Chapitre 5

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Le chat du voisin était en train de se taper l'incruste sur le pas de la porte. Ce gros matous se léchait impunément, une patte levé. Je soulevais mes sourcils en pensant que pour les humains, faire ça revenait à exhibition sur la voie publique. Je m'accroupis tout de même et commença à grattouiller ce pervers de chat sous le menton. Il abandonna son activité et préféra mes caresses. Après cinq minutes par terre à m'occuper de la bête, je la saisissais pour la rendre au voisin. Ce dernier me remercia et je pu enfin gagner la cambuse. Ma mère était du soir et ne finirait pas avant 21 heures 15. Malgré ces horaires parfois peu arrangeant, elle adorait travailler en tant que femme à tout faire dans sa maison de retraite. Elle faisait peut-être le ménage et le service, mais elle adorait être en contact avec les personnes âgées. Elle avait le mérite de supporter la vieillesse, surtout qu'elle pouvait être insupportable. J'ouvrais la porte et aperçut Chloé. Ma sœur avait finis plus tôt et était dans le salon, assise par terre en train de réviser sur la table basse. Elle leva son visage et me sourit. Je remarquais alors une seconde trousse sur le meuble. Elle m'indiqua que Apolline était avec elle, perdue quelque part dans l'appartement puisque je ne la voyais pas dans le salon. Chloé me demanda si tout allait bien avant de replonger son nez dans ses bouquins. Je l'admirais pour cette motivation. La cadette Désirade pointa son nez pile à ce moment-là. Elle agita sa main et s'assit lourdement sur le sol en râlant contre ma sœur, qui était beaucoup trop sérieuse. J'évitais les deux filles pour accéder au couloir. Je posais mes affaires sur mon lit, sortis livres et cahiers avant de dévier le regard sur ma tenue de sport. Une course me ferait pas de mal après une journée assis. Je textais Hugo pour savoir si ça le tentait. Il m'envoya une photo de sa famille. Signification : il devait s'en occuper. Je me changeais donc et optais pour mon T-shirt moulant et short de sport. J'attrapais mon casque et glissa mon portable dans ma poche. Je prévins ma sœur que j'allais courir et que je serais de retour dans une à deux heures. J'ajoutais qu'elle n'avait pas besoin de s'occuper du repas, je m'en chargerais une fois rentré. Elle articula un bonne course. Apolline répéta les paroles de sa camarade.

***

Je fermais la porte et descendis les escaliers, réchauffant un peu mes muscles. Je marchais pendant dix bonnes minutes et j'en profitais pour activer ma playlist sport. Puis, je trottinais à petit rythme. Je régulais ma respiration, dépassais ma cité. Ensuite, je m'engageais sur l'avenue avant de bifurquer. Je passais à un moment donné dans un quartier résidentiel. Les maisons y était de toutes tailles, souvent très modestes. J'apercevais des mouvements ou des lumières venant de ces bâtisses. Quelques voitures passaient. Je tournais et me retrouvais alors dans un autre quartier, où il y avait de moins en moins de terrain et de plus en plus de bâtisses accolées. Je courrais, ma foulée devenant plus ample. J'essayais d'avoir une respiration la plus régulière possible. Elle commençait à devenir saccadée. Je dépassais les lieux et atterris sur le campus. Je me mis à marcher à cause d'un point de côté. J'étais encore beaucoup trop tendu. Je devais adoucir la cadence avant de reprendre une course plus sérieuse. Je passais donc en marchant devant des immenses bâtiments où des inconnus traînaient encore. Je ralentis plus encore mon pas, malgré moi, me demandant si Frédéric, mon ex, étudiait ici. Presque arrêté, j'observais toujours le paysage urbain avant de secouer la tête. Ce n'était pas le moment de tergiverser sur mon ex. Je repris une foulée rythmée, en prenant soin de ne pas forcer.

Je trottinais toujours lorsque j'arrivais sur l'avenue. J'attendis à un feu rouge puis traversais quand le bonhomme passa au vert. J'entrais dans les débuts de mon quartier, en calculant le temps qu'il me faudrait pour arriver dans mon immeuble. J'entendis alors un appel, je déplaçais légèrement mon casque de mon oreille et tournais mon visage vers la rue. Une voiture de flic était arrêtée et une fenêtre était baissée. Une tête était légèrement penché vers l'extérieur de l'engin.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant