Chapitre 53 "Psy"

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"Poussez Harper !"

"Vas-y mon ange, tu peux le faire"

"J'ai chaud !"

"Vassili, changez lui l'éponge"

"Je vois la tête du bébé, c'est très bien comme ça Harper, continuez"

Je mets ma main sous le cou du bébé en l'aidant à sortir un minimum sous les propulsions d'Harper qui se débrouillent comme un chef. J'attrape les épaules du bébé en tirant légèrement vers moi.

J'attrape entièrement le bébé qui pleure à chaudes larmes son corps rouge, je le donne à Harper, souriant derrière mon masque, elle le serre contre elle.

"C'est un joli garçon"

Vassili me sourit, les larmes sur les joues, je ne l'avais jamais vu pleuré, je n'ai jamais vu personne pleuré dans la mafia. J'attrape une pince et l'attache sur le cordon.

Je comprime le sang du cordon créant un petit espace, je lève ma tête vers Vassili.

"Tu veux le couper ?"

Il regarde Harper qui est trop occupé avec son bébé.

"Je peux ?"

"Si je te le propose"

Il me sourit et attrape le ciseau en tremblant.

"Ne t'inquiète pas, le bébé ne sentira rien, ni Harper"

Il coupe le cordon, je laisse la pince stérile sur le ventre du bébé, j'appuie ma main pleine de sang sur la chemise d'hôpital de Harper, faisant sortir son placenta que j'éloigne de la famille.

Je retire mes gants et mon masque en les jettent à la poubelle près de la sortie, une fois dehors je suis étonné du monde qui attendent devant, Talia la première.

"Le bébé et Harper vont bien, c'est un joli petit garçon"

Ils se prennent dans les bras chacun, ravi d'avoir un petit nouveau dans leur grande famille, Talia se précipite vers moi en me serrant contre elle.

"Merci beaucoup Mae"

"C'est normal"

Je perds mon sourire en les imaginant tous mourir en Irlande, il faut absolument que j'arrête de broyer du noir, mais c'est plus fort que moi je ne peux pas m'en empêcher.


"Vous pouvez me parler de tout ce que vous voulez, rien ne sortira de cette pièce, vous pouvez me faire confiance"

"On peut en faire un contrat ?"

"Si ça vous rassure"

Nous signons toutes les deux, elle croise les jambes, ses lunettes carrées sur son nez, elle a l'air tellement calme alors que dans mon monde tout est sur le point de s'écrouler.

Grâce à Hacker, je peux parler librement de notre mission sans en dire trop, je suis militaire dans l'armée de terre américaine, ces séances de psy sont pris en charge par la sécurité sociale.

"Qu'est-ce qui vous tracasse ?"

"Tout"

"Je vois, essayons de faire les choses une par une, qu'est-ce qui vous angoisse le plus ?"

"Je peux fumer ?"

Elle hoche la tête. J'attrape une cigarette sur sa table basse, je m'étouffe avec la fumée dans mes poumons, ce n'est pas pour rien que je ne fume pas, mais j'ai vraiment besoin de détendre mon cerveau et tout ce qu'il le suit.

"Nous allons partir pour une mission très importante avec mes camarades, c'est une mission de suicide, nous avons aucune chance de survivre"

"Je ne veux pas les perdre ils sont tout ce qu'ils me restent, ce sont eux ma vraie famille vous comprenez ? Je ne savais pas ce que ça voulait dire vraiment le mot famille avant de les connaître"

"Ils... Je ne peux pas. Je ne peux pas, il faut que je l'aie en empêche"

"Mae ?"

Je la regarde, ma vision est floue.

"Vous avez fini ?"

C'est à mon tour de hocher la tête.

"Prenez une grande inspiration"

J'imite sa respiration, me calmant petit à petit.

"Je pense que vos sentiments envers vos camarades vous aveugle, vous les aimez tellement que vous avez peur qu'ils meurent sur le champ de bataille, sans vous préoccuper de votre sort"

"Ne vous laissez pas aveuglez par votre amour pour eux, ayez confiance en eux, ils vont s'en sortir tout comme vous"

"Et s'il y a des blessés ils pourront compter sur votre efficacité en soins médicaux pour les sauver, je suis sûre que ça les rassure de savoir que vous êtes près d'eux"

"Nous avons prévu d'aller à la plage tous ensemble après cette grosse mission, mais j'ai l'impression que cet objectif se réalisera au paradis"

"Vous connaissez le paradis sur terre ?"

"C'est un état euphorique, non ?"

"C'est ça, c'est ce que vous ressentirez une fois sur votre plage"

"Si vous sentez que vous êtes en train de flanché, imaginé vous et vos camarades sur cette plage"

"Fermez les yeux"

"Imaginez le rire de vos camarades qui se mélangent au bruit des vagues qui s'abattent durement sur le sable"

"Ce sable qui est doux et tiède, contrastant avec la chaleur du soleil qui réchauffe les pores de votre peau qui laissera sans hésiter une trace de bronzage"

"Votre corps sent la crème solaire, cette odeur de douceur mélangée à du lait, qui s'empreignent dans votre peau douce, brillant sous le soleil"

"Ce dernier ne vous fait pas mal au contraire, il vous fait du bien, vous entendez des oiseaux par-dessus le bruit des rires de vos amis et des vagues, ils chantent en harmonie avec vous-même"

"Vous les entendez ?"

"Oui..."

"Très bien, ouvrez les yeux maintenant"

Je me retrouve dans son bureau, déçu de ne pas être dans le paysage que je m'imaginais il y a quelques secondes.

"Je veux que vous gardiez cet état d'esprit pendant votre mission, battez-vous pour cette plage"

"Je veux que vous fassiez des points de suture sur les blessés comme les vagues qui déplacent le sable sur la marée"

"Je veux que vous encouragiez vos camarades au combat comme les oiseaux chantent en groupe au-dessus de l'eau"

"Et surtout, rayonnez comme le soleil rayonne sur votre peau et sur votre magnifique sourire"

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant