Chapitre 36

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Nous étions de corvée vaisselle avec Michael. Les deux femmes étaient partis dans leur chambre et douche. Alors que j'essuyais la vaisselle, j'articulais :

« De qui provenait cet appel ? »

Le brun se crispa à mes côtés. Il ferma un instant ses yeux, j'entendis sa respiration s'arrêter un bref instant. Il souffla longuement et m'avoua :

« Ma tante. »

Je restais un instant surpris, ignorant que Michael était encore en contact avec elle. Je me retrouvais face à une vérité, en réalité. Je ne connaissais pas autant que je le pensais Michael, et surtout son passé. Il nous faudrait corriger cela.

« Pourquoi tu es dans cet état si ce n'est que ta tante ? Le poussais-je, à la fois curieux et inquiet.

-Elle m'informe de l'état de ma mère... »

Je me figeais net de nouveau, redressais mes sourcils et l'observais avec un air accusateur. Quelque chose semblait m'être caché. Mon cœur se serra, ayant l'impression qu'il y avait en réalité encore beaucoup d'étapes à franchir entre nous, à commencer par la confiance qui ne semblait pas être instaurée entièrement. Je pinçais mes lèvres, sentant mon palpitant frapper plus fort et plus vite de par ma déception mais aussi une douce colère.

« Y-a-t'il une information qui m'échapperais, par hasard ? L'accusais-je. »

Je vis ses épaules se tendre. Il posa le torchon, rangea l'assiette et appuya sa hanche sur le plan de travail. Ses prunelles fixèrent les miennes et je notais son air dur, fermé.

« Ne t'énerves pas chéri, souffla-t-il. »

Je crus dérailler à cette seule phrase. Comment pouvait-il dire ça alors même qu'il ne me parlait pas ? De plus, je ne l'avais jamais interroger non plus. La culpabilité côtoya mon agacement envers ses silences. Je reposais les couverts, coincés entre mes doigts, m'essuyais les mains et arguais :

« Oh ? Je devrais rester tranquille alors que tu ne me parles pas ? Jamais ! »

Il passa une main sur son visage, cette dernière tremblante. Je croisais mes bras sur ma poitrine, le fusillant du regard. Ma colère se dirigeait contre lui alors qu'elle était aussi tournée vers moi. Cette contradiction dans mes émotions me perdait et j'ignorais réellement comment réagir autrement que par l'irritation. Michael se soustrayait à mon regard, s'appuya finalement sur le plan de travail et ferma les yeux.

« Ma mère est gravement malade. Son état vient de chuter, encore. »

Je me figeais, toute colère s'envolant grâce à ces seuls mots. Avais-je bien entendu ?

« Attends, quoi ? Fis-je, hagard.

-Cancer du poumon qui à l'air de se généraliser, déclara-t-il comme s'il récitait une phrase appris par cœur. »

Je jurais et ne pus m'empêcher de venir à lui, oubliant mon accusation de plus tôt et enroulant mes bras autour de lui. Mon torse collé à son dos, je déposais un baiser sur sa nuque.

« Je suis désolé, mon amour, fis-je. »

J'entendis un rire plutôt amer.

« Je me sens mal pour quelqu'un qui m'a rayé de sa vie huit ans auparavant. C'est illogique, soupira-t-il. »

Je secouais la tête contre son dos.

« Que tu le veuilles ou non, tu resteras toujours attaché à tes parents. »

Il soupira, hocha son visage lentement. Puis, j'entendis un très lent :

« Étrangement, j'adore notre position. »

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant