Chapitre 72 "L'œil blanc"

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Une semaine.

Une semaine que je suis dans cet enfer et toujours aucune trace de Shooter.

J'ai mis du temps à m'habituer aux conditions de l'endroit à commencer par l'odeur et les cris des détenus quand je ne suis pas de nuit, qui font exprès pour empêcher les gardiens de se reposer.

C'est fatigant, depuis ma première journée, je suis populaire, des deux côtés, je n'ai pas encore été convoqué pour avoir aidé un détenu, mais mes collègues me laissent de côté et tant mieux, je ne cherche pas à me faire des amis.

Du côté des détenus, certains me regardent avec un air de défi dans leurs regards, exprimant autre chose que de la haine. Suite à ça, notre supérieur m'a ordonné d'être aux étages pendant les repas, pour ne pas créer de bagarres.

Je n'ai pas eu l'occasion de retourner à la cantine depuis, je devais attendre les ordres du supérieur qui a pris son temps pour nous les transmettre.

Je me laisse tomber sur mon canapé, profitant de voir autre chose que des cellules, des cellules et encore des cellules. Quand je ferme les yeux je vois les détenus sales, j'entends leurs cris qui me donnent mal au crâne.

Je n'arrive pas à avoir une vie normale tout en côtoyant tous ces gens qui essayent et s'en sortent très bien pour nous mener la vie dure. Et dire qu'il y a des gens qui sont volontaires pour ce métier.

Mon téléphone vibre, je l'attrape en soupirant, un numéro inconnu, suite au début de l'opération j'ai dû supprimer tous les contacts de la mafia, je n'ai plus aucune vie sociale depuis 7 mois.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle je sympathise sans m'en rendre compte avec ces condamnés.

"Il n'y a jamais un sommet d'où la vue ne soit pas belle
.Sylvain Tesson"

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Je le relis plusieurs fois en essayant de deviner qui est l'auteur de ce message. Je finis par abandonner, déjà prise d'un violent mal de tête. J'ouvre le frigo et finis les restes du frigo.

Un morceau de viande dans la bouche, je remarque un post-it sur le couvercle, je fronce les sourcils en continuant de mâcher, lisant les quelques mots écrits à la main.

"À consommer avant la semaine prochaine mademoiselle !"

Quel jour on est ?!

Oh putain, c'est périmé.

C'est pour ça que ça avait un goût bizarre. Je cours vers la poubelle pour recracher le contenu dans ma bouche. Mon ventre gargouille drôlement, prise d'une violente remonté je cours aux toilettes.

"T'en fais une tête, t'es sûre que ça va ?"

"J'ai mangé un truc périmé ce week-end, j'ai du mal à m'en remettre"

Je reçois un message, exactement le même message que le précédent du même numéro inconnu. Je fronce les sourcils en le lisant, je ne suis pas doué dans le déchiffrage des sens cachés.

Je récupère l'arme et monte les escaliers extérieurs qui mènent à l'étage de la cantine, j'ouvre la porte et referme derrière moi, ayant une vue sur tous les bancs de la cantine.

"Il n'y a jamais un sommet d'où la vue ne soit pas belle"

Les détenus entrent dans la pièce, cette fois bien plus bruyante que la précédente. Je m'étire en baillant, récoltant un regard noir de mes collègues.

Red DaggerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant