Chapitre 35

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Si le sommeil était un remède au chagrin, je passerais certainement de longs moments à somnoler, cherchant refuge dans les bras réconfortants de l'oubli. Mais même dans les bras de Morphée, la tristesse insidieuse trouve toujours un moyen de s'insinuer, même si c'est sous forme de rêves troublants ou de réveils difficiles.

Et ce matin, le réveil est particulièrement rude. Je m'extirpe péniblement des limbes du sommeil, les sens encore embrouillés par les méandres de mes songes. Dans cette demi-conscience, je n'ai aucune idée du jour ni de l'heure. Le monde extérieur semble lointain, comme s'il se dissolvait dans une brume matinale épaisse, me laissant seul avec mes pensées tumultueuses.

- Tu as dormi longtemps, ma belle.

- Diego ?

- Jennifer m'a appelé. Elle ne pouvait pas rester pour la nuit, alors j'ai décidé de veiller sur toi.

- Merci, c'est... C'est vraiment gentil de ta part.

- Ce n'est rien, ma belle.

Il m'aide à m'asseoir, prenant une profonde inspiration.

- Il s'est passé quelque chose ? demande-t-il inquiet.

- Non, juste une fatigue soudaine et intense.

- Le médecin veut que tu fasses des examens supplémentaires et que tu te reposes plus longtemps. Il a insisté là-dessus.

- J'ai beaucoup de travail...

- Jennifer s'en occupera.

- Elle a son bébé à prendre en charge, je ne peux pas la laisser tout faire toute seule.

- Elle se débrouillera, apprends à déléguer.

- C'est toi qui dis ça ? Je souris.

- J'adore quand tu souris.

- Diego, je ne peux pas.

- De...

- Ce que tu m'as proposé... Je ne peux pas.

- Il est de retour, je sais, tu cèdes facilement.

- Ça n'a rien à voir avec lui.

- Oh que si ! Il se lève de la chaise près de mon lit pour aller regarder par la fenêtre.

- Tu vaux mieux... Tu mérites quelqu'un qui t'aime.

- C'est... Il hausse la voix, visiblement énervé. C'est toi que je veux !

- Pardon, je ne pense pas être capable de m'engager dans ce genre de relation.

- Tu vas te jeter aussi facilement dans ses bras... Je te croyais plus forte.

- J'ai... Et puis merde, je n'ai plus de forces.

- Cet homme est venu me voir, il m'a menacé. Je n'ai pas peur, Juliette, tu dois juste savoir que je ne compte pas me laisser faire.

- Il t'a menacé ?

- Il m'a dit clairement que je devais cesser de tourner autour de toi, que tu lui appartenais, rien qu'à lui.

- Je ne le crois pas, comment a-t-il osé faire une chose pareille !

- C'est le genre d'homme que tu veux dans ta vie ? Il vient s'asseoir près de moi dans le lit et me fixe droit dans les yeux.

- Je dois lui parler, je n'accepterai pas qu'il se comporte ainsi avec toi.

- Juliette, je n'ai pas besoin que tu me protèges, c'est plutôt le contraire. Si je t'en ai parlé, c'est uniquement pour que tu ouvres les yeux.

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