérations de ce genre, je ne veux pas m'avancer en disant que c'est un jeu d'enfant, je ne sous-estime jamais les problèmes de mes patients"

"Et elle, qu'est-ce qu'elle fait ?" demande le père en me regardant.

"C'est elle qui s'est occupée de faire passer l'information de l'état de votre fille, sans elle, nous n'aurions jamais approfondi les recherches étant donné que le bilan de santé de Romane est impeccable" explique Lewis.

"Parfois, il suffit juste d'écouter le patient. Grâce à l'écoute, nous arrivons à dissimuler des tumeurs qui ne sont pas visibles dans les scanner" continue le neurologue.

"Il ne reste plus qu'à savoir, étant donné que Romane est mineur, c'est à vous de prendre la décision si elle se fait opérer ou non" reprend Lewis.

"Tu veux te faire retiré ton bobo à la tête mon ange ?" demande sa mère.

Elle serre son doudou contre son buste, en hochant la tête, sa mère renifle en caressant le crâne de sa fille, retenant ses larmes, un petit sourire sur ses lèvres.

Romane tourne sa tête vers moi.

"Vous pourrez rester à côté de moi madame ?"

"La dame travaille ma puce" répond son père.

"Elle peut venir à l'opération, elle pourra faire réfléchir votre fille pendant l'opération, c'est une très bonne idée" répond Lewis.

Romane sourit, je lui rends son sourire en lui faisant un clin d'œil, je sens le regard intense de Lewis sur moi, je l'ignore en regardant les parents inquiets, très peu confiant.

"Nous allons commencer l'opération maintenant, nous n'avons pas de temps à perdre, Romane, mon équipe va te préparer pour aller au bloc, on se retrouve là-bas"

Les médecins sortent de la pièce, me laissant seule avec la famille.

"Ne vous inquiétez pas, nous allons faire de notre mieux, vous pourrez attendre dans la salle d'attente"

"Madame, vous pouvez gardezlr mon doudou ?"

Elle me le tend de ses petits bras, sa mère lâche une larme en regardant sa fille, mon cœur se serre, mon instinct me dicte de prendre cette pauvre femme dans mes bras mais mon côté professionnel m'en interdit.

C'est son mari qui l'a serre contre lui, caressant son dos, j'attrape son doudou qui sent un parfum de bonbons à la fraise, je souris en le tenant contre moi.

"Je te le rends après l'opération, d'accord ?"

Elle hoche la tête en souriant, je caresse sa joue en souriant, l'équipe de neurologue l'emmène, une infirmière dirige les parents dans la salle d'attente. Je me dirige vers le bloc opératoire en prenant une grande inspiration, le doudou contre moi.

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant