Un ticket gagnant (en réécriture)

Chapitre 14

Une fois au sol, deux voitures noires nous attendent. Nous prenons place dans la plus grande d'entre elles. Luna s'installe près de moi tandis que Kaito s'assied en face d'elle. Alors qu'ils plongent dans leurs agendas et ordinateurs portables, je me contente de contempler la vue à travers la vitre teintée. Les rues paisibles du matin défilent devant mes yeux, témoignant d'une propreté impressionnante.

Le paysage urbain se révèle à moi dans toute sa splendeur. Les buildings majestueux se dressent fièrement, reflétant les rayons du soleil naissant. Les passants se déplacent avec une certaine grâce et les boutiques dévoilent des devantures élégantes. Tokyo dégage une atmosphère unique, où modernité et tradition se côtoient harmonieusement.

La voiture achève son trajet devant une magnifique bâtisse traditionnelle nichée dans un quartier paisible de Tokyo. À peine le véhicule garé devant l'entrée, une horde d'hommes en costumes noirs se précipite pour nous ouvrir les portières. Dans un ballet harmonieux, ils exécutent des gestes empreints de respect. Luna, d'ordinaire si sérieuse, se métamorphose en une petite fille insouciante, partageant complicité et rires avec ses pairs. Cette transformation, à la fois amusante et surprenante, m'étonne et m'intrigue. C'est comme si elle se trouvait dans son élément, parfaitement à l'aise et détendue. Kaito, lui aussi, semble se fondre naturellement dans cet environnement, affichant une sérénité qui lui sied à merveille.

Il me présente comme une invitée spéciale, et ses hommes échangent des regards amusés. Cette situation commence à me vexer. Les regards insistants qu'ils posent sur mon corps et les sourires en coin qui se dessinent sur leurs visages me mettent profondément mal à l'aise. Je baisse les yeux et fixe mes chaussures, cherchant à éviter leur regard pesant. Je me demande pourquoi ils me perçoivent ainsi, comme si je n'étais qu'un objet ou une simple compagne de Kaito. Cette impression de ne pas être prise au sérieux me blesse et me perturbe.

- Bon, je vais vous montrer votre chambre, déclare Luna d'un ton professionnel et froid.

La maison est d'une simplicité épurée, avec des tatamis recouvrant le sol et quelques objets en bois disséminés ici et là. Des armures de samouraïs sont exposées dans différents coins de la villa, et les murs sont ornés de sabres, créant une atmosphère à la fois majestueuse et intrigante. Je me demande si cela est un message de pouvoir destiné aux étrangers ou si Kaito est simplement un collectionneur passionné.

Je suis curieuse de connaître l'histoire et la signification de ces objets, mais je préfère garder mes questions pour plus tard. Pour l'instant, je me contente d'admirer le mélange harmonieux entre tradition et modernité qui se dégage de cet endroit.

Ma chambre respire la simplicité, tout comme le reste de la maison. Les murs sont habillés de tatamis doux et accueillants, offrant une sensation chaleureuse sous mes pieds nus. Un parfum subtil de bois de cèdre flotte dans l'air, ajoutant une touche de nature à l'atmosphère apaisante.

Dans un coin de la pièce, un petit meuble minimaliste fait office de coiffeuse. Ses lignes épurées et sa finition en bois clair s'harmonisent parfaitement avec l'esthétique traditionnelle de la chambre. Un miroir encadré de bois poli y trône fièrement, reflétant la quiétude de l'espace. Et le placard dissimulé dans le mur offre un espace de rangement discret.

- Le futon est dans le placard, les repas serons pris dans la grande pièce . Si vous avez besoin de quelque chose appelez moi. J'ai besoin de finir ma nuit si vous n'avez rien de particulier à demander.

- Non ça va aller, merci. J'ai juste envie qu'elle me lâche.

Une fois seule dans ma chambre, les souvenirs du récent voyage en avion m'envahissent rapidement. Les sensations de ma main contre sa joue, sa respiration chaude près de moi et son parfum envoûtant semblent se matérialiser à nouveau, comme si il était encore là. Une bouffée de chaleur intense se propage dans tout mon corps, mêlant l'excitation et l'appréhension de ces moments partagés avec Kaito.