Un ticket gagnant (en réécriture)

Chapitre 1

Oh mon Dieu ! Quand je vois les numéros gagnants alignés sur ma grille de loto, je bondis de joie dans mon petit appartement de 30 mètres carrés comme si j'avais remporté la loterie cosmique! Puis je me mets à faire les cent pas, angoissée à l'idée d'un changement radicale dans ma vie de merde. Pourtant, je décide d'improviser. "Un peu de mystère ne me fera pas de mal." Je saisis alors une carte, ferme les yeux et pose mon doigt au hasard. Quand je les ouvre, je découvre que ma destination serra Hawaï. C'est une chance que m'offre la vie et je compte la saisir pour prendre un nouveau départ loin de toute cette merde. Sans tarder, je valide mon ticket et avec mon billet pour une nouvelle et meilleure vie, je l'espère.

Après deux mois de préparations, je décolle enfin vers ma destination. Je choisis un hôtel composé de petits chalets au bord de la mer, loin de l'agitation de la ville.

Comme chaque matin depuis maintenant un mois, je me réveille à cinq heures. C'est une habitude que j'ai conservée de mon ancienne vie en tant que commis de cuisine. Je prends mon petit déjeuner sur la terrasse de ma luxueuse cabane, entourée de palmiers. Rien ne vaut le parfum enivrant d'un bon café arabica le matin. Ensuite, je me prépare pour une petite promenade sur la plage. En chemin, je croise quelques joggeurs et quelques adeptes de musculation qui s'entraînent dès les premières lueurs du jour.

Contrairement à eux, je préfère cacher, camoufler et ignorer mon corps. Une brune avec des rondeurs et une pâleur presque maladive, au milieu de toutes ces magnifiques femmes à la taille de guêpe et à la peau dorée. Qui en voudrait de moi ?

Une fois de retour chez moi, je prends une douche et me dirige vers la plage privative de l'hôtel. Légèrement vêtue, j'emporte ma liseuse, une boisson rafraîchissante et quelques bonbons, que je fourre dans mon cabas avant de me rendre à mon emplacement habituel. Il est encore tôt, il n'y a pas encore beaucoup de monde sur cette plage. Les habitués ne sont pas encore réveillés, et c'est précisément ce que je préfère. Je dois l'admettre, je suis une solitaire dans l'âme.

Je m'installe rapidement sur une chaise longue et pose mes affaires sur la petite table à côté de moi. Casque sur les oreilles et ma liseuse allumée, je m'apprête à plonger dans un autre monde lorsque quelque chose flottant dans l'eau attire brusquement mon attention. Je retire aussitôt mon casque et avance prudemment vers l'objet, mais plus je m'approche, plus je réalise qu'il s'agit d'un corps humain et non d'un simple objet. Mon cœur s'emballe et je me retrouve incapable de reprendre mon souffle.

Je m'empresse donc de tirer le corps vers le rivage, faisant de mon mieux pour surmonter sa lourdeur. Je lutte de toutes mes forces pour y parvenir. Une fois sur le rivage, je me dépêche de le retourner sur le dos. C'est à ce moment-là que je découvre un grand homme d'origine asiatique, imposant par sa musculature. En ouvrant son gilet de sauvetage pour vérifier son pouls, je remarque qu'il est tatoué sur tout le torse, et même les bras.

Je scrute les alentours à la recherche de quelqu'un qui pourrait m'aider, mais il n'y a personne à l'horizon.

Je décide de tenter un massage cardiaque, inspirée par ce que j'ai pu voir dans des films. Heureusement, après seulement quelques tentatives, l'homme ouvre les yeux et commence à tousser, évacuant l'eau. Je l'aide à s'asseoir, nos regards se croisent pendant un bref instant et un frisson me parcourt le dos.

- Une ambulance... Vous avez besoin d'une ambulance. Je ravale difficilement ma salive.

- Non ! Il serre fermement ma main pour m'empêcher de composer le numéro.

- Vous avez besoin d'aide.

- J'ai dit non, aidez-moi à me relever ! Il s'appuie sur moi.

Nous empruntons discrètement le chemin qui mène chez moi. C'est à ce moment que je remarque qu'il saigne du côté droit, en bas du ventre. Une fois devant ma porte, je l'aide à s'asseoir et me dépêche de chercher ma clé dans mon cabas. Lorsque j'ouvre enfin la porte, l'inconnu s'appuie sur le mur et s'engouffre à l'intérieur.