Chapitre 14

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Plus tard dans la journée, j'étais toujours ensommeillé suite à la soirée. Je m'étais, d'ailleurs, réveillé avec un SMS de Wolf, avais risqué une crise de panique à cause de mes souvenirs de la veille. Il m'avait félicité de ne pas avoir fini au poste, et m'avait proposé un entraînement dès ce soir. Ma génitrice assise dans l'entrée et en train de bricoler du bois me tira de mes pensées, et m'ancra de nouveau avec le réel. Je haussais un sourcil, surtout quand j'aperçus les clous traînant par terre. Je m'enquis de son activité et appris qu'elle voulait construire un meuble à chaussures. Je lui demandais de faire attention en même temps que j'évitais les objets, qui jonchaient le sol. Je la prévins de mon plan pour ce soir, omettant la présence de Wolf à mes côtés. Elle hocha sa tête et je partis dans ma chambre pour déposer mes affaires. Puis, je me changeais et l'aidais sur son ouvrage. Je tenais donc les planches tandis qu'elle enfonçait les clous. J'eus, à de nombreuses reprises, peur pour mes doigts puisque ma mère manquait de me les taper avec le marteau. La seule réaction qu'elle avait se résumait à un « oups » pouffé. Même si l'effet Michelle la rendait un poil plus responsable, elle persistait dans sa dangerosité. Je suais, ne sachant si c'était plus de peur que d'effort. On finalisa le meuble, le cala dans un coin de l'entrée. Les poings sur les hanches, on commenta notre œuvre. Puis, elle me présenta sa paume, que je claquais de la mienne.

« Bon travail mon garçon, conclut-elle »

On ramassa toutes les affaires, alla ensuite dans la cave pour les ranger. En remontant, on croisa quelques voisins, échangea avec eux.

***

La journée était presque finis et le jour déclinait. Je buvais un verre d'eau dans la cuisine, appuyé sur le plan de travail. J'espérais avoir encore assez d'énergie pour mon footing de ce soir, avec le flic. Je poussais un soupire lorsque ma sœur apparut, revenant de chez les Désirade.

« Travail de groupe finis ! s'enchanta-t-elle en attrapant un verre. »

Elle se mit sur la pointe des pieds, se saisit de ce qu'elle voulait. Elle ouvrit le frigo, s'empara de la bouteille. Elle but ensuite son verre remplit d'un coup sec et souffla fortement. Elle remarqua alors mes habits de sport, me questionnant sur ma prochaine activité. Je l'informais de mon futur footing. Elle me lâcha alors un « tu devrais aussi entraîner ton cerveau » avant de s'échapper aussi rapidement que possible, morte de rire. Je ne tardais pas à être sur ses talons, comme lorsque nous étions enfant et que nous nous coursions dans l'appartement. Ma mère se contenta d'un bref regard, le sourire aux lèvres, ne bougeant pas d'un iota pour calmer ses enfants puisqu'elle était bien trop occupée à tricoter, en s'appuyant d'un des tutos que ma sœur lui avait conseillé. Finalement, j'abandonnais la traque de ma sœur, qui s'était réfugiée dans sa chambre. Je me laissais tomber quelques instants sur le canapé, profitant du calme avant d'en demander trop à mes muscles. Je regardais donc d'un air absent la vidéo de ma mère, finis par remarquer l'heure et me hâtais. J'attrapais mon portable et mon casque avant de chausser mes baskets, prévins de mon départ. Une fois les escaliers descendus et le hall passé, le froid me fit frissonner me poussant à me frotter les mains. Je me dirigeais ensuite jusqu'à l'arrêt de bus. Wolf m'avait indiqué un lieu, près du centre-ville. Il disait que c'était sympa d'y courir, lorsque la nuit tombait. S'il n'avait pas été flic, je me serais posé des questions sur sa santé mentale et ses arrières-pensées. Le bus arriva, tandis que je m'imaginais ce scénario, et mes possibles réactions dans ce cadre-là. Je déposais ensuite mon postérieur sur les sièges inconfortables du transport, une fois dedans. Très vite, alors que l'autocar avançait, les lumières s'allumèrent. Les voitures circulaient en nombre et cela donnait la sensation que la vie pullulait, ne s'arrêtant jamais. Mes yeux se perdirent dans cette contemplation le temps de plusieurs arrêts, qui se succédèrent.

Mon policier énervant, perturbant mais particulièrement séduisant - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant