Tandis que j'étais en train d'aider ma mère à déplacer des meubles dans le salon, car elle avait une grande envie de réorganisation en cette fin de journée, son portable sonna. La musique, When love takes over de David Guetta, retentit dans l'appartement. Je finissais de coller l'un des meubles, anciennement dans l'entrée, au mur du salon. Je me relevais en soufflant, les mains sur les hanches. J'avais sué rien qu'à déplacer tout cela. Je mis mes cheveux en arrière. Je m'approchais ensuite de ma mère, qui était dans la cuisine. Je remarquais alors son teint pâle. Je l'interrogeais du regard. Elle releva la main pour m'indiquer de rester silencieux. Elle répondit, d'une voix tremblante.
« Maman ? ne pus-je m'empêcher de lâcher, sentant mon angoisse grandir en voyant son air paniqué et ses yeux exorbités. »
Elle continua encore quelques instants à échanger avec son interlocuteur. Elle ne faisait que répondre par des « d'accord », des « oui » ou des « compris ». Elle raccrocha enfin. Au lieu de me dire ce qui se tramait, elle détala en m'ordonnant de me préparer. Je n'avais jamais entendu son ton aussi autoritaire. Je ne saisissais pas du tout ce qui arrivait et étais totalement perdu. Je partis tout de même enfiler un pull, suivant ainsi son injonction. Je ne pris que mon portable, au cas où Chloé se demanderai en rentrant où on était, et lui emboîtais le pas. Elle ne parla pas, ses yeux étaient attachés au vide. Je la voyais bien perturbée, en train de descendre les marches bien trop rapidement. Son état me stressait. Que se passait-il ? Elle faillit alors glisser, et se chuter. Je la rattrapais de justesse par le bras.
« Qu'est-ce qu'il se passe, bon sang ? M'énervais-je en perdant patience. »
Elle me regarda, enfin, les yeux embués de larmes. Ce comportement augmentait mon incompréhension et mon anxiété. Elle bafouilla alors, à demi-mot, que Chloé avait été percuté par une voiture. Je relâchais ma pression et me figeais. Je lui demandais de répéter, pensant avoir mal entendu. Et, alors que le choc me frappa de plein fouet, ma mère se pressa à nouveau. Automatiquement, je la suivis. Or, des milliards de questions brûlaient mes lèvres. Chloé était-elle entre la vie et la mort ? Comment cela était-il arrivé ? Mon ventre se contracta, sous l'effet de l'angoisse. Je me rendis compte que j'accélérais aussi le pas. Quand on entra dans l'habitacle de la voiture, la tension était palpable. Je voulais poser des questions pour en savoir plus mais ma gorge était nouée et j'avais du mal à respirer.
***
Après ce qui me parut une éternité, on arriva au parking de l'hôpital. On descendit tous les deux et s'empressa d'avaler les mètres qui nous séparait de ma sœur. Nous entrâmes dans l'hôpital. Ma génitrice s'empressa d'aller à l'accueil, moi sur ces talons. On nous annonça où se trouvait ma sœur. On fonça aussi rapidement que possible. Après avoir marché dans le dédale de couloirs, toujours aussi blancs et aseptisés, on arriva à bon port. J'aperçus ma sœur, qui était allongée. Elle rigolait et avait les yeux grands ouverts. Elle semblait ne pas être en si mauvais état. Ça me détendit de la voir ainsi, en train d'échanger avec je-ne-savais-qui. Elle nous vit finalement et je l'entendis nous interpeller. Mon angoisse fut très vite remplacée par du soulagement lorsque sa voix perça. Je fonçais avec ma mère vers elle. Elle tenta de se redresser, mais une grimace lui tordit ses traits. Ma mère lui intima de ne pas bouger. J'étais tellement heureux qu'elle aille bien et tellement rassuré. Toute ma tension s'évapora en la voyant si détendue. Les jambes de ma mère eurent du mal à la supporter, si bien que je dus la maintenir contre moi. Un homme en uniforme, que je reconnus rapidement, approcha alors une chaise pour ma génitrice. Cette dernière l'entoura de ses bras et le remercia d'être resté aux côtés de Chloé. Je dévisageais l'homme, ne sachant guère les raisons de sa présence. Ma sœur serra ma main, que j'avais glissé dans la sienne. Je jaugeais tout le monde, articulant :
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Je euh... tenta Chloé ne sachant quoi dire.
-Une voiture a freiné trop tard à un feu rouge, Chloé passait sur le passage piéton, l'aida Wolf d'un ton plat.
-Je me suis retrouvée par terre, j'avais mal partout. Le conducteur est arrivé à mes côtés, paniqué. Il a appelé les pompiers, continua-t-elle.
-On a été prévenu au commissariat. On est allé sur les lieux avec ma collègue, nous informa le flic.
-Mais qu'est-ce vous faites encore là ? m'enquis-je en vouvoyant volontairement Michael, sachant que ma mère ignorait qu'on se côtoyait.
-Je me suis dit qu'il valait mieux qu'elle ne soit pas seule jusqu'à l'arrivée de sa famille. »
Je hochais alors la tête, comprenant mieux. Un interne apparut, nous salua, expliqua ce qui allait suivre concernant Chloé. Je restais planté debout, derrière ma mère, les mains serrant le dossier de sa chaise. J'étais particulièrement attentif à ce qu'il annonçait, même si je zyeutais vers Wolf qui était adossé au mur avec ses bras croisés sur sa poitrine. Chloé allait avoir des radios. Ils lui avaient donné des anti-douleurs. Ils avaient aussi nettoyé quelques plaies et avaient recousu quelques blessures qu'elle s'était faite. Toute la suite du diagnostic suivrait en fonction des radios. L'interne nous informait qu'on viendrait bientôt la chercher. Sous-entendus, nous devions faire preuve de patience. On resta un moment, patientant. J'étais assis à côté de ma sœur, du même côté que ma mère. Elle se moqua de mon inquiétude et je lui tirais les oreilles, ne trouvant pas ça drôle. Elle prenait joyeusement cette situation, malgré le fait qu'elle avait été surprise et choquée pendant un long moment, tel que nous avait affirmé Wolf. Elle avait désormais reprit ses repères et son état mental. Elle avait énormément parlé avec le brun en nous attendant, ce qui avait dû la détendre. L'interne reparut, accompagné. Ma sœur partait à la radio. Ma mère voulut au moins la suivre. Ils acceptèrent qu'elle le fasse jusque devant la salle. Ils comprenaient que c'était une manière pour ma mère de se rassurer. Ils s'approchèrent de Chloé, échangèrent entre eux avant de prendre son lit pour lui éviter de bouger et d'aggraver les possibles fractures qu'elle avait pu se faire. Je me retrouvais donc debout, à les observer faire des manœuvres. Ils s'évanouirent ensuite tous dans le couloir. On ne fut plus que nous Michael et moi.
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Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - Terminée
Romance*MxM* / *Homoromance* Tout était parti d'un sachet trouvé par hasard dans mon casier. Dès ce moment-là, j'étais foutu parce que l'un des flics appelé était aussi sexy en uniforme et avait un regard aussi clair que le ciel. Dès lors, ce fut comme si...