Chapitre 33

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J'aurais dû m'en douter, il avait tout planifié depuis le début, être partout sans me laisser le moindre instant de répit. Kaito est en train de me rendre folle. Il achète toutes les propriétés mises en vente dans notre agence, allant même jusqu'à accorder une interview à la presse locale sur son projet de rénovation des maisons qu'il envisage de louer ou de revendre par la suite. Il n'hésite pas à évoquer une collaboration avec notre agence, ce qui est complètement faux. Puisque, je n'ai rien à voir avec cette affaire. Je sais qu'il cherche à me provoquer pour que je le contacte, mais je n'en fais rien.

Ce matin, j'ai reçu de nouveau des roses rouges, et je n'ai même pas eu besoin de chercher la carte pour savoir que c'était lui. Je n'aime pas gaspiller, c'est pourquoi je les ai quand même disposées dans un vase, tout en les gardant hors de ma vue.

Parfois, je pense que toute cette histoire est complètement ridicule. Ce jeu du chat et de la souris a tendance à me mettre les nerfs à vif. C'est pourquoi ce matin, j'ai décidé de ne pas aller travailler. J'ai déjà arrangé avec Jennifer pour qu'elle garde Benjamin, alors elle effectuera la seule visite du jour à ma place, et je travaillerai en télétravail pour le reste.

- Coucou ma belle, dis-je en les accueillant.

- Bonjour, Juliette.

- Salut toi. Je prends Benjamin dans mes bras.

Elle a les bras chargés des affaires du petit.

- Bon, j'y vais, je ne suis pas très rassurée, mais il est temps de me remettre dans le bain de toute façon.

- Tout se passera bien, et si jamais tu as un souci, appelle-moi.

- Sois sage, mon ange. Elle fait un dernier bisou à son fils et file vers sa voiture.

- Amuse-toi bien ! Je la taquine.

- Oui, c'est ça.

- À nous, mon petit bonhomme. Ça te dit une petite balade au parc ?

Benjamin gigote dans tous les sens, m'obligeant à le déposer par terre. Je le laisse alors marcher tout en veillant à ce qu'il ne se fasse pas mal. Pour qu'il se fatigue un peu, nous passons toute la matinée au parc. Ensuite, je lui donne son déjeuner, le change, et l'accompagne pour la sieste sur le canapé-lit du salon. Il joue un petit moment puis s'endort tout seul. Je l'entour de coussins et me prépare un café. Tout de suite, je vérifie mes e-mails et mes messageries, mais il n'y a rien d'inquiétant à l'horizon.

Néanmoins, ce moment paisible ne durera pas aussi longtemps que je l'espérais. La sieste du petit se termine, je lui donne son goûter, puis le conduis dans le jardin. Quelques minutes plus tard, j'entends sonner à la porte. Je le prends avec moi pour aller ouvrir.

Kaito, mais bien sûr, dis-je à haute voix. Que veux-tu ? Je m'adresse à lui par l'interphone.

- Te voir, te parler.

- Pas aujourd'hui, je suis occupée.

- Ouvre si tu ne veux pas que je crochète la porte.

- Tu crains, Kaito ! Je lève les yeux au ciel et appuie sur le bouton pour ouvrir la porte.

Je l'accueille avec Benjamin dans les bras. Kaito se penche pour me faire la bise. Je ne fais rien de peur d'effrayer le petit.

- Il est à qui ce môme ?

- À moi. Je retourne dans le salon avec Benjamin, Kaito m'emboîte le pas.

- Vraiment ! Un sourire malicieux étire sa bouche.

- Tu sais à qui il est, tu sais tout de ma vie, pourquoi poses-tu la question alors ?

Je pose Benjamin par terre près de ses jouets.

Un ticket gagnant (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant