Chapitre 29

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Michael

J'inspirais et expirais doucement, tentant de me distraire du bruit de douche qui se répercutait dans l'appartement. Je secouais mon visage, me rappelant que je souhaitais y aller doucement avec Joshua. Il était jeune, naïf et je le brusquais déjà assez. Je le faisais pour deux raisons : le perturber était tout d'abord un sacré passe-temps, et j'essayais aussi de voir où étaient ses limites et ce qu'il pouvait supporter. Or, je ne voulais pas l'obliger ni même le contraindre. Je me laissais glisser sur ma chaise, ne pouvant m'empêcher d'imaginer ce garçon magnifique sous le jet d'eau. Je fermais mes paupières, dessinant les muscles qu'il pouvait avoir sous ses habits et le corps divin qui devait s'y cacher. Je grinçais des dents, j'étais en train de m'exciter seul et j'ignorais si nous allions passer à l'étape suivante. Je laissais mon crâne retomber contre le dossier de mon siège, me réprimant mentalement. A son âge, j'étais bien plus sensible que maintenant. Un seul pas de travers, et j'étais aisément enflammé. Joshua ne semblait pas si différent, et ses semaines de silences avaient été une bonne indication. D'ailleurs, je n'aurais jamais cru être aussi mal. Ne pas avoir de ses nouvelles me rendait fou, et je réfléchissais à plusieurs moyen de le croiser de nouveau. Julien m'avait particulièrement aidé à ne pas craquer et laisser au gamin le temps nécessaire pour qu'il reprenne ses esprits. Nos expériences et âges étant différents, nous ne voyions pas du même œil les relations et les limites. J'espérais simplement qu'à la longue, cela ne serait pas un obstacle. Je tournais une page de mon livre, sans vraiment le lire, tentant de me concentrer à nouveau sur mon activité. C'était sans grand succès. Les pensées ne cessaient de me frapper, me questionnant sur mes actions. Je ne m'étais jamais investit dans une relation avec quelqu'un de jeune, parce que je ne le voulais pas. Il fallait croire que son air rebelle et ses mèches blondes avaient suffit à me faire ravaler mes principes. Dès que j'avais posé, d'ailleurs, mes yeux sur lui : je savais que j'étais dans la merde. Ce garçon avait osé me déshabiller du regard comme personne et avec intensité, chose que je n'aurais jamais osé faire au même âge, devant sa CPE qui avait eu du mal à rester stoïque. Il était aussi d'une beauté à couper le souffle, bien plus qu'il ne le savait même. Ses traits fins, son corps parfaitement formé et l'aura qu'il dégageait m'avaient tout de suite interpellé. Il y avait ensuite eu nos rencontres inopinées. J'y avais découvert une personnalité impolie, caractérielle, entêtée, bien trop sûr de lui et parfois presque suffisante. Je n'avais eu qu'une envie : jouer avec ce sale gamin afin de le faire taire. Je voulais le tester, voir ses limites et surtout : le remettre à sa place en utilisant chacune de ses faiblesses. Je voulais le déstabiliser. Remarquant qu'il était bien trop aisé de le perturber, j'avais découvert une autre facette de cet adolescent impulsif et sanguin. J'avais aimé ça, chacun de nos échanges, nos disputes et même ses réactions. Bien trop pour que ce ne soit plus qu'une manière de le calmer. Je me retrouvais maintenant attaché à un gosse de 18 ans, un peu trop sûr de lui sur beaucoup trop de sujets. Je fermais de nouveau mes yeux, abandonnant ma lecture. Mes oreilles entendirent encore le bruit de l'eau sur la baignoire. Je n'avais qu'une envie : le rejoindre et le posséder. Or, c'était à lui de faire le pas parce que je voulais être certains qu'il voulait passer à l'étape supérieure.

« Sale gamin, grognais-je malgré moi. »

Je me laissais finalement aller sur ma chaise, profitant du soleil de ce mois d'août et de la chaleur qui m'enveloppait. Je soufflais de satisfaction.

***

Joshua

Michael était avachis sur une chaise, les yeux fermés et profitait du soleil couchant, un livre posé sur ses genoux. Je me penchais pour lire le titre, et remarquais qu'il s'agissait d'un roman policier. J'eus un rictus, plutôt amusé. Je tirais une chaise non loin de lui, peu discrètement, et le reluquais. Il semblait s'être assoupis. J'hésitais à profiter encore du spectacle, où bien à le prévenir que c'était son tour. Je posais un coude sur l'accoudoir de la chaise, puis ma tête sur mon poing. Et dire que je n'aurais pas pensé une semaine plus tôt que cela se produise. C'était peut-être une réaction peu normale que j'accepte d'être avec lui alors que deux mois auparavant, je m'étais dit que je ne lui parlerais plus. Même s'il n'avait pas encore mon entière confiance, je voulais prendre le risque et ne pas regretter quoi que ce soit. Il en était hors de question. Je lorgnais une dernière fois cette silhouette, reposée et détendue, avant d'articuler :

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant