Chapitre 10

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J'étais dans le bus, avec Hugo, et revenais d'une journée de cours. Mon portable vissé entre les mains, je prenais garde à ce que mon meilleur pote ne remarque pas ma conversation avec notre camarade Gaëlle. En effet, nous discutions de lui et plus précisément du cadeau pour son anniversaire, qui approchait. Nous organisions aussi sa fête surprise.

« Mec, me lança alors Hugo.

-Ouaip mon grand ? Fis-je en redressant mon visage vers lui et bloquant automatiquement mon smartphone.

-Tu ne voudrais pas te faire un tatouage ? »

Je le regardais, interloqué. Hugo et ses idées farfelues allaient avoir raison de moi. Mon portable vibra alors, un message de notre camarade s'affichait et m'informait de la possibilité que la soirée se réalise chez elle. Hugo me tapota l'épaule pour capter mon attention.

« Ou un piercing ?

-Mais mec, ça te sort d'où cette idée ?

-J'ai vu un film hier soir, le personnage principal avait pleins de tatouages et de piercings. Je trouvais ça fun et stylé, tu vois ? »

Je me moquais de lui, ayant du mal à l'imaginer ainsi. Ignorant mon fou rire, il attrapa son téléphone pour me montrer la tête de ce fameux acteur. J'explosais de rire en voyant la photo. Le personnage ressemblait à un sapin de noël. Hugo roula des yeux, remit ses écouteurs et m'assura qu'un jour, je comprendrais. Mon portable vibra de nouveau, me montrant un SMS de Gaëlle, qui était déjà en train de faire la liste des invités. Elle était motivée. Puis, dans la seconde qui suivit, le nom de ma sœur s'afficha à son tour. N'ayant pas eu cours en cette matinée, je me doutais qu'elle me prévenait de son réveil. Ce fut le cas mais elle me demandait un service au passage. Je devais lui acheter serviettes et tampons car elle n'en avait plus. Je redressais mes sourcils, me disant qu'elle devait certainement avoir la flemme de bouger de la maison et qu'elle devait aussi bien s'amuser de la situation. De plus, ma mère était au travail et je ne pouvais donc pas lui demander de s'y rendre à ma place.

« C'est la dèche », m'avait-elle écrit.

Chloé m'envoya même, dans sa plus grande bonté, l'emballage de ses protections hygiéniques. Les photos étaient accompagnées de :

« Prends bien celles-ci ! ».

Je roulais des yeux puis me décidais de visser mon casque sur mes oreilles, pour écouter un peu de musique.

***

Je descendis du bus, abandonnant mon pote pour aller à l'épicerie. Après avoir échangé rapidement avec lui, je partis de mon côté en lui saluant de la main. Je portais ensuite mes paumes aux bretelles de mon sac et marchais jusqu'à ma destination. Les arbres commençaient à avoir de nouveau des feuilles, indiquant l'arrivée du printemps. Je croisais quelques voisins, les saluais et eus un bref échange avant de reprendre ma route. Mes pas faisaient crisser les graviers. Je remarquais qu'il y avait quelques des hommes vêtus d'orange, travaillant sur le trottoir auprès d'une bouche d'égout. Je les saluais lorsqu'ils croisèrent mon regard. Je remontais ensuite sur le trottoir, une fois que je les eus dépassé. L'échoppe se dessina après quatre minutes de marche. Elle se situait au pied d'un des immeubles du quartier. Sa devanture affichait le mot « Épicerie », positionné au niveau de la porte, qui elle même était coincée entre deux vitrines en verres. Ces dernières s'arrêtaient à mi-chemin pour être remplacées par un mur de pierre. Je saisissais la poignée de la porte de bois et de verre. Le gérant m'aperçut, articula un « bonjour » avant de s'intéresser à moi. À force de nous voir fouler les lieux depuis notre plus tendre enfance, il nous connaissait bien. Cet homme devait même connaître tout le quartier. Il s'enquit de l'état de ma mère et ma sœur. Ensuite, je m'enfonçais dans les rayons modestes, jusqu'à celui de l'hygiène. Je parcourrais le rayon, cherchant ce que ma sœur avait commandé. Je me saisissais finalement de quatre paquets, mieux valait trop que pas assez.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant