Chapitre 17

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Michael s'approcha et m'entoura soudainement de ses bras, me serrant fortement. Les miens répondirent d'eux-mêmes, s'accrochant à son dos. Je posais ma tête dans son cou. Je sentis ses mains resserrer leurs poignes dans mon dos. Ce contact était rassurant, et cela me détendit. Malgré cela, mon cœur tambourinait et j'ignorais si la cause était le stress disparaissant ou l'étreinte que m'offrait le garçon. L'une de ses paumes remonta le long de ma colonne vertébrale, me faisant frissonner, avant de venir se glisser dans ma nuque, puis dans mes cheveux. Je profitais de ce contact, mes épaules se détendant aussi. Un long soupire m'échappa. Je relevais finalement mon visage, pour le remercier de sa présence pour Chloé. Il sourit. Je lui étais reconnaissant d'avoir agit ainsi or je me questionnais sur le fait que cela rentre, ou non, dans le cadre de ces compétences. Je voulais l'interroger sur ce point mais n'osais pas, voulant prolonger cet instant.

« Rassuré ? lâcha-t-il doucement dans mon oreille. »

Je reculais légèrement ma tête, pour pouvoir me perdre dans ses yeux clairs. Il me laissa l'observer, la main toujours accrochée à mes cheveux. Alors que je remontais mes yeux de son cou à sa mâchoire, puis jusque ces yeux, je remarquais que ses pupilles fixaient ma bouche. Je retins ma respiration, me mordit la joue de l'intérieur. J'étais surpris de cela, mais préférais me dire que c'était un hasard. J'eus un rictus que je voulais indifférent, afin de cacher mon trouble :

« Oui, merci. »

Il opina. On entendit alors du bruit provenant du couloir. Par réflexe, je me décollais rapidement et m'écartais de lui. Je ne voulais pas qu'on me voit ainsi, et que ma mère ne nous voit. Michael eut un air légèrement agacé, me jaugea d'un air dur. Quand mes yeux observèrent l'origine du bruit, je remarquais que le son provenait d'un lit avec un autre patient, lequel revenait de ces examens. Je frottais mon visage, légèrement gêné et ne sachant que dire à Michael. Ce dernier, d'ailleurs, avait reprit sa place contre le mur. Ses yeux inquisiteurs étaient fixés sur moi. Il semblait peu content. Je pinçais mes lèvres, glissais un regard vers l'un des murs. Je frottais ma nuque nerveusement. Je bafouillais finalement, et dans le but de briser cette ambiance lourde qui venait de s'installer :

« Tu ne vas pas avoir d'ennuis à rester là ?

-J'attends que ta sœur revienne. Je m'en irais après, rétorqua-t-il presque sèchement. »

Je le regardais de nouveau et remarquais qu'il me jaugeait toujours durement. Je commençais à sautiller d'un jambe sur l'autre. J'articulais :

« Ma mère ignore qu'on se côtoie, tentais-je. »

Il m'observait, son regard toujours pesant sur moi. Ma respiration se dérégula d'elle-même. Cet homme me faisait beaucoup trop d'effet, et je le conscientisais de plus en plus.

« On cour ensemble mardi ? Demanda-t-il alors, changeant de sujet à mon grand soulagement.

-Oui, avec plaisir. D'ailleurs, lundi j'ai deux heures de pauses, si jamais tu veux... »

Ma phrase resta en suspens. Ses lèvres se retroussèrent enfin, modifiant son air dur, tandis que ses yeux se plissaient. Il accepta ma timide proposition en la formulant clairement. On irait manger ensemble le lundi midi. Je me fis violence pour ne pas sourire comme un idiot, soulagé et heureux. Il y eut alors un nouveau bruit dans le couloir. Ce coup-ci j'entendis ma sœur poser pleins de questions à l'interne sur la médecine. Je ne pus retenir un rictus. L'état de ma sœur n'affectait en aucun cas sa curiosité ni même sa capacité à poser beaucoup trop de questions. Le lit fut remis à sa place. L'interne resta encore quelques instants pour finir de lui expliquer ce qu'il avait commencé. Ensuite, il partit en pressant le pas, ayant certainement pleins de patients à traiter. Ma mère était restée en retrait mais, dès lors que le garçon avait tourné son dos, elle avait demandé à ma sœur si elle le trouvait mignon. Je ne pus que rire, voyant que même dans ce genre de situation, ma mère ne perdait pas son sens des priorités. Les deux femmes finirent par me dire que le garçon reviendrait avec les radios. Je hochais la tête. Le flic nous indiqua alors qu'il prenait congé de nous. Je ne voulais pas vraiment qu'il parte, et ce sentiment me surprit. Ma mère l'invita à se joindre à nous le lendemain soir, pour un repas. Elle voulait le remercier d'avoir veiller sur Chloé. J'écarquillais les yeux, ne m'attendant pas à cette invitation. Il accepta, tendit sa main à ma mère et ma sœur. Puis, il arriva à mon niveau et tendit sa main, que je ne pris pas. A la place, je proposais :

« Je vais vous raccompagner.

-T'es gentil mon garçon, lâcha ma mère, je l'ai bien éduqué hein ! »

Wolf ricana et répondit par la positive. Ma mère n'en loupait pas une. Je lui fis les gros yeux, et elle ricana. Puis, nous sortîmes avec Michael de la chambre. Nous restâmes silencieux le temps d'arpenter les couloirs jusque l'accueil. Puis, nous arrivâmes sur le parvis du lieu. J'eus le réflexe de chercher une cigarette. Mais, je n'avais pas pris mon paquet. Wolf s'en aperçut.

« La nicotine sera pour plus tard, se moqua-t-il »

Je roulais des yeux, et me contentais d'enfoncer mes mains dans mes poches. Armé de son sourire taquin, il me tendit de nouveau la main. Je la lui saisis cette fois-ci.

« Bonne soirée, envoies-moi un message quand vous serez rentrés, dit-il.

-Toi aussi. »

Sa paume quitta la mienne. Il fit volte-face et allait s'éloigner. Je lui attrapais alors sa veste, sans réfléchir. Je fus confus de mon action, en effet je n'avais rien à lui demander ni rien à ajouter. Pourtant, je ne voulais pas le voir s'éloigner. Je m'en sentais même irrité. Michael se retourna, arqua un sourcil et releva ma mine perdue. Il revint vers moi, posa ses mains dans mon cou et me fit une bise lente. Ma chaleur corporelle augmenta rapidement quand ses lèvres touchèrent mes joues. J'aurais voulu qu'elles se posent sur les miennes. Je me tendis à cette pensée, comprenant que mes émotions commençaient à entrer dans la partie. J'ignorais où cela me mènerait. Je me rendis alors compte que je venais de déposer, alors que j'étais perdu dans mes pensées, une main sur sa hanche, sous sa veste ouverte. J'avais aussi rapproché sans m'en rendre compte nos deux corps. Je commençais à agir sans réfléchir. Le nez du flic glissa alors jusque non loin de mon oreille.

« Bonne nuit Joshua. »

Il écarta son visage du mien, posa une main sur ma joue qu'il caressa de son pouce. J'aurais dû m'écarter, nous étions en public. Pourtant, je n'y arrivais pas et me contentais de bredouiller une réponse. Ce fut lui qui mit un terme à notre contact, en s'écartant. Ma main glissa, et retomba le long de mon corps. Puis, je l'observais partir. Je me grattais la tête, complètement perturbé. Je passais une main sur mon visage, inspira, et repartis voir Chloé et ma mère. Je repris le chemin inverse, évitant les soignants pressés. Puis, j'arrivais dans la pièce que ma sœur emplissait du son de sa voix. Ma mère l'écoutait attentivement, en lui caressant visage et cheveux. Elle tenait de son autre main celle de Chloé. Je m'assis au niveau des jambes de ma sœur.

***

Les résultats arrivèrent au bout d'un long moment. Un médecin, accompagné de sa relève, débarqua, avec les radios. Il alluma l'endroit où on glissait les clichés. Il prit un crayon fermé, puis entoura imaginairement un endroit.

« Alors, rien de bien grave. Tu as une fracture à l'avant-bras gauche. Chanceuse, tu vas pouvoir écrire tes cours. T'es droitière hein ? Bref, ta jambe n'a rien. Tu t'en sors avec des ecchymoses, ton ouverture au front et quelques égratignures. Mais, reposes-toi bien. Et, pas d'activités sportives. Je te fais une dispense pour ça et aussi un mot au cas où tu te sentes pas bien lundi. »

Ma tension était totalement retombée avec le diagnostic, et je m'en rendais compte maintenant. Le docteur récupéra les radios et éteignit la lumière. Puis, en se tournant vers nous, il nous informa que l'interne allait la plâtrer. Ce dernier eut une grimace : il ne devait pas apprécier cela. Il se mit tout de même à la tache. Mon estomac, qui avait été malmené par mes émotions, criait famine. Les occupants de la pièce ricanèrent en l'entendant gargouiller. 

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant