Chapitre 69 "Isaac"

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"Je me sens pas bien"

"Où est-ce que tu as mal ?"

"Ici"

Il appuie sur son foie, je me permets de retirer sa veste, son t-shirt blanc est maculé de sang, je m'apprête à l'enlever mais une étincelle de lumière m'en empêche, une petite balle à traverser le tissu du t-shirt pour s'incruster dans sa peau.

"D'où est-ce que tu sors ?"

"Un cartel mexicain à essayer de détourner notre cargaison, s'est parti en session de tir"

"Il va y avoir d'autres blessés"

"C'était une question ?"

"J'aurais aimé"

J'enfile des gants en latex et me munis d'une pince pour extraire l'arme, armé d'un coton imbibé d'alcool pour désinfecter la plaie, l'impact de la balle n'est pas profond grâce à l'épaisseur de son t-shirt.

"Je vais m'en sortir ?"

Je le regarde en souriant.

"Bien sûr"

Il soupire de soulagement.

"J'ai une femme enceinte qui m'attend et Dieu sait à quel point elles sont exigeantes quand les hormones travaillent"

J'extrais lentement la balle puis dépose le coton, laissant la pince et la balle reposer dans le couvercle en métal désinfecté. Une fois le sang circulant à nouveau dans son organisme, je dépose un pansement sur son ventre.

"Tu peux aller retrouver ta femme"

Il rigole légèrement.

"Non ma ptite dame, ma femme est en Afrique, je ne suis pas près de la revoir, je parlais en appel vidéo"

Je le regarde sortir de l'infirmerie la bouche entrouverte. Cet homme vient d'aussi loin ? Et il laisse sa femme enceinte toute seule ?

Je retire mes gants et le rattrape en courant.

"Eh !"

Il se retourne, étonné.

"Fais-moi le plaisir d'aller rejoindre ta femme"

"Le travail oblige ptite dame"

"La famille passe avant tout, c'est l'un des nombreux slogans de la mafia, je pense qu'on peut se passer d'un futur père sur le terrain"

"Sous ordre de qui ?"

"Si elle te l'ordonne, tu peux"

Ce dernier se met en position de garde-à-vous.

"Bonjour chef !"

Je me retourne vers Shooter qui arrive, faisant tourner son trousseau de clé autour de son index.

"Je peux vraiment rentrer chez moi chef ?"

"Puisqu'elle te l'ordonne"

Il essuie ses larmes qui ont coulé à la vitesse de l'éclair et nous remercie au moins une bonne cinquantaine de fois avant de partir en courant pour faire ses affaires et rejoindre sa femme.

"Depuis quand j'ai des responsabilités ?"

"Depuis que je l'ai décidé"

"Où est-ce que tu vas ?"

"On va profiter encore un peu de notre liberté"

"Traduction ?"

"Je vais récupérer ma collection avec mes hommes"

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant