Chapitre 45 "Djibril"

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J'essuie mes vêtements à la main, le sang ne veut pas partir.

"Besoin d'aide ?"

"Djibril, vous m'avez fait peur"

Il attrape ma tenue.

"Je vais m'en occuper"

"Désolée, je n'ai pas l'habitude de nettoyer le sang des vêtements"

"C'est pour ça que j'existe"

"Vous avez l'air de connaître cet endroit comme votre poche avec toutes les personnes qui y vivent, vous êtes là depuis longtemps ?"

"Depuis des générations"

Il me sourit poliment et nettoie les taches de sang avec du bicarbonate de soude et de l'eau avec un chiffon en frottant les taches de sang sécher.

"Des générations ?"

"Notre famille a toujours été au service de celle des Gambino, à croire que dès le début, cette famille était destiné à diriger la mafia"

"La famille Gambino est adorable avec nous, même le père du chef qui n'avait pas le droit de faire des traitements de faveur avec ses employés était d'une gentillesse débordante avec ma famille"

"Il a aidé ma femme et moi à la naissance de Valentina, aucun hôpital n'a accepté de la prendre, à cause de notre couleur de peau, à l'époque c'était pas aussi simple qu'aujourd'hui, même si nous sommes encore persécutés par le système"

"Ma femme était déjà à terme, le temps de trouver un hôpital qui l'accepte, c'était trop tard, mais Maria, étant médecin, s'est occupée de l'accouchement et à aidé à donner naissance à notre talentueuse fille"

"Quand le chef est arrivé au pouvoir il y a plusieurs mois de ça, Valentina était sa première décision, ce dernier était née quelques années avant Valentina, ils ont grandis tous les deux ensemble"

"Étant l'aînée des enfants, il savait qu'il devait reprendre le flambeau et ont lui avait préparé, il a promis à ma fille de lui faire une place dans la mafia pour remercier notre famille et nos ancêtres"

"Et il a tenu sa parole, Valentina s'est retrouvé être le bras droit du parrain du jour au lendemain, elle est la plus grande fierté de la famille"

"Et voilà, vos affaires sont comme neuves"

Je le remercie et serre mes affaires contre moi en le regardant, cela se voit dans son visage, il en a traversé des choses dans cette maison, je l'admire.

"Je sais que je n'ai pas le droit, mais je suis curieux, qu'est-ce qui vous a fait accepter dans un tel endroit ? Votre vie ne doit plus être pareille ainsi"

Nous nous asseyons sur un banc de la laverie, ses yeux bruns scrutent les miens, attentifs, je n'ai pas l'habitude que l'on m'écoute aussi attentivement ce qui me déstabilise.

"J'avais une vie monotone avant, un copain, un métier, une famille que je déteste, je ne sortais jamais le week-end ni la semaine, mes amis se résumait à mes livres de médecine et mon squelette en plastique dans ma chambre pour étudier"

"Je pensais que ça changerait en finissant mes études, mais ma routine s'est juste élargit, j'avais plus de temps à rien faire, j'avais une routine des plus ennuyante"

"À quoi elle consistait ?"

"Fuir mes parents, chercher un travail, regarder les interviews de mon ex à la télé, l'écouter ce glorifié de sa gloire, même dans des moments intimes il ne se gênait pas pour me rappeler qui j'avais devant moi"

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant