Chapitre 37

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Dans le hall de la fac, je remarquais un gars qui me disait quelque chose. Il était tatoué, avait des cheveux châtains. Je fronçais les sourcils. Le mec était en train de trafiquer les machines à café, qui étaient en panne depuis plus d'une semaine. Je m'approchais de lui, souriant en reconnaissant mon nouvel acolyte.

« Salut le sauveur des machines. »

Adrien releva son visage, tout d'abord surpris avant d'afficher un grand sourire. Il me tendit sa main, avant de mobiliser mon aide. J'appuyai donc sur l'endroit qu'il me désigna. Il trafiqua encore quelques trucs, avant de me rendre ma liberté.

« Quel hasard, s'amusa-t-il.

-Tu t'occupes vraiment de tous les engins récalcitrant du coin ?

-Mon entreprise est assez connue dans la ville, alors forcément ouai. »

Je hochais la tête, appuyé sur le second engin. J'observais le garçon faire, les sourcils froncés. Son polo noir, avec le nom de l'enseigne pour laquelle il travaillait, contrastait avec le style du personnage. Il était plus proche du style de la cousine de Gaëlle que du gentil petit employé modèle. Je restais encore à ses côtés, pouvant perdre quelques minutes parce que mon cours ne commençait pas de suite. Il me lâcha alors :

« Tu comptes rester ici à faire l'inspecteur des travaux finis ?

-Bien sûr, c'est mon nouveau job. Tu ne savais pas ?

-On pourrait discuter plus amplement de ce travail ce soir autour d'un verre, déclara Adrien avec un air mutin.

-Pourquoi pas, ricanais-je. Je propose à Sofia et Quentin ?

-Je pensais plutôt à toi et moi seulement. On n'a pas eu l'occasion de faire plus ample connaissance. »

Je restais un instant pensif.

« Ouai, OK. Je préviens mon mec. Comptes sur moi ce soir. »

Il opina simplement. Je remarquais alors que je devais y aller et me décollais donc de mon poste. On se salua avant que je ne me hâte vers l'amphithéâtre. En arrivant, je me plaçais aux côtés de mes deux camarades, en même temps j'interpellais Quentin en lui annonçant que j'avais croisé Adrien. On discuta sur le garçon jusqu'à ce que le prof arrive.

***

Mes cours se terminèrent à 18 heures et je contactais alors Adrien, cherchant à savoir notre point de chute. Il me répondit très vite et dans un bref appel, j'eus les informations nécessaires. J'envoyais ensuite un message à Michael, répondant ainsi à son message légèrement agacé. Mon compagnon était à fleur de peau depuis l'annonce de sa tante. Nous n'avions pas eu le temps d'en reparler, lui étant pris par son travail et moi par mes cours. De plus, il avait mis une distance inconsciente entre nous. Je soufflais, m'enfonçant dans le siège du bus. Arracher des informations à Michael était pire que de courir un marathon. Il se fermait à cette conversation, mais plus encore il niait l'importance du sujet. Or, son portable était désormais constamment proche de lui. Il le zyeutait tellement que j'avais parfois envie de l'envoyer valser. Je laissais mon regard errer vers la vitre, préférant chasser ce sujet sensible de mes pensées. Je pris donc le temps de détailler les magasins, bâtiments ou voitures que le bus croisait. Finalement, après de longues minutes d'observation, je pus descendre à mon arrêt. Je me faufilais rapidement dans le centre-ville, à la recherche du bar que nous avions choisit. Je m'installais à l'intérieur, optant pour une table dans un coin tranquille. De nombreuses tables se côtoyaient dans le lieux, et les serveurs filaient à toute allure. Je remarquais des chaises le long du comptoir. Un employé vint, me questionna sur ma commande. Je lui pris une bière, expliquant que quelqu'un viendrait d'ici peu. Il hocha son visage harmonieux, et plutôt pas mal après réflexion, et disparut.

***

Adrien était là depuis une bonne dizaine de minutes, bière en main. Son eau de Cologne chatouillait d'ailleurs mes narines, sa chemise ouverte nonchalamment sur son torse lui donnait des airs de dragueurs. Je lui fis la remarque, pour me moquer. Il se scruta un instant, avant de rire. Adrien commanda finalement une bière, une rousse. De mon côté, je préférais la blonde. Nous débattions donc sur ce sujet. Adrien abandonna la discussion et s'intéressa :

« Alors, tu t'en sors avec les études ?

-Ouai, et toi avec tes supers pouvoirs ? »

Il rit avant de m'assurer que oui. Puis, nous discutions de nos journées respectives. Après s'être occupé de notre machine à café, il avait dut aller dans une entreprise, puis dans un commerce et ainsi de suite. Ensuite, notre sujet dériva sur les sorties. J'appris que c'était un grand fêtard. Il me fila, d'ailleurs, de bonnes adresses. Alors qu'on était bien à la troisième bière, il proposa :

« Ça te tenterait pas d'aller danser un de ces jours ?

-Mais carrément ! M'enthousiasmais-je. »

Il haussa des sourcils, clairement amusé. Je proposais que mes collègues du fast-food viennent, chose qui le réjouit. Je lançais donc l'idée sur la discussion avec les deux lascars, qui répondirent présents. Ce fut ainsi qu'une soirée s'improvisa pour plus tard.

***

L'heure tournait sans que je n'y fasse attention. La présence d'Adrien était la bienvenue, surtout après les tensions avec Michael. Je soufflais, riais et ne me prenais pas la tête. Le châtain était en train de me raconter l'une de ses soirées insolites, et je n'arrivais pas à retenir de rire. Il n'en loupait pas une. Il semblait vivre à fond, être téméraire. Ce caractère était rafraîchissant. J'imaginais avec beaucoup de mal mon compagnon agir ainsi. Cette pensée m'échappa et Adrien incurva ses lèvres :

« En même temps, ton vieux à l'air un peu coincé, nota-t-il. Sûrement un truc de flic. »

J'arquais malgré moi mes sourcils, sentant une légère irritation pointer.

« Mon vieux, comme tu l'appelles, ne l'est pas, fis-je avant d'appuyer. Loin de là, même ! »

Adrien sembla avoir un air intrigué. Il posa ses coudes sur la table et se pencha légèrement vers moi. Son souffle se brisait désormais sur mon visage.

« Il doit te satisfaire qu'au lit alors, échappa-t-il. »

Mon poing se serra sur la table, et je crachais :

« Qu'est-ce que tu as contre mon mec ? »

Adrien marmonna quelque chose, tandis qu'il s'installait confortablement dans son fauteuil. Il lorgna ensuite ma silhouette, croisa ses mains sur ses jambes et lâcha :

« Je vois juste certaines choses le concernant quand tu nous parles de lui, de ce que vous avez fait, etc. Tu t'adaptes constamment à lui, n'est-ce pas ? Le contraire n'a pas vraiment l'air d'exister. »

Je me figeais net, un doute soudain me prenant. Était-ce vrai ? Je secouais mon visage. Nous faisions tous les deux des efforts, notre relation était équilibrée. Je niais donc en bloc, mes yeux se plissant.

« Tu prends la mouche dès qu'on parle de lui, c'est étrange, poursuivit Adrien. »

Ma respiration se raccourcit, et je ne pus que l'attaquer :

« Ça suffit. Je ne sais pas pourquoi tu l'aimes pas, mais ma relation ne te concerne en rien. Je la gère comme je le veux.

-Tu es libre, Joshua. Saches juste que tu peux aussi vivre en étant toi-même, pour toi. Tu n'es pas toujours obligé de faire des compromis et de dépendre de lui. »

Et sur ces paroles, il changea de sujet pour noyer cet échange. 

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant