Chapitre 12

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On se sépara sur les coups de dix-huit heures trente. Je me saisis de mon portable et tapais, après de longues hésitations, ignorant si je l'ennuierai ou non, si cela ne faisait pas trop lourd, un message à Wolf, lui indiquant que je me dirigeais vers le restaurant. Dans le même temps, je prévenais ma mère et ma sœur de mon absence au repas de ce soir. Ensuite, je vérifiais à nouveau l'adresse du rendez-vous. Puis, je me mis en route. Les badauds que je croisais était chaudement vêtu et avaient l'air frigorifiés. Pour ma part, je trouvais le frais agréable. Tout semblait génial, surtout parce que j'allais passer un moment avec un garçon canon. Je m'inquiétais juste de notre conversation. Jusque là, nous n'étions pas réellement proche et nous disputions plus que discutions. Est-ce que ça allait aller ? J'enfonçais mes mains dans mes poches, ne sachant qu'en faire, et continuais mon épopée. Je passais sur une place et remarquais que les bars qui s'y trouvaient commençaient petit à petit à s'animer. Des fumeurs étaient regroupés sur les terrasses, échangeant vivement. Je détournais mes yeux pour observer les rues pavées. J'en pris une parallèle à l'artère commerçante. Mon souffle se transformait en condensation lorsqu'il franchissait mes lèvres. J'aperçus finalement la devanture du restaurant, après de longues minutes à déambuler. Mon cœur s'emballa de lui-même, sous l'effet du stress. Le dîner prenait une dimension réelle, et je me sentais anxieux. Trop de questions revinrent à mon esprit, que je chassais en observant la bâtisse qui abritait le lieu semblait petite. Je jetais un coup d'œil à mon cellulaire pour voir si Michael avait répondu. Il l'avait fait et m'avait prévenu qu'il n'allait pas tarder. J'en profitais pour m'allumer une cigarette, la nicotine me détendrait. Quelques inconnus entraient et sortaient du lieu. Je tirais une nouvelle fois quand je perçus la silhouette du flic, habillé près du corps. Il savait se mettre en valeur, et il était certainement conscient de sa beauté. Michael avançait d'un pas tranquille, le nez en l'air. J'esquissais un sourire lorsque je notais qu'il observait les alentours, mais pas devant lui. Il manqua d'ailleurs de se prendre quelqu'un et s'excusa. Il enfonça ensuite sa casquette sur sa tête, redressant ses prunelles vers l'entrée du magasin. Il me perçut, s'approcha de son pas tranquille et me fit une bise quand il vint me saluer. Je fus surpris de ce contact, qui créait une intimité nouvelle entre nous. Je dus en rougir, par ailleurs. J'étais réellement sensible à cet individu. Wolf m'invita à le suivre, et je jetais le mégots pour lui emboîter le pas. Quand j'entrais, la chaleur me fit du bien. Mes joues durent rougir à cause du choc thermique. Michael s'avança auprès d'une serveuse, qui le dévorait des yeux et sans aucune discrétion. Ce n'était pas étonnant, je faisais pareil dès que j'étais avec lui. Le flic opina aux dires de la jeune femme, auxquels je n'avais prêté aucune attention bien trop occupé à les observer se regarder. Quand celle-ci nous emmena à une table, située à l'étage, Michael posa sa main sur mon épaule. Son bras m'entourait et ce geste me gêna. Il pouvait être anodin, il l'était sûrement, mais être ainsi proche d'un autre homme dans un lieu public me mettait mal à l'aise. Je n'en avais pas l'habitude. Malgré moi, je m'agitais. Michael le sentit, posa un bref regard sur moi et resserra sa poigne. Je dus donc prendre sur moi, patientant que notre déambulation entre les meubles en bois se termine. On s'assit finalement à la table indiquée par la serveuse. Je quittais donc mon manteau, en même temps que Wolf quittait ses accessoires et attrapait la carte qu'on nous tendait. Il remercia ce geste, souriant de toutes ses dents.

« Alors ces cadeaux ? Débuta-t-il notre conversation en se souvenant de mes dires, et en ouvrant le menu qu'il avait entre ses mains.

-Un livre et des affaires de sports, répondis-je. »

Il opina avant de se plonger dans l'observation de son menu. Je regardais ses paupières légèrement baissées, sa ligne de bouche qui s'affinait alors qu'il réfléchissait. Je fixais même cette bouche, ayant envie de la sentir contre la mienne. Je secouais la tête, me questionnant alors sur le temps qu'il mettrait à choisir son plat, sachant que cela avait été une éternité pour un sandwich. J'attrapais ma carte et la parcourrais, relevant régulièrement mes yeux vers le flic. Je me demandais encore pourquoi il m'avait invité. De plus, j'avais encore des doutes sur sa relation avec son partenaire. Ils semblaient proche, dormaient l'un chez l'autre. N'était-ce qu'amical ? L'autre option me refroidissait et je priais intérieurement pour que ce ne soit pas le cas. Je pinçais mes lèvres, légèrement contrarié et perdu. Je voulais qu'il soit mien, même si cette éventualité semblait peu probable de par son âge, la manière dont il me considérait et la possible relation qu'il entretenait avec un autre, s'il était de ce bord-là. Dans ce cas-là, pourquoi étais-je ici avec lui ? Je posais finalement l'une des deux interrogations qui me taraudaient :

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant