Chapitre 39 "Lucy"

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Je vais devenir dingue.

Putain de dingue.

"Tourne-toi"

Je soupire en me tournant, le flash de l'appareil agresse ma rétine.

"Viens par-là"

Je m'assois devant une table de bas prix tenant à peine sur ses quatre pieds, le policier enfonce mes doigts dans de l'encre et pose ces derniers sur une feuille pour prendre mes empreintes.

C'est complètement ridicule.

"Assis-toi là, et ne bouge pas"

Le policier ressort, m'abandonnant de nouveau dans cette minuscule salle mal entretenue, une vitre teintée sur ma gauche, je prends sur moi pour ne pas commettre de crimes.

La porte s'ouvre sur une femme, je la regarde s'approcher de moi.

"Bonjour, je m'appelle Lucy, je suis ton avocate"

Elle porte un carré de ses cheveux blond soyeux, son arête de cheveux sur la droite, elle est habillée élégamment et porte une jupe noire et un chemiser blanc sous une veste noir.

Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille, me laissant apercevoir le tatouage de la mafia sous son oreille. Je retiens un sourire en la regardant.

"Je vais faire de mon mieux pour te sortir de là"

Je me contente de hocher la tête, ayant gardé le silence depuis mon arrestation.

"Est-ce que tu peux m'expliquer ce qui s'est passé ce jour-là ?"

"Je sais que tu as été blessé par l'incendie, ça pourrait t'être favorable pour le procès"

"Le procès ? On va aller aussi loin ?"

"Malheureusement, oui, vous avez détruit un bâtiment public, pas n'importe quel bâtiment qui plus est"

Un policier entre en même temps que Lucy m'explique le déroulement.

"Vous pouvez sortir, votre caution a été payée"

Lucy se lève.

"Et on peut savoir qui c'est ?"

"La caution a été payée sous anonymat, nous ne savons pas qui c'est, mais l'argent est bien rentré donc peu importe"

On me retire les menottes, Lucy me ramène jusqu'à la maison, tout le monde est rassemblée dans le salon. Je baisse la tête, ils doivent sûrement savoir la vérité.

"Tu nous expliques ?" demande Ornella, froidement.

Lucy se place devant moi, son parfum fruité dans l'air.

"Je vous vois venir vous tous, gardez vos questions pour vous, ma cliente vient de subir 48 heures en garde à vue, laissez-la tranquille"

"Et bien sûr, tu prends sa défense. Allez vous faire voir"

Ornella s'enfuit, énervée, Tyron la rattrape, stoppé par Arto.

"Tu fais quoi toi ?"

"Je vais la voir ?"

"Nan nan"

"Laisse le Arto" répond Vassili.

Tyron rejoint Ornella en courant, Arto se laisse tomber sur le canapé. Mes pupilles croisent celles de Shooter bien plus glaciales que d'habitude.

"Quelqu'un a payé sa caution anonymement, je sais déjà que ce ne sont pas ses parents, manifestez-vous" reprend Lucy.

"C'est moi"

Je lève la tête vers Anonymat.

"C'est pourtant logique, payé sous anonymant, vous auriez dû penser que ça venait de moi, et c'est le cas, j'ai payé sa caution"

Arto esquisse un sourire, fier de sa trouvaille.

"Je ne l'ai pas fait pour elle, je devais prouver ma fidélité envers la mafia alors je les fais"

"Avec quel argent ?"

"Pas avec celui de la mafia, vous pouvez vous détendre"

"Très bien, puisque je suis ici, je vais en profiter, où est ma sœur ?"

"Dans la salle de soin avec Harper" répond Dario.

"La salle de soin ? On en a une ?"

"Shooter la financé pour que Mae puisse travailler dans de bonnes conditions" explique Arto.

Elle hoche la tête et se tourne vers moi, caressant ma joue de ses douces mains.

"Va te reposer mon ange, tu dois être fatigué"

Je hoche la tête et me dirige vers ma chambre, hésitante, sous le regard meurtrier de Shooter. Je me laisse tomber sur mon lit en soupirant, retenant des larmes de plusieurs semaines.

Je finis par m'endormir sous mes larmes remplies d'émotions différentes.

"Madame Mancini ?"

J'ouvre les paupières lentement, regardant Djibril au-dessus de moi.

"Bonjour madame, le chef vous attends dans son bureau"

Je me redresse, attache mes cheveux en un chignon encore endormi, je me dirige jusqu'à son bureau, il est cinq heures du matin d'après mon téléphone.

J'entre après-avoir toqué faiblement, refermant derrière moi, je passe mes mains sur mon visage pour me réveiller.

"Tu ne dors pas à cette heure-là ?"

"Mon fils, oui, moi non"

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant