Chapitre 41

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De retour chez moi, je filais vers mon lit. Ma mère, voyant mon état, roula des yeux non sans avoir un air amusé. Elle m'apporta tout de même du coca et de quoi manger, au cas où. Je la remerciais notant Chloé qui m'observait dans le couloir, et se foutait royalement de ma tête. Je lui grognais dessus, provoquant un rictus de sa part. Puis, je me rendormis. Quand je me réveillais de nouveau, ma tête un peu moins en bordel, je me rendis compte que je n'avais encore pas répondu à mon copain. Or, il était censé venir ce soir. Ça sentait le roussi. J'attrapais alors mon portable, et composa le numéro de Michael, qui ne répondit pas. Je lui laissais un message vocal, m'excusant. Mon malaise grandit au fur et à mesure des minutes passant, ne voyant aucun réponse de sa part. Ce ne fut qu'après deux heures écoulées, alors que je faisais des allés-retours, que le brun m'informa par message qu'il ne viendrait pas ce soir. Il m'en voulait, ce qui était normal. Je sentis pourtant mon cœur se serrer, m'en voulant. Je lâchais rageusement mon portable sur mon lit, après avoir répondu un simple « très bien », en colère contre moi et contre Michael. Ma mère vint vérifier à nouveau mon état, et me retrouva agacé. Elle eut un drôle d'air.

« Ça va mon puceron ? m'interrogea-t-elle les traits tirés

-Michael ne vient pas ce soir. Je vais manger ce que t'as laissé et je vais dormir, l'informais-je »

Elle ouvrit sa bouche pour ajouter quelque chose, se ravisa et opina à la place, avant de refermer la porte.

***

A mon réveil, plus tard dans la journée, je tentais de prendre à nouveau des nouvelles du brun, qui ne répondit pas. Je passais donc ma journée à faire les cents pas, à m'agacer pour rien. Je commençais à stresser, m'imaginant le pire. Quand je n'y tint pu, je quittais l'appartement pour aller chez le brun. Je vérifiais toutes les cinq secondes mon portable, craignant d'avoir tout foutu en l'air. Je me sentais pas bien, ma colère se transformant en inquiétude. Mon ventre se noua, ma bouche s'assécha. Je renvoyais un énième message, particulièrement anxieux. Le trajet en bus me parut bien long, et quand j'arrivais dans les lotissements, je me hâtais. Je fis le code, traversais le hall, montais rapidement les escaliers. Puis, j'arrivais au troisième étage. Au moment où j'allais toquer à la porte de l'appartement de Michael, cette dernière s'ouvrit. On se retrouva tous les deux face à face. Son air était surpris, certainement autant que le mien quand je remarquais qu'il avait un bagage. Il releva alors ses deux sourcils. Finalement, son visage exprima du mécontentement. Mes lèvres se pincèrent, mon cœur se serra et je me sentis particulièrement mal.

« Tu pars ? M'étranglais-je, ma voix s'éraillant.

-Oh parce que ça t'intéresse ? Cracha-t-il.

-Putain Michael, je n'ai pas fait exprès ! M'écriais-je. »

Mon cri résonna dans le couloir, lui permettant de se rendre compte que j'étais encore sur le pas de la porte. Il me tira et referma le battant, afin d'éviter sûrement un zèle dans le corridor. Son sac retomba lourdement dans l'entrée alors qu'il me plaqua contre la porte, ses traits déformés par la colère à quelques centimètres de moi. Son souffle déréglé se brisa contre mon visage. Mes yeux de se posèrent sur les lèvres pincées de Michael.

« Tu étais bourré et a oublié ton portable ? Devina-t-il, son ton mauvais. »

Je ne répondis rien, coupable. Il eut un rire cynique, se redressant légèrement et m'offrant ainsi plus de place. Mon palpitant tapait à grande vitesse dans ma cage thoracique.

« Tes relations sont vraiment positives pour toi, ironisa-t-il. »

Je redressais alors le menton, prêt à défendre mes amis. Ils n'y étaient pour rien, j'avais bu par moi-même parce que je l'avais voulu. Je croisais mes bras sur ma poitrine, sentant au passage le torse de mon compagnon, et plantais mes yeux dans les siens.

« Je suis un adulte, Michael. Mes erreurs me reviennent à moi, et seulement moi, clamais-je. D'ailleurs, tu m'expliques ça ? »

Je pointais son sac du menton, détournant ainsi mon regard du sien qui était tiré.

« Tu aurais répondu hier, tu l'aurais su, m'accusa-t-il. »

Il observa alors sa montre, et jura. Il m'écarta soudainement de la porte, sans aucun ménagement. Cette attitude m'agaça autant qu'elle m'alerta. Michael attrapa son sac avant de nous extraire de son appartement. Je me dégageais violemment, une fois dans le couloir.

« Qu'est-ce qu'il se passe sérieux ? Fis-je. »

Il soupira, me scrutant brièvement. Il ouvrit sa bouche, la ferma. Pour toutes réponses, il m'ordonna de retourner chez moi car il n'avait pas de temps à perdre. Cette fois-ci, ce fut moi qui le plaquait contre sa porte. Ma main sur son torse, mes iris plantés dans les siens, je grondais :

« Tu vas m'expliquer tout de suite ! »

Michael me fusilla du regard, et resta silencieux quelques minutes. Mon air déterminé et têtu du le convaincre d'articuler froidement :

« Ma mère va mourir, satisfait ? Maintenant tires-toi. Je dois y aller avant que ce ne soit trop tard. »

Ma mâchoire s'en décrocha, choqué par l'annonce. Je pinçais mes lèvres, m'en voulant. Je ne savais plus comment réagir. Michael profita de mon état second pour me saisir doucement le poignet afin de le libérer. Il se retourna, me montrant son dos, et loqua sa porte. Puis, il me contourna en me souhaitant une bonne semaine. Je le bloquais alors avec mon bras, sortant de mon choc et ne voulant pas le laisser seul face à cela. J'avais merdé, il était têtu. Or, nous pouvions passer outre cela, surtout dans cette situation.

Il secoua la tête négativement, tenta de se dégager mais j'avais décidé que s'en serait autrement. Je devais me rattraper, maintenant.

« Michael, on y va ensemble. »

Il passa une main devant son visage, signe d'une brève nervosité entre le temps qui lui filait entre les doigts et son agacement pour ma personne. Il finit pourtant par capituler, retourna rapidement dans son appartement pour récupérer mes quelques affaires traînants chez lui. Ensuite, on se pressa tous les deux. Pendant qu'on descendait les escaliers, j'appelais ma mère pour la prévenir de l'urgence. Cette dernière comprit, me demanda de dire à Michael qu'elle le soutenait. Ensuite, je laissais un message à mes camarades de classes une fois dans lé véhicule pour les prévenir de mon absence en cours concernant les prochains jours. Ils m'assurèrent qu'ils me transmettraient les leçons. J'abandonnais ensuite mon portable, posant mes yeux sur un Michael concentré sur la route. Il pianotait nerveusement, et presque sans s'arrêter, sur le volant.

***

On avait désormais quitter la ville. Voilà des années que je n'étais pas sorti de ce lieu. Ça me faisait bizarre, et encore plus pour une telle occasion. Je glissais une main sur sa cuisse, pour le soutenir silencieusement. Il se contenta de jeter un œil vers moi, se forçant à sourire. Le trajet fut silencieux pendant presque une heure, et je réfléchissais à tout ce que je pouvais dire ou demander. Je finis par questionner :

« Ta tante t'a prévenu quand ?

-Samedi soir, pendant ma garde, à deux heures du matin. Ils venaient d'emmener ma mère à l'hôpital. J'aurais pu partir à ce moment-là, mais je n'étais pas en état avec la fatigue. J'ai prévenu mes collègues et le chef m'a laissé ma semaine. J'ai du aussi demander à mon ami d'enfance si je pouvais dormir chez lui. »

J'opinais. Mes pupilles dérivèrent ensuite vers la fenêtre passager, alors que ma main se serra sur sa cuisse. Je sentis une pression sur mes doigts, m'apprenant que le brun ne m'était plus distant même s'il devait encore être énervé contre moi. 

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant