Chapitre 15

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Gabbin était adossé au canapé. Il était en train de parcourir du regard son cahier d'exercice. Gaëlle se tenait à ses côtés, en train de réaliser les travaux. Ses sourcils étaient froncés. Parfois, elle relevait son visage, son regard se perdait dans le vide alors qu'elle réfléchissait. En y pensant, le salon de l'appartement semblait bien minuscule avec ce petit monde, collé les uns aux autres. Les affaires traînaient un peu partout, autant sur le sol que la table basse ou le divan. Ma sœur était dans sa chambre, certainement à nous maudire d'être aussi facile à se déconcentrer. Malgré tout, on arrivait quand même à avancer et s'entre-aider. Ma mère ne travaillait pas non plus, elle était assise dans la cuisine. Je la voyais nous zyeuter. Je refermais la fenêtre, ayant finit de fumer. Je me rassis aux côtés de Hugo qui était en train de se gratter la tête, tandis qu'il lisait son cours. J'étais à peu près sûr qu'il en avait marre. Hugo interpella alors notre bouclé national concernant sa leçon de mathématiques. Ce dernier se releva, s'étira et tenta d'éviter toutes les affaires qui minaient le lieu. Il réussit, après de nombreuses enjambées, à rejoindre notre ami. Il regarda par-dessus l'épaule du géant. Il expliqua et mon ami d'enfance le remercia. Puis, le bouclé dû refaire tout le chemin inverse, soulignant le désordre ambiant. Je fouillais sur la table basse pour trouver ma pochette à feuille. Je dû bien prendre trois longues minutes pour m'en saisir. Malgré mes précautions, des objets tombèrent. J'entendis les râles de Gaëlle quand feuilles et crayons roulèrent sur elle. Je m'excusais. Elle agita sa main, mimant un agacement. Puis, elle me fit un clin d'œil avant de tout déposer sur le tas de la table basse. Elle informa que tout avait été mélangé et qu'elle ne savait plus à qui appartenait quoi. Nous devrons faire un tri après notre séance de révision. Tout le monde décampa deux heures plus tard. On allait remettre ça dans la semaine et certainement le week-end aussi. Gabbin et Hugo traînèrent encore un peu, et on migra dans ma chambre. Les deux s'étalèrent sur mon lit tandis que je me posais lourdement sur la chaise, calée devant la fenêtre. Mes amis restèrent la soirée à la maison. Ils y dormirent même. Ma mère nous réveilla en tambourinant à la porte. On se hâta de se préparer. Alors que j'étais le seul en retard habituellement, nous étions ce coup-ci trois. Alors que nous rigolions tout en nous activant, nous réussîmes à attraper le bus. Puis, nous nous posions dans le bus.

***

Nous aperçûmes le lycée. Le même rituel se répéta. On s'approcha, salua nos camarades. Puis, nous fumâmes avant de se diriger vers l'enceinte du lycée. Nous commencions par un travail pratique. Mes deux camarades se mirent ensemble tandis que je les abandonnais pour Gaëlle. Cette dernière, les cheveux attachés en une couette haute, avait déjà tout prévu pour éviter casse et temps.

« Tu me fais si peu confiance ? Ricanais-je

-Mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce-pas ? »

Elle eut un rictus, tandis qu'elle m'observait de son coin d'œil. Je déposais mes fesses sur le tabouret. J'abandonnais mon sac au pied de la table. Mortimer détailla tous les élèves et hocha sa tête. Il attrapa ensuite ses polycopiés et s'approcha du bord de l'estrade. Il évalua la hauteur et comment descendre sans risquer de tomber au sol. Le petit modèle réussit son coup et put nous distribuer les feuilles. Ensuite, nous nous penchâmes dessus avec ma camarade. Nous travaillions bien et efficacement ensemble, si bien qu'on finit en avance. On put prendre le temps de rédiger notre travail pour le rendre à Mortimer. On discutait de nos résultats et débattions sur certains détails où l'on ne s'accordaient pas. Quand nous finîmes par trouver un consensus, on put sortir. Gaëlle m'accompagna devant le bâtiment pour fumer. Elle ne manqua pas de dire bonjour aux personnes qu'elle connaissaient, autant dire beaucoup de monde. Les garçons arrivèrent bien après. Alors que nos échanges fusaient, un SMS inattendu fit vibrer mon portable. Je le lus. Michael m'interrogea sur la durée de ma pause repas. Je l'informais que je n'avais qu'une heure. Un autre message de sa part ne tarda pas à arriver.

« Quel jour as-tu le plus de temps ? », indiqua son message.

Je me figeais, me rendant compte qu'il souhaitait qu'on se voit. Mes lèvres se retroussèrent malgré moi.

***

A la pause de midi, on s'assit avec Chloé. Il n'y avait plus de place à la cafétéria. Seule la table de ma sœur était libre. Je me mis à ses côté, remarquant sa gêne. Cela m'amusa. Je lui ébouriffais les cheveux, l'appelant par des petits surnoms pour voir son malaise s'accroître. J'en riais bien mais cela ne dura que peu de temps. En effet, son naturel vengeur ne tarda pas à faire surface. Discrètement, elle me pinça d'abord la cuisse. Elle s'intéressa ensuite à mes genoux pour trouver l'endroit que je détestais tant qu'elle pince. Puis, elle me fit un petit coup de pied avant de me l'écraser. Son calvaire se termina quand on remarqua l'heure. Je lui attrapais le visage et lui collais un bisou sur la joue. Ce fut la chose de trop, elle siffla entre ses dents une menace. Je m'éloignais en me marrant. Je souris moins en arrivant en cours de langue. L'espagnol était une belle langue, mais je préférais l'entendre sans rien saisir que de l'apprendre. Je soupirais nombre de fois, ce qui eut pour effet d'énerver notre chère professeure qui ne tarda pas à me remonter les bretelles. Je la regardais s'énerver seule, devenant rouge. Mes meilleurs potes me chahutèrent, à la fin de l'heure, à cause de mon talent pour m'attirer les foudres sans le vouloir.

***

En fin de journée, Hugo et moi allâmes vers le bus. On attendit dix bonnes minutes avant de l'apercevoir, au bout de la rue. Chloé se joignit à nous. Apolline terminait plus tard. Comme à l'habitude, l'heure de la débauche amenait du monde. Nous étions collés les uns aux autres. Je calais ma petite sœur entre mon camarade et moi pour qu'elle ne soit pas bousculée. On resta ainsi jusqu'à ce qu'on approche de notre destination. Puis, on retrouva notre liberté et ensuite nos appartements. Ma mère s'y trouvait, ayant finis tôt. Elle était déjà vêtue, prête à sortir. Elle nous jeta un œil, nous indiqua d'abandonner nos affaires d'écoles. Nous sortions en ville. On se cala tous dans la Volvo. Ma mère mit de la musique et nous chantions en cœur. D'ailleurs, elle lâchait parfois le volant, et je lui remettais ses mains dessus aussi rapidement que possible. Nous passâmes la rocade, dérivâmes sur une avenue avant de s'enfoncer dans un de ces nombreux parkings souterrains. Ma génitrice, munit de son éternel manteau léopard, vérifia au moins cinq fois que la voiture était fermée avant de nous prendre par la taille pour nous diriger vers l'extérieur. Le centre-ville semblait ne jamais désemplir. On croisait beaucoup de monde, qui pressaient tous le pas. La ville et son éternel rythme effréné s'imprimaient même de les veines de ces habitants. Ma mère nous emmena vers ces friperies préférées. Dans l'une de ces boutiques de seconde main, ma mère s'extasiait sur un manteau en fourrure. En apercevant le regard de Chloé, elle pensait certainement que ses goûts étaient douteux. De mon côté, je ne tardais pas à parcourir les rayons, observant quelques affaires. Au loin, ma mère s'était saisit pour de bon de sa trouvaille. Je m'écartais alors des affaires que j'observais afin de me joindre à ma sœur, qui lorgnait sur une veste en simili cuir.

« Tu devrais la prendre, fis-je

-Je me tâte, ça fait pas un peu trop ? »

Je secouais mon visage. Quant à elle, elle m'observa, dubitative. La voyant douter, je me saisissais du vêtement et lui enfonçais dans ses bras. Elle hésita un bref instant, eut une mine faussement boudeuse avant de serrer l'objet, un sourire aux lèvres. Je lui ébouriffais les cheveux avant de m'approcher de ma mère. Elle essayait plein de chaussures différentes. A côté d'elle, trois habits qu'elle avait choisit jonchaient sur l'assise. Je commentais la paire qu'elle essayait.

***

Une fois rentré, on mangea avant de regarder un film qui passait. On se goinfra devant tout en réagissant, commentant, prévoyant tout ce qui se déroulerait dans l'œuvre. On avait finit par attraper feuilles et crayons pour lister toutes nos statistiques. On notait dans des parenthèses l'auteur de l'hypothèse, qu'on entourait quand cela arrivait.Ma mère s'endormit avant la fin du film. Je la saisis dans mes bras pour la déposer dans sa chambre. Chloé s'occupait de m'ouvrir la porte de sa demeure et de défaire les draps, pour qu'on puisse l'y glisser et la recouvrir. On ressortit discrètement. Je souhaitais la bonne nuit à ma sœur avant de rejoindre mon antre. 

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant