Chapitre 23

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Les petits pas de ma sœur attirèrent mon attention depuis la salle d'eau. Je finissais d'enfiler mon T-Shirt noir à col V et entrouvris la porte pour comprendre ce qu'il se passait. Chloé avait des vêtements, qui m'appartenaient, dans les mains. Elle croisa mon regard et eut un air embêté. Je me figeais, un sourcil arqué avant de me poser sur le pas de la porte. La brune tenta de se carapater, mais je la retenais en lui barrant la route.

« Qu'est-ce que tu fabriques ? M'enquis-je.

-Euh... Tu m'as dit que je pouvais t'emprunter des habits, et j'ai plus de T-Shirt pour dormir. Ni de bas. Donc, je me sers. »

J'eus un rire. Je vérifiais quand même ce qu'elle m'avait volé et la laissais repartir. Je rejoignis ma chambre, où je récupérais mes affaires. Je vérifiais que ma boucle d'oreille noire était bien serrée. Puis, j'allais vers le salon. Ma mère y était en train de lire un magazine people. Je déposais mes ustensiles dans l'entrée, enfilais mes baskets. Je souhaitais la bonne soirée avant de quitter les lieux.

***

Sofia s'empressa de venir me saluer, devant sa maison. Sa robe blanche contrastait joliment avec sa peau mat. Ses mouvements avec donnaient d'ailleurs la sensation qu'elle dansait à chaque geste.

« Josh ! Quel plaisir ! Tu vas enfin rencontrer mon mec ! S'enthousiasma-t-elle. »

Elle me proposa une bière lorsque nous entrâmes dans sa demeure, où la cuisine constituait un petit carré imbriqué au fond, après le salon. J'apercevais, d'ailleurs, d'ici une courette intérieure, où un barbecue était sorti et coincé entre de hautes statures masculines. Sofia interpella alors un garçon à lunette qui était devant le frigo, tandis que je promenais mon regard dans le lieu aux couleurs neutres.

« Chéri, aboules la bière ! Ordonna-t-elle en faisant un mouvement de main. »

Le châtain clair, avec une barbe courte, lui sourit avec amusement. Je fus surpris de la voir avec un tel homme, qui semblait plus âgé qu'elle et aussi plus sérieux. Il s'approcha du bar, séparant la cuisine du salon, me saluant en même temps qu'il me tendit la bière. Il s'intéressa à moi, et on échangea sur nos vies. J'appris qu'il était policier. Je fus surpris de cette nouvelle, et le questionnait sur sa zone d'action dans la ville. Elle était à l'opposée de celle de Michael, ce qui me rassura. Il y avait peu de chance que je le croise. Je n'étais pas sûr d'être encore prêt à lui faire face. Savoir qu'il avait un autre, tout en ayant cette proximité avec moi était à la fois gênante, blessante et je doutais de lui. Le compagnon de mon amie m'expliqua alors leur rencontre. Connaissances depuis leurs années collèges, ils venaient tout juste d'emménager ensemble, après quatre ans de relation. On interpella soudain son compagnon, depuis la cours, ce qui mit un terme à notre échange.

***

Alors que je discutais paisiblement avec Sofia et Quentin, qui s'était joins à nous quelques minutes auparavant, mes yeux se posèrent sur une silhouette qui venait de se dessiner dans l'encadrure de la porte de la maisonnée. Je clignais plusieurs fois des paupières, essayant de me dire que je n'avais pas une hallucination. Pourtant, je ne rêvais pas. Un homme brun, aux yeux bleus ciel et au corps particulièrement bien moulé venait d'arriver, tenant un cadeau dans ses mains et balayant les lieux du regard. Mon cœur s'emballa, mon cerveau sembla se mettre en pause et mes mains furent moites. Ma respiration se hacha et je sentis ma bouche s'asséchait. Merde. J'étais tellement absorbé par Michael, dont j'ignorais les raisons de sa présence ici, que je venais de décrocher de notre conversation. Sofia avait dû le noter puisqu'elle me questionna :

« Tu le connais ?

-Ouai.

-Le monde est petit ! s'étonna mon amie. Il a été à l'école de flic avec mon mec et ils se connaissent bien. »

C'était bien ma veine. Il fallait que le destin, s'il existait, décide de frapper maintenant. Je me tassais sur moi-même, tournant mon dos. Je ne voulais pas le revoir. Ou plutôt j'en mourrais d'envie mais je ne pouvais pas maintenant. Il m'avait blessé, et je n'allais pas être agréable. Je n'étais pas prêt mentalement à être dans la même pièce que lui. Je savais que je serais tiraillé entre plusieurs émotions : celles qui voudraient le repousser et celles qui mourraient d'envie de l'attraper et de m'enfermer avec lui dans une chambre pour laisser parler tous mes fantasmes. J'en avais, dieu pouvait en témoigner s'il existait et captait mes pensées. Pourtant, le monde ne semblait pas de mon côté puisque tandis que je jetais un rapide coup d'œil vers le nouveau venu, qui semblait saluer quelqu'un, on nous interpella. Cela suffit à attirer l'attention de Michael, qui écarquilla les yeux en me remarquant. Je détournais mes prunelles avec rapidité, me concentrant sur le compagnon de Sofia qui s'approcha de nous pour nous traîner vers le barbecue. Les cuisiniers d'une journée étaient en plein débat sur la cuisson de la viande. L'un préférait saignant, l'autre à point. Très vite, elle vira sur la technique de préparation du barbecue.

***

« J'aurais besoin de bras pour monter un meuble que certains d'entre-vous m'ont offerts. Il est grand et lourd, bonne chance aux volontaires, avait fait Sofia en plein milieu de la soirée. »

Cette seule phrase expliquait ma galère actuelle avec un meuble bien trop lourd, qui semblait ne jamais passer les marches. Je ne m'étais pas porté volontaire, mais ma fine taille avait joué , comme je pouvais facilement me faufiler entre le meuble et les escaliers. Je devais d'ailleurs être rouge et j'avais sûrement la veine du front qui ressortait. A ma gauche, le copain de Sofia faisait une sacrée grimace. A ma droite, Michael émettait des râles, et bordel il était sexy. J'avais du mal à ne pas le déshabiller du regard, malgré tout ce qu'il s'était passé. C'était un sentiment ignoble que d'être attiré par quelqu'un qu'on n'aurait jamais, et qui nous avait fait du mal. Par ailleurs, lui aussi ne s'était pas désigné pour aider. C'était Sofia qui avait choisis, à cause de sa jeunesse et ses muscles. Quentin tenait d'en haut le meuble et maudissaient Sofia, avec un inconnu. L'un l'appela Satan. On fit attention dans les marches étroites, puis arrivant au croisement, il nous fallut faire encore un effort supplémentaire. Je passais un instant sous le meuble pour stabiliser le temps de le faire pivoter. Puis, je repris mon poste entre les deux garçons. En haut, ils arrivèrent sur le pallier. Nous n'avions plus beaucoup à fournir en effort. On les rejoignit et entra dans la chambre juste à côté des escaliers. On posa le meuble, à notre plus grand soulagement. Je soufflais fortement, en appuyant mes mains sur mes genoux. Je suais et avais chaud. Ma collègue et ses idées saugrenues tueraient quelqu'un un jour. Je m'inquiétais pour son compagnon. Tiendrait-il le coup ? Ce dernier me tapota l'épaule, alors que je m'étais laissé tombé au sol sous le coup de la fatigue. Il rejoignit le pallier avant de disparaître. Wolf le suivit, m'ignorant. Je ne savais si je devais le remercier ou m'agacer particulièrement de cela. Ça provoquait une irritation personnelle, que je me devais de freiner.

« Sofia nous tuera, grogna Quentin. »

Je l'observais en ricanant. Il m'aida à me remettre sur pieds puis on redescendit vers la soirée. On se fraya un chemin jusqu'au buffet, parce qu'après l'effort le réconfort. J'attrapais un bout de quiche, en écoutant les bavardages de Quentin et d'un inconnu.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant