Chapitre 32

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« J'ai bien envie de sortir, avait annoncé Michael alors qu'il revenait de sa douche, qui avait suivi ma petite démonstration, à demi-nu.

-Pourquoi pas ? Avais-je répondu. »

Il avait opiné, s'était dirigé vers son frigo pour boire. Puis, il était revenu vers moi et s'était affalé à mes côtés quelques instants. Il avait scruté brièvement ce que je regardais alors que mes yeux ne le quittait pas, et détaillais son profil. Il n'avait pas eu de nouveau l'air qu'il avait affiché en arrivant. Il semblait bel et bien présent au moment. Cela m'avait rassuré, et je m'étais dit que ce devait n'être que la fatigue, tel qu'il l'avait assuré.

« Il y a une fête foraine au parc, avait-t-il dit, ce qui m'avait surpris avant de m'amuser.

-Tu es du genre à aller dans ces trucs-là toi ? Avais-je souligné. »

Ses yeux s'étaient posés sur moi, et j'avais redressé mes sourcils.

« Bien sûr. Je ne suis pas tout à fait vieux, avait-il assuré.

-En grande partie, m'étais-je moqué.

-Je n'ai pas trente ans.

-Si tu le dis, papi. »

Il avait ricané, s'était penché vers moi et m'avait mordit l'épaule sans ménagement. J'avais échappé un juron, avant de lui râler dessus. Il s'était redressé, affirmant :

« Ça t'apprendra.

-Espèce de gamin ! Avais-je pestiféré.

-Oh, je ne suis plus un vieux ? »

Et alors que mes grognements avaient redoublé, Michael avait disparu en riant.

***

Cet échange, qu'on avait eu quelques minutes auparavant, expliquait notre arrivée à la fête foraine. Michael et moi déambulions, côte à côte. Je levais le nez, observant l'endroit. Les lumières y étaient vives, colorées, et pas mal de gens étaient présents. Mon regard glissa vers les attractions bondées, où l'on apercevait des gens rire et échanger vivement. La musique emplissait les lieux. A mes côtés, je sentais le bras du brun me frôler régulièrement et me doutais qu'il n'allait pas tarder à n'en faire qu'à sa tête, et exposer notre relation à tous. J'ignorais ce qu'il allait faire, mais je savais qu'il allait agir. Aussi étonnant fut-il, je commençais à m'y faire. Il ne relâchait jamais ses offensives, quand nous courrions ensemble. Il me touchait tout le temps, m'embrassait quand ça lui plaisait. Je n'avais aucun pouvoir sur cela, et j'avais beau grogner, cela ne changeait rien. Michael était têtu comme une mule lorsqu'il s'y mettait. Des doigts me tirèrent de mes pensées. Comme je l'avais prévu, il glissait sa paume dans la mienne et me força à me rapprocher. Il murmura à mon oreille :

« Tu penses que tu accepterais que je te touche indécemment dans les attractions, cachés aux yeux de tous ? »

Mon souffle se stoppa alors que j'imaginais la scène. Un frisson d'excitation me parcourut quand je pensais à l'anxiété lié à la présence de public. Voilà que je devenais exhibitionniste. Je dus me faire violence pour ne rien laisser transparaître, et l'accuser avec autant d'indifférence que je le pouvais :

« Même pas en rêve.

-Tu en meurs d'envie.

-Je te trouve bien sûr de toi.

-Oh ? Veux-tu me laisser vérifier ? »

Il m'arrêta en même temps que ses paroles sortirent de sa bouche et se positionna devant moi. Sa main quitta la mienne pour s'enrouler autour de mes hanches, qu'il ne tarda pas à coller aux siennes. J'écarquillais les yeux, ne pouvant m'empêcher de jeter un regard aux alentours, alors qu'il appuyait son front contre le mien. Le geste pouvait paraître intime et décent, mais en connaissant l'arrière-pensée de Michael, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter sur ce que comprendrais autrui. Je serrais donc mes mains sur les bras du brun, tentant de créer un peu d'espace. Il résista, pour ne pas changer.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant