Chapitre 26

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Le lendemain matin, alors que je dormais bien profondément, la porte s'ouvrit dans un sacré boucan. J'entendis des pas déterminés aller jusqu'à ma fenêtre. J'ouvrais difficilement mes paupières et remarquais qu'il n'était que neuf heures. La lumière emplit alors la pièce. Je tournais légèrement mon regard vers mon tortionnaire. Les yeux plissés, je distinguais une silhouette qui était flou puisque mes pupilles n'étaient pas encore habituées à la luminosité. L'ombre s'avança vers moi, tira violemment ma couverture. Il n'en fallut pas plus pour que je comprenne que Hugo prenait sa revanche sur la dernière fois. Je sifflais au garçon de s'arrêter mais il bloqua une de mes jambes et grattouilla ma plante de pied. J'avais la sainte horreur de ça. J'échappais un juron en lui balançant mon oreiller sur la figure, pour qu'il me libère. L'oreiller n'atteignit pas son visage, mais préféra traverser la chambre et la fenêtre. Ça finit de me réveiller. Je poussais mon camarade, hilare, pour me précipiter vers l'ouverture. Je m'arrêtais, jaugeais le point de chute de l'objet. Il était en contrebas, dans l'herbe. Je grognais sur mon ami d'enfance, qui était toujours aussi amusé. Puis, je détalais dans l'appartement. Ma mère et Chloé ne relevèrent pas mon attitude, bien trop habituée à ce genre de situation. J'arrivais sur le pallier, en pyjama. Je descendais les marches deux à deux, en direction de mon oreiller. Je sortis de l'immeuble, me hâtais jusqu'au dessous de ma fenêtre. Je me pointais devant l'objet, en soupirant. J'entendis mon camarade m'interpeller d'en haut. Je le fusillais du regard. Puis, lui montra mon majeur. Cela eut pour effet de redoubler son rire.

***

Hugo traînait dans le canapé, en train de tapoter sur son smartphone. En me penchant pour saisir mon manteau abandonné sur le canapé la veille, j'aperçus qu'il discutait avec Gaëlle.

« C'est Gaëlle ? M'intéressais-je en connaissant déjà la réponse.

-Ouai. On se parle par message tous les jours depuis qu'on s'est croisé au supermarché où je bosse. »

Il haussa les épaules, et j'opinais. Je m'enfonçais dans le canapé, alors que mon camarade se dirigeait vers ma télé pour démarrer la console qui datait et avec laquelle on jouait régulièrement avec Chloé. Mon ami me tendit une manette. Nous débattîmes ensuite sur le choix du jeu. Il voulait en démarrer un avec des courses de voitures. J'acceptais l'idée, et nous restâmes concentrés sur ledit jeu jusqu'à ce que ma sœur vint nous chercher pour aller à table chez les Désirade. De fait, nous arrêtâmes le tout. J'attrapais mon téléphone, qui était sur la table basse, et remarquais alors un message de Wolf. Mon coeur bondit malgré lui, et je me souvenais de sa dénomination me concernant. J'étais son « mec ». Mes lèvres s'étirèrent à cette pensée. Cela faisait des mois que ce type me rendait fou, que je pensais que c'était impossible de l'atteindre et qu'il me voyait plus comme un gamin emmerdant qu'un homme qu'il désirait. Il n'avait pas caché ses envies la veille d'ailleurs, même après m'avoir carrément allumé. Mes muscles se tendirent rien qu'à l'idée de me retrouver à sa merci. J'étais prêt à être écraser contre le lit sans problème par cette carrure particulièrement...

« Joshua ? Me lança-t-on en me forçant à revenir à la réalité. »

Je redressais mon visage, découvrant deux pairs d'yeux curieuses. Je les observais curieusement avant que Chloé ne me lance :

« Tu es tout rouge. »

Oups, ma divagation avait fait réagir instantanément mon corps. Je haussais les épaules, articulant :

« J'ai chaud. Je crois que ma sortie en pyjama ce matin m'a donné un coup de froid. La faute à Hugo, hein.

-Je vois pas de quoi tu parles, bro. »

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant